Informations
Titre original :후궁: 제왕의 첩
Titre anglais : The Concubine
Pays : Corée du Sud
Réalisateur : Kim Dae Seung (김대승)
Scénaristes : Hwang Yoon-jeong, Kim Dae Seung, Kim Mee Jung
Diffusion : 2012
Genre : Historique
Durée : 122 minutes
Synopsis
La Concubine est un film digne d’un roman historique ! Entre les intrigues de pouvoir, de jeunes gens tentent d’échapper à de funestes circonstances. Hwa Yeon, la fille d’un noble yangban, fait chavirer à son insu le cœur du frère du roi, le prince Sung Won. La mère de celui-ci interdit l’amour naissant de son fils et arrange un mariage entre Hwa Yeon et le roi récemment veuf. Hwa Yeon tente de s’échapper avec son amant Kwon Yoo. Malheureusement, pour que tous survivent, elle accepte finalement le mariage. Sa vie de concubine commence alors, avec son lot de cadavres et de manigances.
Casting
Bande-annonce
L’histoire
La Concubine est une histoire à ce point réaliste qu’on peut la vivre différemment à travers chacun de ses personnages. Le sort de Hwa Yeon est certes terrible mais on ne peut ignorer le jeune Prince Sung Won transi d’amour à en devenir fou. Parfois à la limite du documentaire par son niveau de détail dans la description des scènes et des mœurs de Joseon, le film ressemble vraiment à un roman historique.
Le rythme, très rapide au début pour poser le récit, ralentit lors du sacre du nouveau roi. Par la suite, l’accélération des intrigues donne la sensation d’une œuvre écrite pour la littérature plus que pour le cinéma. Pour autant, ce n’est pas désagréable. D’autant que la réalisation vient sublimer le scénario par le travail de l’image, de la lumière et de la mise en scène.
Le travail de la photographie est incroyable. Jugez-en directement avec les photos extraites du films. Des tons très chauds pour les scènes d’intérieur viennent sublimer la sensualités des quelques scènes érotiques. Celles-ci ne sont jamais là gratuitement et sont amenées judicieusement dans le récit.
Bien que révélant la peau, les choix de réalisation apportent une certaine pudeur à ces scènes démonstratives. Dans l’une d’elles, par exemple, la caméra se penche pour suivre le mouvement des personnages. Dans une autre, on découvre grâce à des jeux d’architectures et d’ombres, l’oppression et la paranoïa naissante d’un des personnages.
En extérieur, la lumière prend des teintes plus bleutées et froides et révèle la distance des personnages, qui semblent paradoxalement plus en sécurité dans ces espaces cinématographiques-là.
Un voyage dans la cour royale de Joseon
On apprécie les temps que le scénario accorde à la description de l’environnement. Les scènes qui mettent en valeur le mode de vie des eunuques ou des serviteurs sont de vrais délices. Mais le film réussit à l’amener sans entrer dans le registre du documentaire ou de l’importun. L’évolution des personnages, même si elle n’est pas vraiment narrée à cause des ellipses temporelles, est aussi saisissante.
Si, au début du récit, on s’attache aux Roméo et Juliette de l’histoire, on achève le film avec un arrière gout attristé pour le prince Sung Won. Ainsi, sans caricature ni partialité, le film nous entraîne dans le récit amer de ces personnages. Finalement aucun n’est réellement dans son bon droit, comme nous le rappellent les eunuques trente minutes avant la fin. Le film nous fait, avec intelligence, adopter leur posture d’observateurs impartiaux.
Il faut souligner le jeu de Kim Dong Wook en Prince Sung Won qui parvient à éclipser le couple principal. Emporté dans les tourments des ambitions de sa mère et son affection pour Hwa Yeon, le jeune homme est finalement entraîné dans une série de choix difficiles qui joueront sur son destin. Étrangement, jusqu’à la fin du film, son personnage reste profondément pur. Et Kim Dong Wook a réussi à incarner cette pureté maladive avec brio. Certes, son visage très juvénile l’a sans doute bien aidé mais il demeure un acteur dont l’évolution et la diversité des rôles m’intriguent désormais. À suivre donc !
Conclusion
La qualité de ce film tant sur le scénario, la mise en scène, la réalisation que la direction des acteurs lui a valu une grande reconnaissance en Corée. En effet, il a crevé le Boxoffice de l’année 2012 avec près de 19 330 302 500₩ de recette, soit 16 millions de dollars, un peu plus de 15 millions d’euros. C’est vraiment une belle oeuvre que vous adorerez si vous aimez l’histoire, les belles images ou l’érotisme. Et pourquoi pas tout à la fois ! En tout cas, juste pour le plaisir des yeux et de l’évolution des personnages, c’est un film que je vous recommande vraiment. Du pur « Paradise » Joseon !
Article rédigé par Casado Hélène.