La 41e édition du BIFFF (festival international du film fantastique de Bruxelles) vient de s’achever ce 23 avril. Cette année, le hibou Liz a pu profiter de l’événement et vous partage son avis sur les sept films sud-coréens qu’elle a pu voir au cours de ces deux semaines de festival !
Retour sur l’édition 2023 du BIFFF
Il s’agissait de la deuxième fois que je me rendais au BIFFF. Lors de l’édition 2022, j’avais notamment pu regarder Hansan: Rising Dragon, un film sur l’amiral Yi Sun Shin. J’avais donc de grandes attentes concernant cette nouvelle édition.
Malgré quelques problèmes de communication au sein de l’équipe d’accréditation du BIFFF, j’ai eu l’opportunité de regarder sept des dix films sud-coréens proposés pour cette édition 2023. Ne connaissant pas la plupart des réalisateurs, j’ai décidé de m’informer au minimum sur leurs films pour totalement les découvrir en salle. Et je n’ai pas été déçue !
Loin de se limiter au fantastique, la sélection sud-coréenne réservait de nombreuses surprises, que ce soit au niveau des genres ou des sujets abordés ! Les séances étaient d’autant plus agréables que des animateurs profitaient de la présentation des films pour chauffer la salle et que le public était très interactif. Nous avons passé de nombreux moments à rire, à applaudir et à huer ensemble (évidemment lorsque la situation s’y prêtait) !
Films de la première semaine du BIFFF (11 – 16 avril)
Alienoid de Choi Dong Hoon (2022)
En plus d’être un film de science-fiction avec des extraterrestres, Alienoid est également un film historique et fantastique. Le lien scénaristique entre les deux périodes n’est pas évident au début, mais on commence à le deviner en deuxième partie, avant qu’il ne soit explicité.
J’ai un avis mitigé sur le film. Je n’ai pas passé un mauvais moment en le regardant. J’ai même beaucoup apprécié la relation entre les personnages de Kim Woo Bin et de Choi Yu Ri, ainsi que les scènes de combat se déroulant au XIVe siècle ! Mais bien que le film se termine sur un cliffhanger, je n’attends pas la suite avec impatience. En effet, je n’ai pas accroché aux parties se déroulant dans le présent, notamment à cause des scènes de combat qui avaient des airs de « Iron Man VS. Ultron ». Peut-être qu’au lieu de mélanger autant de genres, le film aurait mieux fait d’approfondir un ou deux aspects et de ne pas s’éparpiller…
Drive de Park Dong Hee (2023)
J’ai eu la chance d’assister à l’avant-première mondiale de ce film, en compétition dans la catégorie Emerging raven. Si ce Drive n’a pas la chance d’avoir Ryan Gosling au casting, cela ne m’a pas empêchée de beaucoup l’aimer ! Les actions se sont enchaînées sans temps mort, mais en nous laissant le temps de comprendre les situations et les personnages avec qui l’héroïne interagissait. On pouvait ainsi faire l’enquête de notre côté.
Je vous conseille ce film, qui permet de réfléchir sur la place des réseaux sociaux, des influenceurs et de l’anonymat sur Internet : si ces sujets résonnent avec l’actualité sud-coréenne, leurs problématiques sont malheureusement universelles. Un gros coup de cœur, sur lequel sortira prochainement un article !
Images provenant du film Drive (aucune bande-annonce n’est actuellement disponible)
Decibel de Hwang In Ho (2022)
Decibel est un pur film d’action sud-coréen : des acteurs reconnus, une idol K-pop dans un second rôle, des flash-back émouvants, un héros presque parfait mais rongé par la culpabilité… tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment, et c’est réussi !
Malgré quelques facilités scénaristiques et un sidekick sans grand intérêt, le film m’a beaucoup divertie. Decibel fait partie de ces films coréens, comme d’autres du festival, qui montrent jusqu’où les autorités sud-coréennes sont prêtes à aller pour « ne pas perdre la face ».
