Suite à l’accident de chantier à Gwangju, le mardi 11 janvier 2022, le président de Hyundai Development Company, en charge des travaux, annonce sa démission ce lundi.
C’est arrivé mardi 11 janvier à 330 kilomètres au sud-ouest de Séoul, à Gwangju. La façade d’un gigantesque bâtiment de 39 étages, en construction, s’est effondrée des 23 au 38 étages, faisant plusieurs blessés, un mort et cinq personnes portées disparues.
En l’espace de sept mois, c’est le deuxième événement de la sorte qui se produit à Gwangju.
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L’effondrement de trop
Cet effondrement survient dans un contexte déjà tendu. Et pour cause, il y a sept mois (le 9 juin), un building en démolition s’était déjà effondré. Alors qu’un bus transportant une dizaine de personnes stationnait à l’arrêt de bus, un immeuble de cinq étages s’est abattu sur lui. Le bilan est lourd. Au total, neuf personnes ont perdu la vie et huit ont été gravement blessées. Trois directeurs de chantiers de Hyundai Development Company (HDC) ont été inculpé pour négligence suite à cette affaire. Ils auraient délibérément fermé les yeux sur de mauvaises pratiques de constructions.
Le deuxième incident de Gwangju n’a fait qu’alimenter les soupçons. En effet, ces deux chantiers étaient orchestrés par le neuvième plus important entrepreneur de construction du pays : Hyundai Development Company. Alors que le groupe était en procès pour les évènements de juin, ce deuxième effondrement réinstalle tensions et interrogations.
394 personnes travaillaient sur le chantier de construction de l’immeuble de Gwangju. Trois ouvriers ont pu être sauvés lors de la première opération de recherche. L’un d’entre eux a été grièvement blessé par les décombres. Six autres ouvriers (qui étaient en intervention aux étages supérieurs 22, 25, 26 et 28) ont été portés disparus. Après quatre jours de recherches suite à l’effondrement, le 14 janvier, le corps inerte de l’un des six travailleurs disparus a été retrouvé. Les recherches sont toujours en cours pour retrouver les autres victimes.
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Gwangju : des enquêtes sur Hyundai Development Company étaient en cours
Avant que le président du groupe HDC Huyndai, Chung Mong Gyu, n’annonce sa résignation, « une descente » avait été effectuée par le ministère de l’Emploi et du Travail accompagné de la police, au sein du siège de l’entreprise, le mercredi 12 janvier. Cette enquête a été ordonnée par le président sud-coréen, Moon Jae In, en personne. Une éventuelle perquisition est prévue dans les prochains jours. Les chefs d’accusations portent sur des violations de règles de construction et de sécurité.
Dans une conférence de presse rapportée par l’agence Yonhap, le maire de la ville de Gwangju aurait déclaré que le constructeur pourrait être exclu des projets de construction dans la ville.
« Gwangju examinera les moyens légaux d’interdire à HDC de se joindre aux projets (…) pendant un certain temps »
Hyundai Development Company était auparavant le constructeur majoritaire d’appartements et de constructions publiques à Gwangju.
Une démission, mais pas un retrait total
Lundi 17 janvier, le président de HDC présentait ses excuses et sa démission au sein du siège du groupe à Séoul :
« Nous avons causé une grande déception suite aux deux derniers accidents à Gwangju. Nous établirons et mettrons en place toutes les mesures pour retrouver la confiance des clients et du public »
(Propos rapportés par Yonhap)
Chu Mong Gyu, malgré sa démission, restera l’un des principaux actionnaires du groupe. Il s’est engagé à mettre un terme aux contrats avec les acheteurs du projet et à reconstruire les constructions qui ne passeraient pas le contrôle de l’inspection de sécurité.
De plus, les familles des victimes recevront une compensation financière suite aux désagréments causés par l’accident. Ceci n’est pas parvenu à apaiser leur colère. Au contraire, elles réclament de la sincérité dans les excuses du président, mais aussi qu’il prenne ses responsabilités vis-à-vis des défauts de construction.
Cinq projets de construction du groupe ont été suspendus par la mairie jusqu’à nouvel ordre. Une loi pénalisant les constructeurs en cas d’accident dû à la non-application des règles de sécurité avait été votée en janvier. Elle prendra effet à partir du 27 janvier.
Sources : Yonhap (1) (2) (3) (4) | Korea JoongAng Daily
Sources images : Mikkismon | Yonhap | AsianCultureCenter