Informations générales
- Titre original : 도어락 (Door Lock)
- Réalisation : Lee Kwon
- Scénario : Lee Kwon, Park Jung Hee
- Date de sortie : 5 décembre 2018
- Genres : thriller, horreur
- Durée : 102 minutes
Casting
- Kong Hyo Jin dans le rôle de Jo Kyung Min
- Kim Ye Won dans le rôle de Oh Hyo Joo
- Kim Seung Ho dans le rôle du détective Lee
- Jo Bok Rae dans le rôle de Kim Ki Jung
- Lee Chun Hee dans le rôle de Kim Sung Ho
Cet article est le premier que j’écris en tant que rédactrice chez K.Owls, mais au fur et à mesure de mes écrits vous pourrez découvrir mes goûts en matière de cinéma et ce choix ne vous surprendra probablement pas. J’ai découvert Door Lock par hasard avec une bande-annonce sur YouTube. Il m’a de suite paru oppressant et intriguant, alors, grande amatrice de thriller et d’horreur, je n’ai pas tardé à le visionner. Vous l’aurez deviné avec le titre de l’article, mais j’ai adoré ce film et je vais donc tenter de vous expliquer pourquoi. J’espère également vous donner envie de le voir.
Lee Kwon n’est pas un réalisateur connu, il n’a que trois films et trois dramas à son actif (Attack on the Pin-Up Boys, My Ordinary Love Story, Flower Band, Exo Next Door, Save Me 2) et avant de m’intéresser à Door Lock, je dois avouer que je ne le connaissais pas. Le film a pourtant rapporté 10 963 485 dollars et fait 1 506 352 entrées au box-office coréen, alors qu’il était diffusé sur 954 écrans. Le 21 février 2019, Door Lock remporte le prix du meilleur thriller lors du Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF). Il faut dire que Lee Kwon réussit parfaitement à créer une ambiance oppressante pour son film et à faire monter l’horreur crescendo au fil de l’histoire. Door Lock est basé sur un long-métrage espagnol Sleep Tigh (ou Malveillance selon la version), que j’ai également vu et apprécié puisque le cinéma espagnol est une autre de mes passions de cinéphile. Cependant, ce dernier se place du point de vue du prédateur, tandis que Door Lock adopte celui de la victime.
Un scénario à haute-tension
Vous vous sentez toujours en sécurité chez vous ? Une fois votre porte verrouillée, personne ne devrait pouvoir venir vous embêter, n’est-ce pas ? C’est ce que Kyung Min (Kong Hyo Jin) pensait aussi. Célibataire, employée temporaire timide d’une banque et résidente dans un quartier de Séoul, elle semble vivre une vie tout à fait banale. Son quotidien est souvent partagé entre son travail et quelques sorties avec sa meilleure amie Hyo Joo (Kim Ye Won).
Cependant, tout va basculer le jour où elle commence à soupçonner la présence d’un intrus dans son appartement. Son premier intérêt se porte sur le couvercle du pavé numérique de sa porte qui est ouvert alors qu’elle est persuadée de l’avoir fermé. (NDLR : En Corée dans certains immeubles les portes ne sont pas verrouillées par une serrure à clé, mais par un verrou se présentant sous forme d’un pavé numérique sur lequel il faut entrer un code). Bien entendu, ce simple détail semble léger et pourrait mener le spectateur à penser qu’elle est simplement paranoïaque. Et pourtant… Un soir alors qu’elle est à son appartement, quelqu’un tente d’ouvrir sa porte. Elle appelle immédiatement la police qui prétend ne rien pouvoir faire sans preuve, alors qu’il pourrait seulement s’agir d’une personne ivre se trompant de porte. Tout va s’accélérer lorsqu’un événement terrible survient chez Kyung Min, forçant la police à s’intéresser à cette affaire et prouvant que la paranoïa de la jeune femme a toutes les raisons de s’intensifier.
La trame du film se révélant petit à petit et ne voulant pas gâcher le plaisir à quiconque voudrait voir ce film, je ne développerai pas plus le résumé dans cette partie. Pour conclure, je dirai simplement : amateur d’horreur/thriller, n’hésitez plus, je suis sûre que ce film pourrait vous plaire. Attention néanmoins, le film n’est pas à mettre dans toutes les mains, car certains passages sont durs et dérangeants. Rien d’extrêmement graphique, cependant si vous êtes sensibles gardez cela à l’esprit. Le film étant tout de même déconseillé aux moins de 15 ans en Corée.
