Titre original : 클래식 (Keurraesik)
Titre alternatif : Love Story
Réalisateur : Gwak Jae Yong
Pays : Corée du Sud
Année : 2003
Durée : 2h07
Genres : Drame – Romance
Disponibilité : FilmCoreen.com
Note : 9.5/10
« Quand le soleil se reflète sur la mer, je pense à toi. Quand la douce lumière de la lune se reflète sur la fontaine, je pense à toi. »
Le résumé
Ji-Hae est une jeune lycéenne vivant seule en Corée. Un jour, son amie Soo Kyung lui demande d’écrire à sa place des messages pour Sang Min, le garçon dont elle est amoureuse. Seulement voilà, Ji Hae a fini par tomber à son tour amoureuse du jeune homme. Un jour, elle retrouve dans le fond de son placard une boîte appartenant à sa mère. A l’intérieur, elle y trouve des tas de lettres ainsi que le journal intime de sa mère datant de l’époque de son adolescence. Irrésistiblement, elle se met à tout lire et découvre l’incroyable histoire de ses parents.
Le casting
Dans un double rôle, nous retrouvons la très talentueuse Son Ye Jin (A Moment to Remember, My Wife got married, Pirates) qui parvient à nous offrir deux interprétations totalement différentes. Grâce à son jeu d’actrice, nous parvenons sans mal à faire le discernement entre Ji Hae et Ju Hee adolescente (la mère de Ji Hae). Ye Jin nous montre toute l’étendue de son talent en incarnant deux personnages totalement différents : elle parvient à jouer l’adolescente Ju Hee, déchirée par son amour pour Joon Ha et les mœurs familiales – son père étant député – tout en interprétant la timide Ji Hae, accablée par la romance de Soo Kyung et Sang Min. C’est un jeu juste, sans fausse note, nous offrant une palette de couleurs très diverses. Un véritable plaisir de la voir dans ses deux rôles.
En ce qui concerne les deux personnages masculins principaux, ils sont tout simplement incroyables. Ils ont cette aura d’innocence mêlée de maturité qui donne tout le relief nécessaire à leurs personnages. Commençons par Cho Seung Wu (Who are you, Love Phobia, Assassination) qui interprète le personnage détenteur du dénouement de l’intrigue – et donc pouvant apporter les réponses que se posent les spectateurs – Joon Ha. C’est le personnage le plus difficile à incarner. Comment jouer ce rôle sans rien laisser paraître de la suite ? Cho Seung Wu y est parvenu avec brio. Adolescent innocent, joyeux et insouciant amené à changer de part ses sentiments pour Ju Hee et leur relation semée d’embûches, Joon Ha devient un jeune homme mature, tiraillé, usé par la vie à un âge où elle ne fait que commencer. Seung Wu est d’une authenticité incroyable, ce qui nous amène rapidement à nous attacher à son personnage tout en nous apportant une difficulté puisque l’on arrive à l’impossibilité de choisir entre lui et son meilleur ami, Tae Su.
Le jeu de Ki Woo (Flower Boy Ramen Shop, Miss Korea, Doctors) est similaire à celui de Seung Wu tout en étant différent. C’est ce qui fait le choix entre Joon Ha et Tae Su aussi difficile… Pourtant, il est le personnage le plus attachant de tous ; point que je développerai plus tard tout comme mon avis concernant les personnages de Soo Kyung (Lee Soo In) et Sang Min (Cho In Seong) car il est difficile de faire une analyse du jeu de leurs interprètes puisque leurs apparitions sont, à mon goût, trop furtives.
Les (+)
La BO. Les traces musicales sont magnifiques, totalement pertinentes vis-à-vis du scénario que des différentes actions. Elles nous accompagnent discrètement tout au long du film et sont amenées quand il le faut, sans abus, de façon à ce que l’on ne fasse pas d’overdose. C’est une des bandes originales qui m’a le plus marquée, à l’image de celle du drama Healer (bien que ce soit dans deux styles différents).
