Le Festival de Cannes est l’un des festivals de cinéma les plus connus au monde. Chaque année, en mai, toutes les célébrités du monde entier s’y bousculent pour découvrir les films en compétition.
Ce weekend, après deux semaines de compétition intense, la cérémonie de remise des prix a eu lieu. Parmi tous les prix décernés, le plus convoité est la Palme d’or. Cette année, le jury, composé entre autres de Catherine Deneuve, a remis le prix au film Parasite réalisé par le sud-coréen Bong Joon Ho.
Parasite : Palme d’Or 2019
Parasite est un film sud-coréen réalisé en 2019 par le très célèbre Bong Joon Ho. C’est le septième long métrage du réalisateur qui a commencé sa carrière il y a tout juste 20 ans.
Parasite raconte l’histoire de la famille de Ki Taek, pauvre et s’intéressant seulement au quotidien de la famille Park. Un jour, leur vie est chamboulée lorsque que le fils devient le professeur particulier de la famille Park…
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Lors des deux semaines de compétition, Parasite a conquis la majorité des festivaliers, tous s’accordant à dire que Bong Joon Ho avait réalisé un véritable chef d’oeuvre politique.
Le film est une mise en abîme des problèmes de la société coréenne actuelle. Le réalisateur sud-coréen y dénonce le capitalisme, l’avarice et l’égoïsme des individus au travers d’un thriller haletant.
Parasite respecte les codes déjà utilisés par Bong Joon Ho dans ses films précédents : une véritable fable mêlant drame, ironie et violence. Surtout, le réalisateur a fait appel pour la quatrième fois à l’acteur Song Kan Ho qui avait joué dans The Host, Snowpiercer et Memories of Murder.
Si Bong Joon Ho est un réalisateur confirmé en Corée du Sud, avec cette Palme d’or il est désormais reconnu sur la scène internationale. Surtout, c’est la première fois qu’un film coréen gagne le célèbre sésame et prouve ainsi l’importance du cinéma coréen dans le monde entier.
Le cinéma coréen : un succès grandissant
Des films de qualité enfin reconnus
S’il y a encore quelques années le cinéma coréen était très peu connu du grand public, depuis peu ce dernier perce à vitesse grand V sur la scène internationale.
C’est à partir des années 2000 que le cinéma coréen a commencé à faire parler de lui grâce à des réalisateurs tels que Park Chan Wook (Vengeance) et Kim Jee Woon (J’ai rencontré le diable, The Age of Shadow).
Mais tout s’est accéléré ces cinq dernières années grâce notamment au succès de deux blockbusters : Tunnel, sorti en 2017 et réalisé par Kim Seong Hun, et le très célèbre Dernier train pour Busan, réalisé en 2016 par Sang Ho Yeon. Mademoiselle de Park Chan Wook avait également fait sensation lors du Festival de Cannes de 2017. C’est d’ailleurs lors de ce même festival que Bong Joon Ho avait fait parler de lui en raison de son film Okja. Le film avait été très mal reçu sur la croisette puisque produit par Netflix et donc disponible seulement sur la plateforme. Vivement critiqué et jugé par les festivaliers et les professionnels, Bong Joon Ho a été très mal reçu lors du festival et de la séance de son film (voir cet article pour plus d’informations).
Malgré les critiques, cette histoire aura permis de mettre en lumière ce film poignant et de faire découvrir toute la richesse du cinéma coréen au grand public.
Le cinéma coréen n’en est donc qu’au début de sa conquête internationale. Si beaucoup parle d’un remake français ou/et américain pour Dernier train pour Busan, il est assuré que The Gangster, The Cop and The Devil aura droit à son remake américain par exemple.
Les dramas, une porte d’entrée
Grâce aux plateformes de streaming telles que Viki ou Netflix, il est également plus facile d’avoir accès aux dramas coréens. Ces derniers sont désormais très côtés depuis le début des années 2010 et seraient l’une des raisons du rayonnement du cinéma coréen.
En effet, les dramas font partis d’un processus de production très rapide et condensé : il faut produire le plus de dramas possible et les sortir au plus vite. Cette dynamisation des séries coréennes apporte une richesse culturelle au pays mais surtout une richesse économique. Les sociétés de productions coréennes sont en plein expansion et l’industrie cinématographique coréenne est l’une des seules en Asie à être en « plein boum ». Ce nouveau budget permet aux réalisateurs actuels de réaliser des films ambitieux et d’être un peu plus libres dans leurs choix artistiques.
Surtout, les dramas ont apporté une nouvelle vague de talents ; les acteurs et actrices coréens redoublent en effet d’efforts pour être à la hauteur des autres stars mondiales. Gong Ji cheol est la référence : cet acteur qui a joué dans de très nombreux dramas à succès est désormais à l’affiche de grands films sud-coréens. Ryu Jun Yeol enchaîne également les films depuis ses débuts dans des dramas populaires tels que Reply 1988 et Lucky Romance.
Ces stars de dramas représentent ainsi, pour les studios de cinéma, un nouvel eldorado puisqu’ils sont déjà connus du grand public sud-coréen et international, ce qui représente un atout majeur lors de la distribution en salle des films et ouvre de nouvelles opportunités d’exportation.
Vous l’aurez compris, le cinéma coréen n’en a pas fini de faire parler de lui et nous promet encore de belles surprises dans les années à venir !
Bien plus qu’un simple prix, la Palme d’or remportée ce samedi 25 mai par Bong Joon Ho prouve que le cinéma coréen est aujourd’hui sur un pied d’égalité avec le cinéma américain ou français.
Vous pourrez découvrir le film Parasite à partir du 5 juin prochain dans différentes salles en France.
Sources : LeMonde | Première.fr | Allociné | J-One Nyûsu Show
Article de Sammin.