Bonne nuit maman et Chut, c’est un secret : une trilogie bien amorcée de Seo Mi Ae
Résumé des deux premiers romans de Seo Mi Ae
Bonne nuit maman est le premier roman de la trilogie de Seo Mi Ae, publié en 2018. Il raconte l’arrivée de Ha Yeong, une jeune fille traumatisée par les décès suspects de sa mère et de ses grands-parents maternels, chez son père Jun Jae Seong. Celui-ci vit alors avec la criminologue Seon Gyeong qui est sollicitée par un détenu en attente de jugement.
Le deuxième roman de la trilogie, Chut, c’est un secret, vient de sortir. Se déroulant quatre ans après les événements du premier volume, il met en scène l’entrée de Ha Yeong dans un nouveau collège où une jeune fille a récemment été tuée. Ha Yeong va alors faire face à un gang de harceleuses qui serait mêlé à cette mort, tandis que le lecteur découvre le passé complexe de Jun Jae Seong.
Les inspirations de Seo Mi Ae
Seo Mi Ae suit les affaires criminelles depuis de nombreuses années. En l’occurrence, elle s’est inspirée du cas de Mary Bell pour sa trilogie de romans. Intriguée par le procès de Mary Bell, l’autrice a commencé à réunir des informations sur la jeune fille et sa mère, à partir desquelles elle a construit ses personnages. Que serait-il arrivé à la jeune Mary si elle n’avait pas eu cette mère et cette vie ? Serait-elle tout de même devenue une meurtrière ? C’est avec ces questions en tête que Seo Mi Ae a construit son histoire.
Seo Mi Ae s’est également inspirée du film La mauvaise graine de 1956 dans lequel figure une fillette qui, sous ses airs innocents, se révèle être l’incarnation même du mal. L’autrice espère que le personnage de Ha Yeong réussira tout autant à faire frissonner les lecteurs.
L’attachement de Seo Mi Ae au personnage de Ha Yeong
Au fur et à mesure de l’écriture de ses romans, Seo Mi Ae se sent de plus en plus proche de son personnage. En effet, si son Ha Yeong peut bien sûr être considérée comme effrayante, elle est aussi une jolie fille attachante. Plus l’autrice apprend à la connaître, plus il est difficile pour elle de s’en détacher et de l’abandonner. S’il était facile de garder un certain contrôle sur Ha Yeong lorsqu’elle était enfant, Seo Mi Ae admet que cela devient plus compliqué maintenant qu’elle écrit le troisième volume, dans lequel Ha Yeong est désormais une jeune adulte. Elle se surprend même à s’inquiéter pour son personnage qui se retrouve dans des situations dangereuses contre son gré.
En Corée du Sud, Ha Yeong est considérée comme « cool » par certains lecteurs du roman, et il semblerait que cela soit également le cas en France. Une réception qui s’explique peut-être, selon Seo Mi Ae, par le fait que son personnage fasse preuve de beaucoup de courage. En entrant dans la vie active, Ha Yeong devra faire face à des situations beaucoup plus compliquées. Va-t-elle devenir plus forte, ou au contraire, se laisser envahir par ses démons ? Seo Mi Ae va alors jusqu’à comparer son héroïne à celle du film Cruella.
Selon l’autrice, « si une seule personne peut croire en vous, tout est possible ». En décidant de ne pas graver le destin de ses personnages dans de la roche, Seo Mi Ae se démarque de la majorité des auteurs sud-coréens qui proposent des fins pessimistes à leurs romans. Si elle ne peut parler pour les autres, elle tient à offrir une happy end à ses personnages, même lorsque cela est compliqué.