Considérée comme le trésor numéro un en Corée, cette attraction touristique est respectée et révérée dans le pays tout entier – mais pour des raisons auxquelles vous ne vous attendez peut-être pas ! Découvrons maintenant pourquoi la porte de Sungnyemun mérite d’être visitée pendant votre prochain séjour à Séoul…
À Sungnyemun, on voyage dans l’histoire de Corée en restant sur place
Datant de 1398, la porte Sungnyemun ( 숭례문 ) a été construite sous le roi Taejo, 6 ans après la fondation de la dynastie Joseon. La période Jeoson a été celle d’une révolution culturelle en Corée du Sud, qui s’est déroulée entre 1392 et 1897. L’époque a vu la création de l’alphabet coréen, Hangul, l’avancement de la science et de la technologie et le développement de nombreuses traditions coréennes dans les domaines de la littérature, de la musique et de la danse.
Sungnyemun est le nom officiel donné à la porte et écrit en hanja sur la structure. Cependant, Namdaemun ( 남대문 ), qui signifie « la grande porte du Sud », est également utilisé dans les guides touristiques et les tags sur des réseaux sociaux. Son utilisation est néanmoins controversée, parce que « Namdaemun » était le nom utilisé sous l’occupation japonaise de la Corée du Sud.
Sungnyemun est considéré comme la plus importante des portes construites à cette époque, et ce en comptant la porte Est, « Dongdaemun », qui existe encore aujourd’hui. En plus de remplir la fonction de protection de la ville dans le cadre d’une forteresse qui en entourait les limites, la porte fut également construite pour protéger la ville contre les tigres de Sibérie !
La structure a été reconstruite en 1448 sous le règne du roi Sejong le Grand, mais ne changera plus par la suite, même lorsque les murs de la ville furent démolis au début du 20ème siècle (à noter : les anciens murs peuvent être retracés en suivant ce guide).
Ayant enduré l’invasion japonaise et la guerre de Corée sans destruction (cela avait été le destin de plusieurs monuments en Corée, comme le palais de Gyeongbokgung), la porte a gagné sa place légitime sur la liste coréenne des trésors nationaux.
Néanmoins, des petits travaux de rénovation ont eu lieu et une élégante pelouse a été dévoilée devant la porte en 2006. Dans toute sa splendeur, la porte Sungnyemun avait l’air glorieuse : une grande pelouse verte, d’énormes murs de pierre blanche, surmontée d’une extraordinaire tour de pagode en bois bleu et rouge.
BTS y a interprété les chansons Butter et Permission to Dance au profit du changement climatique et du soulagement de la Covid-19 en 2021, dansant sur la pelouse et les plus hauts niveaux de la pagode de Sungnyemun elle-même. Lorsque vous franchissez la grande porte de Sungnyemun, réservez-vous un moment pour apprécier l’histoire qui vous entoure.
Ici on peut apprécier l’esprit immuable de Corée du Sud
Sungnyemun faisait partie d’une série de grandes portes construites autour de la ville de Séoul. Selon la tradition coréenne, la nécessité de quatre portes dans quatre directions différentes est liée aux éléments : la porte au nord symbolisait l’Eau, celle à l’est symbolisait l’arbre, l’ouest les métaux, et le Sungnyemun au sud représentait le Feu. De plus, son nom était écrit de manière unique sur ces murs (verticalement) en hanja, pour des raisons de protection.
Cependant, tout bascule à la tombée de la nuit du 10 février 2008, lorsqu’un homme de 69 ans vêtu d’une casquette et d’une tenue de randonnée descend d’un bus et s’approche de la porte non-gardée de Sungnyemun. Dans ses mains gantées, il porte deux grand sacs, l’un de couleur pêche et l’autre, violet. Il rejoint facilement le parvis de la porte, il ouvre le sac couleur pêche pour en sortir une échelle repliée. Appuyant l’échelle contre les murs de la porte, il grimpe jusqu’au niveaux le plus bas de la pagode. Une fois à l’intérieur de la tour, il monte les escaliers jusqu’au deuxième étage où il sort deux briquets et trois bouteilles de diluant à peinture du deuxième sac. En quelques instants, le feu brûle dans la tour de la porte.
Deux ans auparavant, le vieil homme avait déjà tenté en vain d’incendier le palais historique de Changgyeong à Séoul. Le motif ? En 1998, sa maison avait été prise de force par la gouvernement coréen. Irrité par les faibles indemnités qu’il avait reçues, sa rancœur s’est développée pendant plus d’une décennie. La nuit de 10 février, le temps était venu de tenter sa deuxième chance. Une fois sûr que la pagode était en train de brûler, l’homme trouve un taxi et quitte la porte de Sungnyemun. Elle est alors dans sa forme originale pour la toute dernière fois. Le lendemain, il ne reste plus que des traces de cette porte glorieuse.
Il a fallu 5 ans, plus de 1 000 artisans et environ 20 millions d’euros pour reconstruire la porte de Sungnyemun. Le site reste toujours très impressionnant et magnifique. De plus, dans son état reconstruit, elle nous rappelle que nous jouons toujours une partie importante dans notre héritage. En regardant la grandeur de Sungnyemun, on comprend que c’est à nous de respecter et honorer le passé.
Informations pratiques
Adresse : 40 Sejong-daero, Jung-gu, Séoul, Corée du Sud
Horaires d’ouverture : Fermé tous les lundis.
(oct.) 9 h 00 – 18 h 00 / (nov. – janv.) 9 h 00 – 17 h 30.
* Fermé en octobre : 5, 12, 25
* Vous pouvez voir de l’extérieur de la clôture les jours / horaires de fermeture.
* Les heures d’ouverture peuvent changer en raison des restrictions liées à la COVID-19.
Guide Touristique : Pas de guide touristique, mais un employé reste sur place pendant les heures d’ouverture.
À boire et à manger : visitez la marche de Namdaemun (5 minutes à pied) : 21, Namdaemunsijang 4-gil, Jung-gu, Seoul-si
Toilettes : sur place
Métro :
Station Seoul (서올역) : 4 minutes à pied. Lignes 1 et 4, sortie 4.
Station Heohyeon (회현역) : 7 minutes à pied. Ligne 4, sortie 5
Station City Hall (시청역) : 14 minutes à pied , lignes 1 et 2 , sortie 8.
Sources : Korea JoongAng Daily (1) (2) (3) (4) | The Korea Herald | Cultural Heritage Administration | Youtube (1) (2)
Article de Grace Healy