En France, on n’est pas trop mal lotis en ce qui concerne les prestations sociales, la protection, bref, l’Etat Providence comme on l’appelle. Mais qu’en est-il en Corée ? La sécurité sociale, le RSA, la retraite, est-ce que ça existe ? Spoiler alert, les Coréens disposent de moins de protections et de prestations que nous. En réalité, la Corée a longtemps laissé de côté le volet social au profit du volet économique du pays. Ce n’est qu’en 1997, après une crise économique, que la Corée a dû s’aligner sur les autres pays développés. Au programme : sécurité sociale, famille, handicap et retraite. Accrochez-vous, c’est parti !
Sommaire
Page 1 : La « sécurité sociale » coréenne
Page 2 : Les prestations familiales
Page 3 : Le handicap
La « sécurité sociale » coréenne
En Corée, la sécurité sociale locale (National Health Insurance Service) couvre les citoyens en ce qui concerne la maladie et la maternité. La NHIS est gérée par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale et couvre tous les employés du secteur privé. Pour ce qui est des accidents du travail et autres maladies professionnelles, c’est le Korea Workers’ Compensation & Welfare Service (COMWEL) qui s’en occupe, sous la tutelle du Ministère du Travail. Le COMWEL tend à étendre ses services en ouvrant des hôpitaux et des centres de soin dans le pays.
Tous les Coréens cotisent pour financer ces deux systèmes. La majorité des financements provient des charges salariales et des cotisations des employés. Les personnes ne travaillant pas et les jeunes majeurs sans revenus sont tout de même affiliés à l’assurance dite individuelle, mais doivent participer à son financement (sauf exception, si les revenus sont trop faibles). Tous les résidents de Corée, s’ils ne sont pas ayant-droit, se doivent de cotiser à la NHI. Pour être ayant-droit, il faut être sans revenus et avoir un lien de filiation avec une personne assurée.
La NHI couvre ses bénéficiaires pour les examens médicaux, les soins préventifs, la réhabilitation, l’hospitalisation, les médicaments, les traitements et les transports. En ce qui concerne le pourcentage de prise en charge, c’est là que la Corée diffère de la France. Chez nous, la majorité des soins sont remboursés à hauteur de 80 %. En Corée, comme chez nous, les hospitalisations sont prises en charge à 80 %. Pour ce qui est des traitements, le pourcentage de prise en charge diffère en fonction du lieu de traitement, cela va de 40 à 70 %.
Lors d’une grossesse, les frais sont pris en charge par la NHI lorsque les examens sont dispensés dans une structure agréée. Des indemnités sont versées à la femme enceinte (500 000 wons pour une naissance et jusqu’à 750 000 wons pour une naissance multiple). Cependant, les droits à ces indemnités sont ouverts si la femme a cotisé au moins 180 jours à l’assurance chômage avant le terme de sa grossesse. Le salaire continue à être versé intégralement soit par l’entreprise soit par l’assurance chômage. En effet, si la femme est employée par une grande entreprise, cette dernière l’indemnisera pendant les 60 premiers jours puis l’assurance chômage prendra le relais les 30 jours suivant. Pour les petites et moyennes entreprises n’ayant pas les moyens d’indemniser la salariée, l’assurance chômage versera l’intégralité de l’indemnisation.