Nouvelles menaces nucléaires de la part de Pyongyang. Jeudi 24 mars, le Nord a procédé à un tir d’essai d’un missile nucléaire, le « Hwasong-17 ». De suite, de vives réactions diplomatiques sud-coréennes et internationales n’ont pas tardé à se faire entendre.
Une énième démonstration de force nucléaire
Ce n’était pas arrivé depuis fin 2017. Le 24 mars, la RPDC (République populaire démocratique de Corée) a effectué un tir d’essai d’un nouveau type de missiles balistiques intercontinaux (ICBM) « Hwasongpho-17 », au large de la mer de l’Est.
La spécificité de ce type de missile est qu’il possède une portée supérieure à 5500 km. Cette action signe la fin du moratoire que la Corée du Nord s’est auto-imposé concernant les lancements nucléaires et de la longue portée. D’après l’agence de presse officielle nord-coréenne (KCNA), ce choix stratégique de Kim Jong Un serait perçu comme un exploit et un tour de force. Le chef d’Etat aurait dit avec fierté : « La réussite du développement d’un nouveau type d’ICBM (…) est une manifestation impressionnante de la puissance de notre industrie de défense indépendante, développée par nos propres forces ». (propos rapportés par Yonhap)
Pour Kim Jong Un, cette nouvelle arme nucléaire qualifiée comme « écrasante » et « incomparable » serait un moyen d’assurer la sécurité de son pays et montrer que ses forces armées sont opérationnelles et modernes au monde entier.

Selon un rapport de la KCNA, il a assuré aux médias, lors de la revendication du tir le 25 mars, que « les forces stratégiques de la RPDC sont entièrement prêtes à freiner et à contenir complètement toute tentative militaire dangereuse des impérialistes américains ».
Cette année, Pyongyang a effectué plus d’une dizaine de provocations militaires à l’aide de tirs de différents missiles. Dans un contexte géopolitique déjà tendu, ces actes ne font qu’augmenter les craintes des hautes autorités internationales d’un risque de franchissement de la ligne rouge.
Tir de missile de la Corée du nord : réunions de crises et réactions à l’échelle internationale
Après le tir d’essai du jeudi 24 mars, les réactions internationales ont été immédiates. Le président Moon Jae In a dénoncé les agissements de son voisin nord-coréen. Pour le président fraîchement élu Yoon Suk Yeol, la Corée du Nord n’a « rien à obtenir de la provocation ». Il s’est rangé, vendredi dernier, aux côtés de son prédécesseur et lui a apporté son soutien.
Par la suite, la Corée du Sud et les États-Unis, par le biais du ministre des Affaires étrangères Chung Eui Yong et du secrétaire d’État américain Antony Blinken, se sont entretenus afin de trouver un moyen de répondre fermement aux agissements de Kim Jong Un et ont appelé le Conseil de Sécurité des Nations Unies (ONU) à agir. Aujourd’hui, ni Séoul ni Washington ne disposent de moyens d’empêcher le Nord de poursuivre ses essais nucléaires. Malheureusement, le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a pas réussi à se mettre d’accord à l’unanimité pour créer une déclaration qui condamnerait Pyongyang. La principale raison ? Le refus de la Russie et de la Chine.
Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des USA à l’ONU s’est exprimée à ce sujet lors de la réunion (diffusée en direct) : « Le Conseil de sécurité doit s’exprimer en public et d’une seule voix pour condamner les actions illégales de la RPDC et encourager la RPDC de revenir à la table de négociations.(…) Il est clair que la RPDC a intensifié ses provocations avec impunité, tandis que le conseil demeure silencieux ».
Certains observateurs continuent à s’interroger sur l’absence de sanctions à l’égard de Pyongyang. Jusqu’à quand l’ONU restera-t-elle silencieuse ?
Sources : Yonhap (1) (2) (3) (4) | KoreaHerald |