Du 1er au 12 novembre 2021 se déroule la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques, plus communément appelée COP26. Le président sud-coréen Moon Jae In étant déjà en Europe à l’occasion du G20, il a pu se rendre à Glasgow pour y présenter les engagements de la Corée du Sud en matière de changement climatique.
Les engagements de Moon Jae In au G20 et à la COP26
Lors de son séjour en Europe à l’occasion du G20 à Rome et de la COP26 à Glasgow, le président sud-coréen Moon Jae In a pu s’entretenir avec plusieurs dirigeants européens et aborder les engagements du gouvernement sud-coréen.
Lors du sommet du G20, Moon Jae In a affirmé que la Corée du Sud éliminera la totalité de ses centrales à charbon d’ici 2050. Le pays du matin calme compte également participer à l’atteinte de la neutralité carbone au niveau mondial en fournissant des fonds et des technologies
À Glasgow, Moon Jae In a officiellement déclaré l’engagement de la Corée du Sud à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport au niveau de 2018 d’ici 2030. La Corée du Sud a également signé le Global Methane Pledge, afin de réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030.
COP26 : des objectifs sud-coréens « irréalistes » ?
Si le discours du président Moon Jae In a bien été accueilli par la communauté internationale, les chercheurs sud-coréens sont beaucoup plus perplexes. En effet, si Moon Jae In s’est engagé à réduire les émissions de gaz de la Corée de 40 % d’ici 2030 par rapport à 2018, l’objectif de réduction n’était qu’à 26,3 % en 2018. Il s’avère que la Commission présidentielle sur la neutralité carbone (CNC) a décidé d’augmenter les objectifs à 40 % au dernier moment pour faire plaisir à la communauté internationale. Mais cette promesse a peu de chance de pouvoir être tenue.
En effet, le plan retenu par la CNC prévoit la construction de cinq cent gigawatts de centrales solaires par la Corée du Sud. Or cela semble impossible dans la mesure où les vingt-sept pays de l’Union européenne, qui comprend cinq cent millions d’habitants, essaient d’atteindre six cent gigawatts tous ensemble. Si toutes les conditions sont réunies, il faudra également que les panneaux solaires produisent quatre fois plus d’électricité que d’ordinaire. De plus, d’imposants systèmes d’énergies, coûtant plus de 846 milliards de dollars, devront être construits.
Pour finir, la CNC soutient fermement la sortie du nucléaire de la Corée du Sud, à l’heure où l’Union européenne prévoit au contraire de relancer l’industrie nucléaire.
Conclusion
Il semblerait que les engagements en matière de changement climatique présentés par le président sud-coréen ne soient pas réellement atteignables. Mais on peut tout de même penser qu’ils reflètent les espoirs du président Moon Jae In pour l’avenir de la Corée du Sud.
La population sud-coréenne est en effet de plus en plus sensibilisée à la crise climatique : comme le montre un récent rapport de la Commission sud-coréenne des droits de l’Homme, 93,7 % des Sud-Coréens prennent aujourd’hui au sérieux la question de la crise climatique.
Sources : Yonhap News Agency (1)(2) | Sputnik France | Korea JoongAng Daily
Source image : Energy Times