Après cinq ans de discussions entre les différents syndicats et le gouvernement, la loi visant à réduire le temps de travail a été approuvée fin février.
Une loi pour améliorer la qualité de vie
Jusqu’à aujourd’hui, la durée de travail hebdomadaire des salariés coréens était de 68 h par semaine. Généralement, les salariés travaillaient 40 h par semaine avec parfois 16 h supplémentaires le weekend. Un rythme effréné qui causait de plus en plus de problèmes tant sur le côté personnel que professionnel des salariés. Le président Moon Jae In en avait d’ailleurs fait l’une de ses promesses électorales lors de sa course pour la présidence.
En cette fin de mois de février, la commission parlementaire de l’environnement et du travail a finalement approuvé la réduction du temps de travail. Au lieu de 68 h, les Sud-Coréens travailleront désormais 52 h par semaine.
De plus, le temps de travail pour les jeunes âgés de 15 à 18 ans se voit également diminuer. Ce dernier sera réduit à 35 h par semaine par rapport aux 40 h actuelles.
Avec cette loi, le gouvernement souhaite inciter les Sud-Coréens à moins travailler. C’est d’ailleurs pour cela que la commission a décidé de payer que de moitié les heures supplémentaires au lieu du double, comme demandé par les syndicats. Ce choix montre l’envie du gouvernement à inciter les Coréens à lever le pied car même si entreprises et syndicats ont souvent été en désaccord, les deux se rejoignent sur un même point : les Coréens travaillent trop. La Corée du Sud, selon le classement de l’OCDE, est à la troisième position dans l’ordre des pays qui travaillent le plus au monde (le classement ne prend pas en compte la Chine et l’Inde).
Une loi progressive
Il y a beaucoup de débats quant à l’impact que va avoir cette loi pour les entreprises et les salariés. Pour mettre tout le monde d’accord et réduire les effets négatifs que pourrait avoir cette loi, celle-ci va être mise en place progressivement.
En effet, la loi sera appliquée dès le 1er juillet prochain dans les entreprises de 300 employés ou plus tandis que les sociétés au nombre inférieur d’employés (de 50 à 299 et de 5 à 49) devront respectivement se conformer à la loi à partir du 1er janvier 2020 et 2021.
Enfin, certains secteurs, en raison de leurs activités, se voient exemptés de cette loi. Si au début vingt six secteurs faisaient exception, seuls cinq ne seront finalement pas soumis à cette limite du temps de travail comme les transports maritimes, aériens et les soins de santé.
Selon le gouvernement, cette loi permettrait aussi de créer près de 700 000 emplois. Cette diminution de la durée de travail par semaine serait donc bénéfique autant pour les employés que les entreprises malgré une certaine réticence de leur part pour le moment. Il ne reste plus qu’à voir au fil des années l’impact que cette loi va avoir sur la société coréenne.
Article de Sammin.