◆ Titre : The Strangers
◆ Année : 2016
◆ Durée : 2 h 36 min
◆ Genre : Thriller/Policier
◆ Réalisateur : Na Hong Jin
◆ Bande-annonce :
◆ Synopsis de The Strangers :
La vie d’un village coréen est bouleversée par une série de meurtres, aussi sauvages qu’inexpliqués, qui frappe au hasard la petite communauté rurale. La présence récente d’un vieil étranger qui vit en ermite dans les bois attise rumeurs et superstitions. Face à l’incompétence de la police pour trouver l’assassin ou une explication sensée, certains villageois demandent l’aide d’un chaman. Pour Jong Goo aussi, un policier dont la famille est directement menacée, il est de plus en plus évident que ces crimes ont un fondement surnaturel…
◆ Acteurs principaux :
- Kwak Do Won : Jong Goo (le policier)
- Hwang Jeong Min : Il Gwang (le chaman)
- Chun Woo Hee : Moo Myeong
◆ Acteurs secondaires :
- Kim Hwan Hee : la fille de Jong Goo
- Jun Kunimura : l’étranger
◆ Mon avis sur The Strangers :
Une fois n’est pas coutume dans le cinéma coréen, le film de Na Hong Jin est un mélange de plusieurs genres. Mais alors que cette diversité permet bien souvent de dédramatiser une situation stressante ou de donner plus d’envergure au film, dans The Strangers elle ne fait que complexifier l’intrigue.
Pourtant, la trame initiale et directrice est plutôt simple : une série de meurtres dans un village et un policier qui mène l’enquête. Puis, la possession, les esprits et les fantômes commencent à s’en mêler. L’enquête policière commence alors à se perdre dans l’occultisme. Le suspect semble tout désigné et, bien que le surnaturel fasse son apparition, l’équipe policière doit « seulement » trouver des preuves.
Kwak Do Won ne convainc pas
À ce stade de l’histoire (c’est déjà presque la moitié du film), il est important de s’arrêter sur la performance des acteurs. Kwak Do Won joue le rôle du policier principal chargé de l’enquête. Dès le début, son personnage est tourné en dérision. Il n’est pris au sérieux ni par sa femme, ni par sa belle-mère, ni par ses collègues, ni même par sa fille.
Jusqu’ici rien d’anormal puisque, dans la filmographie de Na Hong Jin, les policiers sont souvent lâches et un peu étroits d’esprit. Cependant, dans The Strangers, Kwak Do Won joue un policier dont la fille est touchée par un mal inconnu. Il doit donc jouer un père blessé et qui cherche à se venger. Or, il n’est guère convaincant dans ce rôle. Il ne parvient pas à se défaire de cette image pataude et sa performance tire le film vers le bas. Dans un thriller aussi sombre, tout repose en grande partie sur les épaules de l’acteur principal. Si ce dernier n’est pas à la hauteur, le film devient rapidement bancal. C’est d’autant plus regrettable que Kim Hwan Hee, l’actrice secondaire interprétant sa fille, est bluffante malgré son jeune âge.
Entre suspense et chamanisme
Le réalisateur gère malgré tout parfaitement le suspense et la manipulation du spectateur. Les rouages de votre cerveau vont être mis à rude épreuve face à tant de rebondissements et de complexité dans l’intrigue. Le personnage du policier permet à plusieurs reprises de se poser la question « faut-il croire ce que l’on voit ou écouter ce que l’on nous dit ? ». Les rites et croyances se mélangent et créent un fond d’occultisme et de chamanisme où il est parfois difficile de se retrouver, surtout pour des occidentaux étrangers à ces coutumes. Le rituel d’exorcisme du chaman reste toutefois une scène captivante et impressionnante, tant sur le plan visuel que sonore. Il faut en effet reconnaître que, même si le spectateur est quelque peu perdu dans l’intrigue et le déroulement du film, il en prend plein les yeux. Les plans sont esthétiques et parviennent à créer une ambiance inquiétante, particulièrement pour les scènes en pleine nature, dans la forêt.
La simple enquête policière initiale se transforme rapidement en une lutte contre le Mal (voire même contre les zombies) et inscrit The Strangers dans le registre des films d’épouvante. Que ce soit à cause de l’incompréhension du scénario et du dénouement ou juste en raison de l’horreur de la scène finale, le spectateur ne peut ressortir totalement indemne de ce visionnage.
Étant de nature peureuse, The Strangers m’a laissée mal à l’aise et terrifiée. je me réjouis d’ailleurs de l’avoir vu en journée. Cependant, si vous aimez être déstabilisés et perdre vos repères, faites confiance à Na Hong Jin pour y parvenir très rapidement.
Ma note sur 5 : ★★☆☆☆
Article rédigé par Laulilau.