Yoon Tae Su. Comme je l’ai dit un peu plus haut, l’acteur Lee Ki Woo a su donner la parfaite justesse à ce personnage. Mais ici, je parlerai davantage du caractère en lui-même. Tae Su est, de loin, le personnage qui m’a le plus touchée dans ce film. Si au premier regard il semble idiot sur les bords, on lui pardonne volontiers face à son incroyable gentillesse. C’est ce genre de personnage auquel on s’attache, que l’on veut protéger et dont les malheurs nous touchent davantage que ceux des héros. D’ailleurs, pour moi, c’est totalement un héros. Reste à savoir maintenant si l’impression aurait été identique si un autre acteur l’avait interprété… Chose impossible à savoir.
L’absence quasi-totale de suspense. Cela peut sembler contradictoire avec ce que l’on attend d’un film car si l’on connait la fin, cela n’a plus de réel intérêt. Pourtant c’est très agréable dans ce cas précis. On passe plus de temps à vraiment profiter du film plutôt qu’à se triturer l’esprit pour essayer de deviner la fin. Et le dosage est parfait : ce n’est pas le genre de film où il y a une tentative de noyer le poisson. La fin est dévoilée par quelques indices par-ci par-là que le spectateur choisit de voir ou non, de leur donner un sens ou non. Tout dépend de nous, de façon à ce que l’on ne sente pas déçu par la fin. Car jusqu’aux dernières secondes, des secrets restent à découvrir…
« Regarde par la fenêtre. Si les branches se balancent légèrement au gré du vent, alors celui que tu aimes t’aime aussi. »
Les (-)
Sang-Min. Je sais ce que j’ai dit : que je ne peux donner de réel avis sur la performance de l’acteur. Mais, tout comme Oh Tae Su, je vais vous parler du personnage. Si au début j’étais impatiente de découvrir la suite des événements pour le triangle amoureux dont il fait partie, j’ai vite déchanté et me suis rapidement plus intéressée à l’histoire des parents de Ji-Hae plutôt qu’à l’idylle de départ. Ce qui est dommage car il y avait beaucoup de potentiel à exploiter (point sur lequel je reviendrais plus tard). Pour ce qui est de Sang-Min, la déception était présente. De mon point de vue, son personnage devient niais, sans aucune nuance. En un mot : ennuyeux. Même à la fin, lorsque l’on découvre certaines choses à son propos, je n’ai rien ressenti vis-à-vis de lui, juste un réel sentiment de déception.
L’effet mimesis ou l’histoire dans l’histoire. Habituellement, j’adore ce style de film. Le genre où une, deux voire une dizaine d’histoires – liées – se mêlent au cours du récit et où l’on découvre le lien qu’au bout de deux heures de film. Pour le coup, The Classic est différent. Premièrement, l’attache est définie dès les premières minutes du film ; ce qui en soit n’est pas dérangeant. En revanche, là où j’énoncerai un petit hic est le dosage car la romance sur laquelle commence le long-métrage passe totalement à la trappe à plusieurs moments du film. Si l’on compare le temps de visionnage des deux histoires, il est certain que les flashback en possèdent bien plus que le présent. Ce qui est réellement dommage car le potentiel était là pour faire de ce film un parallélisme entre les deux histoires d’amour. Partir du même point de départ (l’ami(e) demandant à son/sa meilleur(e) ami(e) d’écrire des messages pour lui) et prendre des directions opposées par la suite : cela aurait été totalement possible. Dommage qu’il n’ait pas été réalisable. Peut-être était-ce une volonté du réalisateur… Toujours est-il que cela n’enlève en rien à la qualité du scénario.
« Tends tes oreilles. Si tu entends les battements de ton cœur, alors celui que tu aimes t’aime aussi. »
Mon avis pour l’ensemble :
Ce film est une perle. Même si l’on peut sentir des moments de lenteur, ce ne sont jamais des moments d’ennui. On est totalement embarqué par l’histoire, les histoires, qui nous accroche jusqu’au dénouement final. Pour tout amateur d’action type affrontements physiques, tactiques de guerre, etc. passez votre chemin. En revanche, pour tous ceux aimant le doux rose taché de noir, The Classic est fait pour vous. Vous y laisserez à coup sûr quelques larmes mais vous ne le regretterez pas.
Mise en garde : attention âmes sensibles s’abstenir. Si vous êtes particulièrement réceptifs émotionnellement – notamment au suicide -, évitez de le regarder.