Faisant suite à la pre-release Ghost Town sortie en février dernier, Moobin & Sanha dévoilent enfin leur nouvel album « Refuge ». Première sous-unité du groupe ASTRO, Moobin & Sanha avaient débuté en 2020 avec IN-OUT. Je vous propose donc de découvrir avec moi Refuge, leur second album !
Une promotion en contrastes pour Refuge
La promotion pour Refuge regorge de décors sombres, et semble remettre à l’honneur des tons et des toiles du passé. Les deux versions de l’album jouent avec différentes esthétiques, West (Ouest) et East (Est). Deux cultures d’autrefois qui se dévoilent dans un kaléidoscope de jeux de lumière et d’opacité. Orient et Occident, Est et Ouest, costumes traditionnels d’inspiration asiatique d’un côté, vitraux, chapelet, et ambiance cathédrale de l’autre. Si ces deux thèmes paraissent d’abord antithétiques, ils s’accordent délicieusement ici, je vous laisse découvrir les visuels et concepts photo :
Refuge contre un Amour funèbre
L’Amour hante Refuge. Pas un amour simple et doux, mais un sentiment plus sombre, nocif et calamiteux. Des relations obsessionnelles, à sens unique, qui blessent, poursuivent et enchaînent, particulièrement dans WHO, BOO et Ghost Town. La mort et les monstres enlacent le sentiment amoureux pour produire un album sombre mais captivant. On voit tout de même poindre un peu de lumière sur la fin, avec la bienveillance d’une relation qui avance doucement dans DIA, et la douceur de Distance, qui scelle l’album sur une note triste mais apaisée.
WHO et les ombres dansantes
Je vous laisse à présent découvrir le MV de WHO, la chanson titre de l’album, et celle qui m’a, sans hésiter, le plus plu :
L’instru de WHO est, en apparence, assez dépouillée. Dans cette chanson d’amour toxique, on entend peu d’instruments, mais une musique électronique addictive qui semble saturée de sons téléphoniques, de signaux sonores répétitifs, faisant écho aux signaux informatiques de Ghost Town.
Dans WHO, on sombre aux côtés de Moonbin & Sanha dans une esthétique très noire et mystérieusement gothique, saturée de symboles religieux. Les décors sont opaques et débordent d’objets. Les bougies, le crâne, la vieille cathédrale et le pendule, autant d’éléments qui font basculer le MV dans la veine ésotérique. Piégés dans une galerie des Glaces embrasée, Moonbin & Sanha font face à leurs reflets, et la question « Qui ? » ricoche sur les miroirs. Des ombres voraces et affamées planent et menacent en permanence les danseurs, incapables de leur échapper. Une chorégraphie à la Thriller, hachée, fascinante, nous fait frissonner. Les personnages sont torturés, tourmentés. Chassés par des ombres malveillantes, le refuge devient une nécessité. Il faut veiller tout de même à ce que ce refuge, aux allures de prison, ne les plonge pas plus loin dans les abysses.
Moonbin & Sanha nous poussent passionnément vers le sommeil, mais richesse et beauté du MV nous tiennent inlassablement éveillés. En effet, le refrain résonne ainsi : « 눈을 감아, rockabye », en français : « ferme tes yeux, rockabye ». « Rockabye », difficilement traduisible en français, évoque les paroles d’une célèbre berceuse anglaise qui invite les enfants à s’endormir. Pas besoin du mouvement d’un pendule ou du balancement lancinant du berceau suspendu pour nous envoûter, les deux artistes y parviennent parfaitement tous seuls.
Mais finalement, quel est le refuge ici ? Moonbin & Sanha réussissent-ils à se dérober, parviennent-ils à échapper aux ombres dansantes ? Rien n’est moins sûr.
Source : Youtube Fantagio
Source images : Twitter Fantagio