L’éducation coréenne, telle que nous la connaissons, reste très similaire au système français. De la maternelle au lycée, les années scolaires se succèdent, les jeunes écoliers coréens progressent et apprennent et se préparent à l’examen le plus important de leur scolarité : le test d’aptitude d’entrée à l’université (suneung).
Système éducatif coréen
L’année scolaire coréenne commence au début du mois de mars et se termine à la fin du mois de février de l’année suivante. Comparé à la France, les Coréens n’ont pas de vacances scolaires réparties sur l’année. Les deux grandes et seules périodes de vacances sont en été et en hiver.
Le système éducatif coréen se divise en plusieurs cycles :
● école maternelle 유치원 (yuchiwon) : jusqu’à l’âge de sept ans
● école primaire 초등학교 (chodeunghakyo) : pendant six ans (cinq en France)
● collège 중학교 (joonghakyo) : cycle de trois ans (quatre en France)
● lycée 고등학교 (godeunghakyo) ; cycle de trois ans (similaire en France)
● université 대학교 (daehakkyo)
Tout comme en France, on distingue l’enseignement privé de l’enseignement public. Chaque famille choisit l’établissement le plus adéquat pour l’éducation de son ou ses enfant(s), bien que le prestige et la renommée des établissements soient des critères primordiaux durant la sélection. Il n’est pas rare pour les étudiants, dès leur plus jeune âge, de prendre des cours extra-scolaires dans des hagwon 학원 (académies privées), pour mieux suivre le programme et améliorer leurs notes. L’inscription se fait généralement selon les quartiers où ils résident, par un tirage au sort, ou ils peuvent être acceptés sur examen. Le gouvernement oblige le port de l’uniforme et chaque établissement instaure ses propres armoiries.
Si cet engouement et cet acharnement pour les études sont si importants pour les Coréens, c’est parce qu’au terme de ce cycle, les élèves passent un examen d’entrée à l’université : le suneung.

Le suneung 수능
Similaire au baccalauréat français, cet examen créé en 1994 regroupe plusieurs matières et exercices, dont les résultats détermineront les établissements auxquels les étudiants pourront prétendre. Réalisé sur une seule journée, de 8 h 30 à 17 h 30, et au cours du mois de novembre, c’est la société coréenne entière qui en est impactée. Pour ne pas perturber les candidats, des mesures sont prises pour limiter le survol des avions ou des hélicoptères, et l’heure d’arrivée dans les entreprises est retardée, afin de faciliter l’arrivée à l’heure des étudiants.
L’examen se divise en cinq matières, dont chacune est composée d’un QCM (questionnaire à choix multiples) mais aussi de questions à réponse courte :
● Coréen
● Mathématiques (calculs, probabilités, géométrie, statistiques…)
● Anglais (compréhension écrite et orale)
● Histoire de la Corée (études sociales, sciences…)
● Langues étrangères ou caractères chinois et classiques (français, allemand…)
Le jour de l’examen, une ambiance particulière règne. Pour afficher son soutien aux candidats, on colle sur les grilles des universités des morceaux de pâte caramélisée pour porter chance, et les amis et la famille patientent souvent devant l’établissement pour les encourager. Au cours de cette période, les églises et les temples sont d’autant plus fréquentés, notamment par les parents qui prient et font des offrandes afin de permettre à leur enfant de décrocher le Graal : leur entrée dans une des plus prestigieuses universités de Corée. Chaque année, 70 % des candidats sont acceptés à l’université, mais seulement 2 % intègrent l’élite coréenne, nommée SKY, acronyme constitué des noms des trois meilleures universités coréennes : l’Université nationale de Séoul (SNU), l’Université de Corée et l’Université de Yonsei. L’entrée dans l’une des ces universités offre la sécurité d’un emploi stable et bien rémunéré.
La pression scolaire en Corée
Comparé aux étudiants français, les étudiants coréens sont bien plus oppressés par le système scolaire qui leur impose une formation d’élite, de manière à pouvoir prétendre à avoir un bon travail par la suite. L’éducation est pour eux primordiale. Avant le passage du suneung, les collégiens et lycéens notamment doivent suivre des cours complémentaires intensifs, en plus de leurs cours de la journée. Une journée scolaire classique en Corée se termine vers 15 h ou 16 h, et, bien qu’il n’y ait aucune obligation, la majorité des étudiants se rendent dans des académies privées (hagwon) afin de suivre des cours du soir, jusqu’à 23 h parfois, et ainsi permettre une progression plus rapide et avancée, pour prétendre à entrer dans les meilleures universités coréennes. Sous cette pression scolaire, les étudiants ne dorment que 4 à 5 h par nuit, car en plus de leurs cours généraux et leurs cours académiques, bon nombre d’entre eux doivent rendre des devoirs quotidiennement. Cette pression néfaste et cette compétition imposée sont notamment la cause d’un taux de suicide très élevé parmi les lycéens.
La vie universitaire
Après une éducation intense et compétitive, l’entrée à l’université est vécue comme une libération par les étudiants coréens. La pression subie par les élèves durant le lycée se relâche brutalement, et certains ont d’ailleurs du mal à s’y habituer. Aux antipodes du lycée, les nouveaux étudiants abandonnent l’uniforme et préfèrent arborer le blason de leur nouvel établissement, généralement un blouson aux couleurs de l’école. Contrairement aux cours suivis au collège et au lycée, les étudiants peuvent eux-mêmes faire leur emploi du temps et ils ont le droit de choisir les matières qu’ils étudieront ainsi que leurs professeurs.
Lors de la première journée au campus, les étudiants sont accueillis au cours d’une cérémonie. Ensuite, au début de l’année scolaire, tous les étudiants et les professeurs de chaque département passent une nuit et deux jours dans un lieu choisi pour favoriser les partages et créer une sorte de solidarité entre eux ; on appelle cette activité le MT (Membership Training).
Chaque université organise divers festivals au cours de l’année, de même de nombreuses associations culturelles, sportives et de religion accueillent de nombreux étudiants.

Tout comme en France, chaque université a sa propre spécialité, que ce soit dans le marketing, le commerce, l’ingénierie ou encore les langues étrangères. Mais comme chaque année, les étudiants visent une rentrée dans les meilleurs établissements qui définiront leur futur professionnel.
Bien que la pression soit moins intense qu’au lycée, la compétition reste de mise et l’accès à la meilleure éducation possible est moteur d’une réussite sociale très ancrée dans la société coréenne.
Sources : CoréeenFrance | TheEconomist | La culture coréenne en 100 mots (darakwon)
Article rédigé par Kim.
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