Du 24 Novembre au 17 Décembre, le musée Guimet à Paris met à l’honneur le réalisateur sud-coréen Shin Sang Ok. L’occasion de découvrir des films rares du cinéma coréen des années 50 à 70. Il fut rendu célèbre par son enlèvement par la Corée du Nord qui lui enjoignit de réaliser plusieurs films dont Pulgasari.
Mais qui est Shin Sang Ok ?
Né le 11 Octobre 1926 dans le nord de la péninsule coréenne, Shin Sang Ok était fils de médecin traditionnel. Il fit ses études universitaires au Japon, dans l’université des Beaux-arts de Tokyo. De retour en Corée, il devint l’assistant du réalisateur Choi In Kyu qui réalisa le premier long métrage dans la Corée indépendante, Viva freedom !
Dans les années 1950 et 1960, Shin Sang Ok contribue fortement à l’âge d’or du cinéma coréen. À tel point qu’on le surnomme bien vite le Prince du cinéma coréen. Dans les seules années 1960, il produit près de 300 films. La censure qui s’abat sur la société sud-coréenne la décennie suivante met un frein à la créativité du réalisateur. En 1978, le général Park Chung Hee ordonne la fermeture du studio. La même année, Shin Sang Ok et sa femme sont enlevés à Hong Kong.
Les films nord-coréens de Shin Sang Ok
On ignore véritablement si l’enlèvement du réalisateur était réel ou s’il s’agissait d’une simple mise en scène. Ce qu’on sait, c’est que Shin Sang Ok a été emprisonné au Nord et soumis à des phases de rééducation. Ce n’est ainsi qu’en 1983 qu’il est amené devant Kim Jong Il pour réaliser les commandes du gouvernement Nord-Coréen. À cette époque, la Corée du Nord développe un ambitieux projet de valorisation du gouvernement par le cinéma. Shin Sang Ok réalisa sept films en Corée du Nord, dont le célèbre Pulgasari.
Finalement, il réussit à demander l’asile politique à l’ambassade américaine de Vienne où il se rend pour le festival du Film de Vienne en 1986. Dans les années 1990, Shin Sang Ok reste aux États-Unis où il réalise plusieurs films sous le nom de Simon Sheen. C’est seulement en 1994 qu’il rentrera en Corée du Sud où il continuera à réaliser des films jusqu’en 2002. Il meurt finalement le 11 Avril 2006 alors qu’il travaille sur une comédie musicale consacrée à Genghis Khan.
Rétrospective de Shin Sang Ok au Musée Guimet
Le musée Guimet met à l’honneur la créativité du réalisateur qui expérimenta de nombreux styles cinématographiques et chercha à travers différents genres à créer une identité propre à son cinéma. C’est la première fois qu’une rétrospective présentant la variété des styles de Shin Sang Ok est diffusée en France. Une occasion rare à ne pas manquer !!
Programme :
Prince Yeonsan Romantic Papa
1961 / 35mm / couleur / 133 minutes 1960 / 35mm / NB / 131 minutes
Vendredi 24 novembre à 19h30 Samedi 25 novembre à 13h
Bound by Chastity Rule Evergreen Tree
1962 / 35mm / NB / 100 minutes 1961 / 35mm / NB / 110 minutes
Samedi 25 novembre à 15h30 Dimanche 26 novembre à 15h
My Mother and her guest Yeonsan The tyrant (Pokgun Yeonsan)
1961 / 35mm / NB / 102 minutes 1962 / 35mm / NB / 192 minutes
Vendredi 01 décembre à 19h30 Vendredi 8 décembre à 15h
The Flower in Hell Madame White Snake (Baeksa Buin)
1958 / 35mm / NB / 86 minutes 1960 / 35mm / NB / 100 minutes
Vendredi 8 décembre à 19h30 Samedi 9 décembre à 15h30
A Sister’s garden (Jamae-ui Hwawon) A College Woman’s confession
1959 / 35mm / NB / 119 minutes 1958 / 35mm / NB / 100 minutes
Dimanche 10 décembre à 15h Jeudi 14 décembre à 15h
Dongsimcho Le Riz (Rice, Ssal)
1959 / 35mm / NB / 125 minutes 1963 / 35mm / NB / 124 minutes
Vendredi 15 décembre à 15h Vendredi 15 décembre à 19h30
Eunuque (Eunuch, Naesi) Samryong, le muet
1968 / 35mm / couleur / 90 minutes 1964 / 35mm / NB / 86 minutes
Samedi 16 décembre à 15h30 Dimanche 17 décembre à 15h
Source : Musée Guimet
Article rédigé par Casado Hélène.