Titre original : The K2
Hangul : 더 케이투
Année : 2016
Épisodes : 16
Genre : Politique – Action/Arts Martiaux — Romance
Casting : Ji Chang Wook, Song Yoon Ah, Im YoonA, Cho Seong Ha
Chaîne de diffusion : tvN
Disponibilité : Dramafever
Ancien mercenaire, Kim Je Ha est embauché en tant que garde du corps par Choi Yoo Jin, l’épouse d’un candidat aux élections présidentielles. Choi Yoo Jin est prête à tout pour installer son mari à la Maison Bleue, y compris séquestrer sa fille illégitime : Anna.
« Redressez-vous, et gardez la tête haute. Vos ennemis vous observent.»
J’attendais ce drama avec une certaine curiosité mêlée d’impatience. Bien que je ne sois fan ni de YoonA, ni de Cho Seong Ha dont le personnage m’avait vraiment déplu dans le décevant Neighborhood Hero, le talent de Ji Chang Wook doublé d’une intrigue visiblement très portée sur l’action me portait à croire en son potentiel. Après une succession de déceptions par des dramas qui auraient dû être palpitants et se sont en fait révélés ennuyeux à mourir (je pense notamment à Descendants of the Sun et Goodbye Mr. Black), je m’interdisais d’espérer.
La surprise n’est pas venue de là où je l’attendais. La performance de Ji Chang Wook (Healer, Empress Ki), comme d’habitude excellente sans néanmoins être sa meilleure, était attendue, et c’est donc Song Yoon Ah, dans le rôle de l’époustouflante Choi Yoo Jin, qui brille dans The K2. Sa performance m’a stupéfiée. La moindre de ses expressions en dit plus que mille mots et elle parvient à véhiculer une quantité d’émotions tout à fait bouleversantes, que ce soit le rire hystérique mouillé de larmes, la joie euphorique, la rage impuissante ou le désarroi incrédule. Son extraordinaire prestation — jamais encore je n’avais été aussi impressionnée par une actrice — donne à Choi Yoo Jin toute la puissance que mérite sa complexité. C’est une femme solitaire et malheureuse, cruelle et dure comme le fer, et si profondément tragique que l’on ne peut y rester indifférent.
Sa dynamique avec Je Ha, interprété par le fabuleux Ji Chang Wook, en est d’autant plus intéressante : tous deux portent de profondes blessures qui n’ont jamais guéri. Ce ne sont pas des gens bien, loin de là, mais en cela ils trouvent en l’autre une âme-sœur. Brutal et indomptable, Je Ha est tout aussi puissant que Choi Yoo Jin dont la force est différente mais non moins formidable. Leur alchimie crève l’écran et leur relation est d’une complexité et d’une profondeur qui laissent sans voix. Quelle tension, quelle beauté dans les scènes qui les réunissent !
On ne peut ignorer la chanteuse YoonA (SNSD) dans le second rôle principal féminin : beaucoup s’inquiétaient de lui voir donner la réplique à Ji Chang Wook. Il faut admettre que, même si elle a fait beaucoup de progrès au niveau de son jeu, elle demeure le maillon faible de la série. Son personnage met très longtemps à vraiment s’imbriquer dans l’histoire et demeure assez faible comparé à Je Ha et Choi Yoo Jin. En effet, ces derniers sont infiniment plus complexes et intéressants que le personnage d’Anna qui passe le plus clair de son temps enfermée dans sa chambre à se lamenter sur son sort à gros sanglots. Sa ligne de conduite est, par ailleurs, suffisamment erratique pour mettre des bâtons dans les roues de tout le monde sans aider personne. Enfin, elle s’ouvre au monde un peu trop rapidement, ce qui paraît artificiel, surtout pour quelqu’un qui a passé les dix dernières années coupé du monde.
D’autre part, sa relation avec Je Ha peine également à convaincre car ils n’ont strictement rien en commun, et tout dans leurs passés respectifs porte à croire qu’ils tombent « amoureux » pour une flopée de mauvaises raisons. Victime constante des circonstances comme des gens qui l’entourent, Anna est assez rapidement tournée en sainte, ce qui m’a copieusement ennuyée. Pour une recluse, elle est beaucoup trop gentille, trop effacée, trop élégante, et ses problèmes mentaux semblent passer très vite à la trappe sans affecter ses interactions avec son entourage.
En fait, pour être honnête, The K2 aurait été parfait si seulement le personnage d’Anna n’avait pas existé car elle est vraiment trop faible pour évoluer au milieu d’un groupe de personnages aussi puissants que Choi Yoo Jin et Kim Je Ha. Même Jang Se Joon, interprété par Cho Seong Ha et qui apparaît beaucoup moins que les deux autres, constitue une force en soi. Les scènes qui l’opposent à son épouse sont criblées d’une tension prouvant que Choi Yoo Jin et lui forment un couple, sinon uni, du moins assorti, et d’une puissance inégalée. Le potentiel et le pouvoir bouillonnent dans chacune de leurs interactions.
C’est d’ailleurs Jang Se Joon qui pose le plus de problèmes car il est très difficile à cerner. C’est en fait là l’un des principaux aspects de la série : aucun des personnages — à l’exception de l’ennuyeuse Anna — n’est tout blanc ou tout noir. Je Ha lui-même est loin d’être un enfant de chœur et Choi Yoo Jin, qu’il aurait pourtant été si facile de rendre cruelle, est tout aussi nuancée.
Outre ces fabuleux personnages et leurs relations, il faut bien entendu mentionner les scènes d’action. Ji Chang Wook avait mentionné au cours d’une conférence de presse que le tournage de The K2 l’avait épuisé, mais ses efforts on payé car la qualité est vraiment au rendez-vous et personne ne pourrait douter des qualifications de Kim Je Ha en tant que combattant surentraîné.
Enfin, un scénario au rythme soutenu et une bande originale basée sur des chœurs tantôt menaçants, tantôt puissants, donnent à cet excellent drama une élégance et une intelligence qui en font un plaisir de tous les instants. À voir absolument.
Auteur de l’article : DingooDramas