Halabeoji est un roman de Martine Prost qui révèle, à travers la figure du grand-père, les fondements de la famille dans la culture coréenne. L’auteure y raconte sa progressive acceptation au sein d’une famille traditionnelle dont le grand-père, honorable yangban (lettré), est aussi haneuisa (médecin oriental).
Résumé :
1985. Comment une étrangère, de six ans de plus que l’homme qui souhaite l’épouser, se fera-t-elle accepter par sa belle-famille ? Comment convaincre ce grand-père face auquel elle se doit d’être « absente grammaticalement et inexistante physiquement » ?
Quelques mots sur l’auteure :
Martine Prost est une chercheuse, écrivaine et maître de conférence française. À l’origine spécialisée en linguistiques japonaise et coréenne, elle a grandement contribué au développement de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) de langues et civilisations orientales de l’université Paris Diderot. Elle a aussi été directrice de l’institut d’études coréennes au Collège de France. Martine Prost a notamment contribué à la restitution des uigwé. Ces textes protocolaires royaux, pillés en 1866 lors de l’expédition militaire française en Corée du contre-amiral Roze, étaient jusque-là conservés à la Bibliothèque nationale de France. En 2015, elle a reçu la nationalité coréenne pour sa participation à la promotion de la culture coréenne.
Mon avis :
Ce récit court, que vous pourrez lire en une heure, a une valeur certaine, me semble-t-il, pour les apprenants de la langue coréenne. En effet, il est narré du point de vue d’une Française sachant ce qui saurait nous interpeller. Par exemple, pour chaque concept traduit en langue romane, l’auteure prend soin de retranscrire les termes en Hangeul et en Hanja puis de nous les expliquer.
Cette manière d’écrire donne la sensation d’assister à une leçon, comme si Martine Prost devenait le lettré qui nous fait entrer dans la culture coréenne. Entre les pages, nous sommes plongés dans la Corée – pas encore démocratique – des années 1980 et dans celle, plus ancienne, de la dynastie Yi de l’ère Joseon. À travers le regard cultivé et curieux de l’auteure, on découvre une nouvelle facette – plus intimiste – de cette culture qui nous passionne. C’est ce qui en fait un récit à la fois très personnel et très pédagogique.
Si vous souhaitez comprendre l’importance des prénoms et la manière dont on nomme une personne en Corée, lisez ce livre. Si vous souhaitez découvrir plein de nouveaux Hanja, lisez ce livre. Si vous souhaitez comprendre un petit peu mieux la culture confucianiste, lisez ce livre.
Où se procurer ce livre ?
Halabeoji de Martine Prost – Ed. L’Asiathèque – 2016
ISBN : 978-2-36057-075-1
Article rédigé par Casado Hélène.
4 Comments
Comments are closed.
j’ai lu ce livre aussi .très rapide à lire.et pour la française de 56 ans que je suis , j’avoue que la place de la femme m’interpelle.La soumission et le statut réservé aux femmes sont choquants pour ma génération qui n’a pas oublié le combat quotidien des femmes dans le monde pour prendre place dans la société qui l’accueille .j’apprends aussi le coréen et c’est donc avec intérêt que je lis les auteurs coréens et que je découvre le cinéma coréen .
j’ai lu ce livre aussi .très rapide à lire.et pour la française de 56 ans que je suis , j’avoue que la place de la femme m’interpelle.La soumission et le statut réservé aux femmes sont choquants pour ma génération qui n’a pas oublié le combat quotidien des femmes dans le monde pour prendre place dans la société qui l’accueille .j’apprends aussi le coréen et c’est donc avec intérêt que je lis les auteurs coréens et que je découvre le cinéma coréen .
Bonjour,
En effet, de prime abord la condition des femmes coréennes est très choquante pour notre regard. Cependant beaucoup des éléments constituant les relations hommes-femmes sont dictés par les règles confucianistes. Si vous avez l’occasion de lire les classiques comme le chant de la fidèle Chunhyang, vous regarderez le comportement du vieil Halabeoji avec un regard nouveau.
En lecture « féministe » vous pouvez aussi lire le monument qu’est Pak Wan Seo. Je ne doute pas que cette auteure vous plaira.
Et en cinéma, The Truth Beneath de Li Kyoung Mi, sorti en 2016, devrait vous ravir.
Bonjour,
En effet, de prime abord la condition des femmes coréennes est très choquante pour notre regard. Cependant beaucoup des éléments constituant les relations hommes-femmes sont dictés par les règles confucianistes. Si vous avez l’occasion de lire les classiques comme le chant de la fidèle Chunhyang, vous regarderez le comportement du vieil Halabeoji avec un regard nouveau.
En lecture « féministe » vous pouvez aussi lire le monument qu’est Pak Wan Seo. Je ne doute pas que cette auteure vous plaira.
Et en cinéma, The Truth Beneath de Li Kyoung Mi, sorti en 2016, devrait vous ravir.