L’affaire de la lycéenne aux mains disparues

La découverte du corps
Nous sommes le 8 mars 2001. Un ouvrier retrouve le corps d’une lycéenne près d’un immeuble en construction. Des signes de lutte et de résistance sont visibles sur le lieu du crime et sur le corps de la victime. Toutes les affaires de la jeune fille sont intactes. Les seules choses qui lui manquent sont ses mains…
Identifiée, la jeune lycéenne de 18 ans se prénommait So Yun. Elle travaillait à mi-temps dans un magasin de vêtements et était de service le soir du meurtre. Les dernières images d’elles sont celles des caméras de surveillance de la boutique, à 20 h 20. À 20 h 35, quelqu’un tente de contacter le magasin, mais ne reçoit aucune réponse.
Lors de l’enquête, les officiers déterminent que le crime a dû se produire après 20 h 20. Pourtant, aucune caméra de surveillance ni témoin ne peut confirmer cette hypothèse…
Premières preuves et suspects
Le 9 mars, le lendemain du meurtre, un homme fait une découverte étrange dans une rivière non loin du lieu du crime. Alors qu’il est au volant de sa voiture, deux taches blanches en suspension dans l’eau attirent son attention… Se rapprochant, il pense qu’il s’agit simplement de mains de poupée. Pris d’un doute, il décide toutefois de contacter les autorités.
Il s’agissait en réalité des mains de la victime, So Yun.
La police décide donc de mener l’enquête autour du site de construction et de ses employés. Les seules pièces à conviction trouvées sont une hache tachée du sang de la victime (trouvée sur la scène de crime) et un stylo.
Le premier suspect de l’affaire n’est autre que l’ouvrier du bâtiment qui a découvert le corps sans vie, M. Lee. Selon ses dires, il a commencé à travailler particulièrement tard ce jour-là. Curieusement, personne n’a découvert le corps de la victime avant lui. Deuxième élément troublant : la police remarque des griffures sur les mains de M. Lee. Plus encore, sur le corps de So Yun, c’est une empreinte de chaussure qui semble correspondre à celle de l’ouvrier qui est trouvée. Par la suite, on apprendra que ces deux éléments étaient en fait postérieurs au meurtre et inexacts. Faute de preuves, M. Lee n’est pas arrêté et l’affaire est classée.
La télévision reprend l’enquête
En 2014, une émission de télévision coréenne spécialisée dans l’analyse de crimes non élucidés, Unanswered Questions, s’intéresse à l’affaire et décide de recréer l’enquête. Après la diffusion de l’épisode, soit 13 ans après les faits, un événement étrange se produit : un témoin se serait présenté, demandant à parler à l’équipe de production. La femme n’avait que 10 ans à l’époque, mais elle dit se souvenir d’avoir vu un homme étrange près des toilettes au moment du meurtre. Ce même homme aurait tenté de la kidnapper, mais elle serait parvenue à s’enfuir. Ensuite, elle aurait aperçu l’individu entrer dans un magasin et en ressortir avec une femme. Un instant après, elle aurait entendu un cri, puis vu l’homme partir avec un sac poubelle noir. Malheureusement, ce témoin n’a pas réussi à se remémorer le visage de l’homme.
La production de l’émission reprend l’enquête et interroge M. Kim, un ouvrier qui n’avait jamais été entendu par la police pour des raisons de santé. Après trois entretiens avec lui, l’équipe conclura qu’il ne peut pas être le meurtrier.

Quatre ans après, en 2018, la chaîne SBS News, en partenariat avec l’émission, relance une nouvelle fois l’enquête et cherche de nouveaux suspects. L’hypothèse que le meurtrier fasse partie du cercle d’amis de So Yun se dessine alors. À 20 h 30, l’un de ses amis, « Hwang », l’aurait appelé. La jeune fille n’aurait donc pas été absente 15 minutes, mais bien 5 minutes entre l’appel de son ami et celui du client. Pourtant, la police ne trouvera aucune preuve contre Hwang, ni contre Park et Kim, deux autres « amis-suspects ». Le mystère demeure, à ce jour, toujours entier…
Monroe
Sources : Unanswered Questions | SBS | The Smart Local