Le 10 mars, le candidat conservateur et controversé Yoon Suk Yeol a été élu 20ème président de la Corée du Sud. Il effectuera un mandat de cinq ans (non renouvelable).
Une victoire de justesse
10 mars 2022. Aux alentours de 3h53, Yoon Suk Yeol, représentant du parti conservateur Parti du pouvoir au peuple (PPP), est nommé président de la République de Corée. Au total, plus de 34 millions d’électeurs sud-coréens se sont rendus aux urnes pour voter.
Plusieurs sondages effectués communément sur les chaînes de télévision KBS, MBC et SBS prédisaient la victoire de Yoon. Cet ancien procureur général, novice en politique, l’emporte avec 48,56 % des voix (contre 47,7 %) après avoir conservé une légère avance tout au long du décompte des votes.
Depuis le début de la campagne, les deux candidats Yoon Suk Yeol et Lee Jae Myung du Parti démocrate (parti de la majorité) ont été les favoris. Ce qui avait d’ailleurs engendré de vives rivalités et un clivage profond entre les deux clans politiques. Malgré plusieurs scandales médiatiques et l’incarcération de l’ancienne présidente Park Geun Hye, elle aussi membre du PPP, Yoon est parvenu à hisser son parti jusqu’à la victoire.
Le nouveau visage de la Corée-du-sud a déclaré peu de temps après son élection :
« Notre concurrence est finie maintenant(…). Nous devons travailler ensemble pour devenir un pour le peuple et pour la république de Corée. » (propos rapportés par Yonhap)

©Heo Ran – Reuters
Après huit mois de lutte, Yoon succède à Moon Jae In. Il prendra ses fonctions à partir de mai. Il avait annoncé, il y a quelques mois, qu’il demanderait une enquête sur le président sortant. Yoon a pu jouir, pendant les élections, du mécontentent de la population coréenne vis-à-vis des politiques de Moon Jae In, pour s’ériger en tant que figure légitime du Droit et de la Justice et gagner sa confiance.
À quoi s’attendre pendant la présidence de Yoon ?
Possédant une ligne plus rigide et marquée que son prédécesseur, Yoon Suk Yeol a promis à ces électeurs qu’il aurait une position plus ferme concernant la sécurité et la Corée du Nord. Il affirme par exemple, qu’il est nécessaire de répondre à la menace nord-coréenne et cela pourrait passer par des frappes – dites – préventives.
Jugé à plusieurs reprises pour ses propos controversés et parfois misogynes, Yoon pourrait changer beaucoup de choses au sein du gouvernement sud-coréen. Dans le but de gagner plus de jeunes électeurs masculins, il s’était engagé lors de sa campagne à mettre fin au ministère de L’Égalité des sexes et de la Famille. Cela avait fait la Une de l’actualité et a été l’objet de nombreuses critiques. Plus récemment, il avait déclaré qu’il n’y aurait plus de quota pour la parité des sexes au sein du gouvernement comme l’avait fait Moon (avec plus de 33% de femmes au gouvernement), mais qu’il jugerait avant tout les compétences et le sérieux des élus.
Côté politique internationale, Yoon Suk Yeol souhaite approfondir les relations avec les États-Unis et la Chine. Après de nombreuses tensions avec le Japon concernant la reconnaissance de la domination coloniale, Yoon s’est engagé a améliorer les relations avec son homologue japonais. D’autres mesures (économiques, sociales…) ont été annoncées par l’ancien procureur qui ne tardera pas à les réaffirmer au cours des prochains mois.
Le président sortant Moon Jae-in recevra cette semaine son successeur pour débuter la passation des pouvoirs.
Sources : Yonhap (1) (2) (3) | France 24 | KoreaHerald