Door Lock, une bouffée d’angoisse
Sur le papier le scénario semble convaincant, mais qu’en est-il en réalité ? Si cela ne tenait qu’à moi, je vous sommerais tout de suite d’aller voir le film pour vous faire votre opinion, mais avant, laissez-moi vous parler plus en détail des points forts et des points faibles de ce film.
Ce qui est, selon moi, le mieux pensé dans ce film, c’est la montée crescendo de l’horreur et des angoisses du personnage principal. Au fur et à mesure que l’histoire avance, l’empathie que nous pouvons ressentir pour le personnage principal s’installe et la peur qu’il lui arrive quelque chose aussi. L’un des détails les plus glaçants réside dans ce que le réalisateur accepte de montrer aux spectateurs dès le début du film… Si le personnage principal (Kyung Min joué par Kong Hyo Jin) ne fait que soupçonner une présence indésirable dans son appartement, dès les premières minutes du film le spectateur sait qu’il y a réellement quelqu’un… D’ailleurs, pendant quelques secondes il est possible de croire qu’il s’agit simplement du petit-ami de la jeune femme à ses côtés, mais rapidement nous comprenons que la réalité est bien plus tordue. Il se lève sans faire de bruit, utilise les affaires de Kyung Min pour se laver ou se brosser les dents avant de disparaître dans la nuit. Les scénaristes s’amusent également à perdre le spectateur. [su_spoiler title= »Spoiler » open= »no » style= »default » icon= »plus » anchor= » » class= » »]Au détour du film des fausses pistes sont données. Nous pensons que le stalker de Kyung Min a été découvert à plusieurs reprises, mais il n’en est rien jusqu’à la fin. Cet aspect du scénario participe à faire grandir le suspense et la tension du long-métrage.[/su_spoiler]
Quant à la technique en elle-même, les points forts à souligner dans ce film sont la réalisation et la musique. Le réalisateur, Lee Kwon, joue habilement avec les angles de la caméra souvent oppressants, la lumière des scènes progressivement de plus en plus sombres, ainsi que sur les décors. De nombreuses scènes se déroulent en intérieur, dans un appartement ou un immeuble intensifiant ce sentiment d’angoisse étouffante. Notons par exemple une scène au début du film lorsque Kyung Min est chez elle et que quelqu’un tente d’ouvrir la porte. Elle est enfermée dans son appartement, sans possibilité de sortir (elle habite au sixième étage, son appartement est donc trop haut pour penser à s’échapper par une fenêtre). Elle est coincée, vulnérable et apeurée. [su_spoiler title= »Spoiler » open= »no » style= »default » icon= »plus » anchor= » » class= » »]Ou encore la scène où elle se retrouve avec son manager, chez elle et que Kyung Min le soupçonne brusquement d’être son stalker. Elle panique et doit passer juste à côté de lui pour s’enfuir. À ce stade le spectateur ne connaissant pas l’identité du prédateur, l’angoisse est palpable quant au sort réservé à la jeune femme.[/su_spoiler]
La musique, composée par Dalpalan, accompagne à merveille la réalisation de Lee Kwon. Elle n’est ni omniprésente ni utilisée avec abus dans ce long-métrage. Elle est placée là où il faut pour accentuer l’émotion transmise par chaque scène et faire grandir la tension petit à petit… Elle suit bien sûr des codes régulièrement utilisés pour une BO de thriller ou film d’horreur. Je ne dirais pas qu’elle est tout point originale, mais elle est efficace en contexte et c’est tout ce qu’on lui demande.
