Le mardi 31 août, les députés de la République de Corée ont adopté un texte empêchant Apple et Google d’obliger les utilisateurs et développeurs de recourir à leurs systèmes de paiement. L’objectif affiché est de limiter le monopole des deux géants du numérique sur le sol coréen. Une première mondiale qui pourrait avoir des conséquences importantes alors que les pays cherchent à mieux cadrer les géants du numérique.
Un contexte tendu pour les géants du numérique
Alors que les États cherchent à canaliser les géants du numérique, Google prévoit d’imposer aux développeurs d’applications l’utilisation de son système de paiement avec une commission de 30 %. Mais c’est surtout la fin annoncée prochainement des exemptions qui a soulevé la colère des créateurs et blogueurs sud-coréens. En effet, auparavant les commissions n’étaient dues que pour les jeux en ligne. Or, Google a annoncé sa volonté de facturer toutes les applications à partir d’octobre 2021. C’est ce fait qui a mis le feu aux poudres et poussé le législatif coréen, soutenu par les utilisateurs, à adopter une série de mesure pour cadrer les géants du numérique.
Les géants du numérique estiment que les commissions sont justifiées. Ils argumentent en avançant les risques de fraude, la sécurité parentale et l’accès au numérique mondial. Cependant, les Coréens ne semblent pas avoir été convaincus. En tous les cas, le Gukhoe (국회), l’Assemblée nationale sud-coréenne, a adopté le projet de « loi-anti Google » – comme il est déjà surnommé par une partie de la population – à 180 voix contre zéro.
Le Gukhoe cadre le numérique
Ce n’est pas la première loi qui cherche à cadrer l’utilisation du numérique. En 2017, c’était une loi portant sur la numérisation du processus de justice pénale qui était étudiée. En avril 2021, le Gukhoe légiférait sur le cadre des signatures électroniques. En juillet de la même année, l’Assemblée nationale avait proposé une loi contre les fakes news diffusées dans les médias traditionnels et numériques.
Ainsi les géants du numérique font face à un cadrage de plus en plus marqué et si les Etats à travers le monde tentent, à leurs échelles, de limiter les monopoles de ces entreprises, la position de la Corée du Sud est inédite. Les alternatives coréennes, telles que Samsung, Naver ou Kakaotalk, ne sont pas sans aider le positionnement du pays du Matin clair et frais qui peut se permettre une certaine indépendance numérique.
Sources : Le Figaro | Le Monde | Adobe | Korean Law Information Center
Source image : Motorgraph
Article rédigé par Casado Hélène.