Par contre, si les raisons qui poussent le coupable à se venger sont dans une certaine mesure compréhensibles, la manière dont il s’y prend, en s’en prenant à des innocents, l’est beaucoup moins. On peut également s’étonner du fait que la police n’ait pas anticipé ses agissements en dépit de son comportement, mais cela fait partie des facilités tolérées dans un film d’action.
Films de la deuxième semaine du BIFFF (17 – 23 avril)
Gentleman de Kim Kyoung Won (2022)
Gentleman a été une agréable surprise. Alors que la première demi-heure me laissait penser que j’allais voir une comédie loufoque, il s’est par la suite avéré que la comédie n’était qu’une manière d’aborder avec légèreté des propos de nature plus dramatique du film. En effet, Gentleman aborde la corruption des institutions judiciaires, l’esclavage sexuel et la manipulation.
J’ai beaucoup apprécié le film, même si l’aspect « mastermind » était un peu trop cliché et que la fin était un peu trop prévisible. Je regrette aussi le fait que les bonnes idées de mise en scène du début du film n’aient pas été présentes dans le reste du film. Gentleman reste néanmoins plus entraînant que Decibel (on se sent vraiment impliqué dans l’enquête), donc je vous le recommande !
Emergency Declaration de Han Jae Rim (2022)
Il s’agit sans conteste d’un de mes films préférés du festival. Rien qu’au niveau du casting, la présence de Song Kang Ho et de Lee Byung Hun nous promettait une belle expérience !
Je suis passée par toutes les émotions pendant le film, en remarquant comment agissait l’humanité face à une telle catastrophe. Alors que la ministre cherchait à tout prix à faire atterrir l’avion, certains s’y opposaient pour différentes raisons. Cette divergence d’opinion était même visible dans la salle, où les spectateurs ne réagissaient pas tous de la même manière aux décisions des personnages. J’ai par contre été gênée par le fait que le virus passe progressivement au second plan et qu’on ne pense plus qu’à un moyen de faire atterrir l’avion, alors que les passagers sont toujours autant en danger.
Je recommande fortement Emergency Declaration. C’est un film d’action qui parvient à garder une certaine dose d’imprévisibilité et à être touchant sans tomber dans le pathos. Même le public du BIFFF n’a pu se retenir de verser quelques larmes.
The Roundup de Lee Sang Yong (2022)
Dans une certaine mesure, ce film d’action plein d’humour m’a fait penser aux films de super-héros américains. On y retrouve les méchants qui utilisent des haches, les gentils ne meurent pas et le personnage principal a une force presque surréelle qui lui permet de détruire des murs et d’envoyer ses adversaires par la fenêtre !
Si certaines situations sortent un peu de nulle part ou sont superflues, elles ne m’ont pas du tout empêchée de passer un très bon moment. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire d’avoir vu le préquel pour comprendre The Roundup, car on comprend très vite les dynamiques et les liens entre les personnages principaux.
Hunt de Lee Jung Jae (2022)
C’est avec Hunt que s’est close la sélection sud-coréenne de l’édition 2023 du BIFFF ! J’ai adoré ce film, qui se sert de manière pertinente d’événements de l’histoire contemporaine coréenne comme le soulèvement de Gwangju ou l’attentat de Rangoun, afin d’inventer une histoire d’espionnage crédible et aux nombreux retournements de situation.
Bien qu’on ne comprenne pas toujours comment les services secrets sud-coréens parviennent à certaines déductions grâce aux indices récoltés, on est rapidement entraîné dans leur chasse à l’homme. J’ai beaucoup apprécié la manière dont on se rend progressivement compte des parallèles entre les deux personnages principaux. Dans une certaine mesure, ce film d’espionnage est aussi très tragique quand on voit le destin de nombreux personnages, principaux ou secondaires, qui sont pris au piège par des situations qui ne sont pas de leur ressort.
Pour résumer, je vous conseille fortement de regarder Hunt si vous en avez l’occasion !
Remerciements
Je tiens à remercier les organisateurs du BIFFF sans qui je n’aurais pas pu voir ces films, le centre culturel coréen de Bruxelles pour son service d’interprétation, et le public pour la superbe ambiance qu’il a instauré pendant ces deux semaines !
Source : site du BIFFF