Enfin, je n’écrirai pas un paragraphe entier sur ce sujet, mais il faut souligner le jeu des acteurs qui est crédible et captivant. Je dois avouer que dans de nombreuses productions coréennes, j’ai tendance à être rebutée par le jeu d’acteur que je trouve par moment surjoué notamment dans les comédies ou les drames, mais ce n’est pas non plus une généralité et ce film m’en a encore apporté la preuve. Les émotions sont justes et suffisamment touchantes pour m’avoir immergée dans l’histoire, sans en être gênée par un souci de crédibilité ou de surjeu entre autres. De plus, les acteurs campent leur personnage à la perfection. Gong Hyo Jin est parfaite dans le rôle d’une femme séoulite lambda vivant sa vie comme n’importe quelle autre citoyenne du pays. Kim Ye Won est également remarquable dans le rôle de la meilleure amie, enjouée et attachante. Pour finir le jeu effrayant de Jo Bok Rae est efficace pour mettre le spectateur mal à l’aise…
L’horreur basée sur l’angoisse
Alors oui, si vous n’êtes pas amateur du genre le film pourrait ne pas vous plaire. Cependant, si ce qui vous rebute, ce sont les jumpscares ou les procédés s’en rapprochant, vous pouvez vous plonger dans Door Lock sans aucun problème. L’horreur du film est davantage basée sur l’angoisse et la progression en tension du scénario. Vous serez surpris par l’histoire, mais jamais par un screamer sonore ou visuel. Je tiens à le préciser, car je sais que c’est un point qui peut freiner bon nombre de personnes et c’est compréhensible. Cette angoisse privilégiée dans le scénario est encore l’un des nombreux points forts du film, à une époque où beaucoup de films estampillés « horreur » se basent sur des procédés comme les jumpscares ou les screamers. Toutefois, si le sang vous rebute certaines scènes pourraient vous déplaire. Ce n’est pas explicitement montré à l’écran et ces scènes sont peu nombreuses, voire plutôt sous-entendues, mais il arrive que ce soit visible malgré tout à l’écran, alors je préfère le mentionner par souci de prévention.
Les aspects négatifs
En toute honnêteté, le film n’a pas énormément de points négatifs. Si je devais souligner quelque chose, ce serait peut-être la tendance à laisser penser que chaque personnage principal masculin pourrait être mauvais et se trouver à être un stalker, un pervers, etc. Il est possible de soupçonner chacun de ces personnages à un moment du film. Je pense qu’il aurait pu être bien de nuancer et de ne pas laisser ces soupçons planer sur tous les personnages masculins importants. Ce détail pourrait être rebutant pour certains spectateurs.
Un autre point qui m’a agacé : la nonchalance des policiers. Dès le départ, ils disent à Kyung Min qu’ils ne peuvent rien faire pour elle sans preuve et que ce n’était probablement rien de grave… Ils la prennent difficilement au sérieux. Nous pourrions penser que les scénaristes ont fait ce choix pour ne pas arriver à une résolution du scénario dès la moitié du film, mais que les agents de police s’intéressent au cas de Kyung Min n’aurait pas forcément mené à l’arrestation de son stalker immédiatement. Un peu plus de rapidité n’aurait pas fait de mal au film, car une ou deux scènes s’étirent parfois longuement. Ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier le film deux fois, mais je pourrais comprendre que certains spectateurs se trouvent sortis de l’histoire par ces longueurs.
Autre ombre au tableau pour les plus férus du genre : certaines clés du scénario peuvent être prévisibles. Cela reste tout de même à nuancer. Je n’ai pas deviné l’entièreté de l’histoire au premier visionnage, mais j’ai vu venir une ou deux ficelles scénaristiques. J’ajouterai à cela que si vous n’avez pas vu les trois trailers du film, ne les regardez pas. Ils ne dévoilent pas toute l’histoire, mais à mon sens ils en racontent déjà trop. Si vous pouvez vous contenter d’un petit résumé de l’histoire avant de le voir, ce sera parfait, sauf si le spoiler ne vous dérange pas, bien sûr.
Conclusion
Pour conclure, je dirais que Door Lock est un film qui saura probablement vous captiver si vous aimez les thrillers. Malgré certaines longueurs, il n’en reste pas moins passionnant et sait construire son suspense petit à petit. Pendant tout le long-métrage vous vous demanderez ce qu’il se passe, jusqu’au dénouement et c’est exactement ce que le réalisateur cherchait à faire… Peut-on dire que c’est une réussite dans ce cas ? Je vous laisse vous faire votre avis, mais attention… Vous aurez peut-être toujours le réflexe de verrouiller votre appartement après le visionnage de ce film, même si vous allez simplement chercher votre courrier…
Sources : Asian Wiki, IMDB, HanCinema, Naver, EonTalk
Article rédigé par Alina.