[Zoom sur] Choi Jeong Hwa, un artiste haut en couleur !

Après vous avoir parlé du photographe Kim Jung Man, on s’attaque aujourd’hui à un gros morceau de l’art contemporain coréen, un peu loufoque mais surtout vivant et très coloré. Il s’agit de Choi Jeong Hwa. Je ne vous cache pas que je suis tombée sous son charme après avoir vu ses œuvres. Il a su me séduire et toucher ma sensibilité artistique ! J’espère qu’il en sera de même pour vous, qu’il suscitera une réaction en vous, quelle qu’elle soit.

• Choi Jeong Hwa : « Une personne ordinaire qui pense comme un artiste »

L’artiste Choi Jeong Hwa est né en 1961, à Séoul. Il commence son cursus artistique en entrant à l’école d’art Hongik en 1987. Il s’inscrit à un concours en faisant, dit-il, « des peintures que je pensais qu’ils aimeraient » avec l’objectif d’obtenir un ticket pour l’Europe. Et c’est bien grâce à ces tableaux que le jeune Choi Jeong Hwa remporte le grand prix du concours. À son retour en Corée du Sud, il brûle l’intégralité de ses dessins et décide de ne plus jamais repeindre.

Choi Jeong Hwa va ainsi s’éloigner de l’éducation académique acquise pendant ses années en école d’art pour s’ouvrir à une culture moins élitiste, celle du Pop Art.

C’est en 1989 que notre artiste plasticien trouve le moyen d’expression qui lui correspond : « Je ne pouvais pas vraiment dessiner donc je ne pensais pas que je pourrais devenir peintre mais j’aimais vraiment marcher. J’ai donc pris l’habitude de marcher dans les rues et les ruelles étroites et de découvrir des tas d’ordures et des chantiers de construction. J’ai réalisé que les personnes « normales » construisaient et créaient des choses mieux que des artistes ou des professionnels. De plus, ce qu’ils faisaient était plus naturel. J’ai renoncé à devenir artiste et j’ai décidé à la place d’être une personne ordinaire qui pense comme un artiste ».

• Un art « de récup’ » accessible à tous

Vous l’aurez donc compris, pas de tableaux, ni de sculptures en marbre pour Choi Jeong Hwa. Il privilégie plutôt des matériaux bon marché et des objets du quotidien puisque selon lui « tout est art […] toutes les choses de la vie quotidienne peuvent être de l’art ». De plus, il manie ces objets de sorte à les détourner de leur fonction primaire et les transformer en oeuvres d’art, tout en y glissant quelques références coréennes. Pour faire plus court, pour Choi Jeong Hwa, le plastique, c’est fantastique !

Derrière toutes ces installations gigantesques aux couleurs vives, Choi Jeong Hwa essaye de sensibiliser les visiteurs à l’abondance des déchets et à la culture de masse. Il attire alors notre attention sur la société de consommation dans laquelle nous vivons et sur l’omniprésence du plastique dans notre vie. Ainsi, il trouve à la fois de la beauté et de l’abjection dans les villes et leurs habitants.

• Une bouffée d’air frais et de couleurs à Lille

Choi Jeong Hwa est un artiste qui plait et qui séduit. Il fait partie aujourd’hui de la nouvelle vague d’artistes contemporains coréens à suivre de près. A 57 ans, ses œuvres sont exposées à travers le monde : en Russie, au Japon, en Chine, à Taïwan, en Angleterre, en Australie, en Ukraine, aux États-Unis et récemment en France.

Eh oui, dans le cadre de l’année France-Corée en 2015, Choi Jeong Hwa a participé à l’événement culturel Lille 3000. L’art coréen s’est installé dans le paysage lillois. On peut donc admirer les travaux du plasticien dans certains endroits de la ville comme au Tri Postal ou encore à la Vieille Bourse. Un arbre à fruits et légumes gonflable, des fleurs géantes qui « respirent », autant d’installations colorées, pétillantes et décalées qui interpellent le visiteur. Un art le plus souvent en extérieur, de façon à le rendre plus accessible. Cela vient d’une démarche personnelle de l’artiste qui déclare : « Dehors, l’art c’est mieux, parce que les gens peuvent voir et toucher. C’est pour tout le monde, c’est facile à comprendre ». Il met ainsi un point d’honneur à rendre son art lisible et compréhensible de tous.

Choi Jeong Hwa est un artiste prolifique. Donc il faudrait bien plus d’une journée pour vous présenter ses différentes œuvres, toutes aussi hautes en couleur et ludiques que leur créateur. C’est pourquoi, je vous invite à aller voir son site Internet si vous souhaitez en savoir plus sur lui et son travail.

Choi Jeong Hwa vous a-t-il charmés ? Que pensez-vous de ses œuvres ?

Sources : Cahier de Séoul, Site de Choi Jeong Hwa

Article de Yerim