Les constructeurs automobiles européens appellent les autorités coréennes à réduire les barrières réglementaires des véhicules électriques pour faciliter leur vente dans le pays. Mais de son côté, la France vient de réduire les subventions pour les voitures électriques fabriquées en Asie…
Des réformes pour faciliter l’intégration des véhicules électriques européens en Corée…
Ce 21 septembre, les représentants de la Chambre du commerce européenne en Corée (ECCK) et l’ambassadrice de l’Union européenne auprès de la Corée du Sud se sont réunis lors d’une conférence afin de publier l’édition 2023 de leur livre blanc. Qu’est-ce que le livre blanc ? Il s’agit d’un livre publié chaque année par la ECCK et contenant des recommandations des entreprises européennes en lien avec le monde des affaires coréen. Cette année, un total de cent recommandations dans dix-sept secteurs de l’industrie étaient comprises dans le livre.
Cette année, les représentants de la ECCK appellent à ce que les règlements sud-coréens demandant aux constructeurs automobiles de sécuriser les pré-certifications des batteries des véhicules électriques, pour prévenir des dangers de sécurité, soient alignés sur les normes de l’ONU. Selon les représentants de la ECCK, « les constructeurs automobiles européens qui ont obtenu en Europe une homologation de l’ONU devraient être reconnus comme répondant aux critères coréens » et « ces détails devraient être éclaircis dans les lois et règlements concernés pour empêcher tout obstacle aux échanges ».
De telles réformes devraient aider les constructeurs automobiles européens à intégrer le marché coréen et à y promouvoir l’adoption des véhicules électriques.
… alors que la France réduit les subventions aux véhicules électriques fabriqués en Asie ?
Si le président de la ECCK aurait toutes ses raisons d’espérer que cette demande soit entendue par le gouvernement sud-coréen (40 % des recommandations du livre blanc de 2022 avaient été acceptées), de récentes réformes françaises risquent de compliquer la tâche.
En effet, la France vient de mettre en place de nouveaux critères de subventions pour les véhicules électriques fabriqués en dehors de l’Union européenne, qui entreront en vigueur en 2024. Selon le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire, ces nouveaux critères quantifieront les émissions de carbone générées lors de la production et du transport des véhicules par leur pays d’origine. Les véhicules électriques coréens ne bénéficieront donc pas de la prime destinée aux acheteurs de véhicules électriques en France.
Si l’objectif est d’exclure les constructeurs chinois dont la part sur le marché français croît rapidement, ces mesures affectent en réalité l’ensemble des constructeurs asiatiques. Cette situation inquiète les constructeurs coréens tels que Hyundai, qui a par exemple vendu plus de 16 600 véhicules électriques en France en 2022 (se positionnant ainsi 5e sur le marché français), mais dont seulement 40 % étaient construits en Europe.
Conclusion
Le gouvernement de Yoon Suk Yeol va entamer des négociations avec la France pour réduire la charge des entreprises locales. De son côté, l’association coréenne du commerce international signale que cette nouvelle réglementation française pourrait violer les accords de libre-échange entre la France et la Corée, qui interdisent tout traitement discriminatoire. Il serait alors possible que des concessions soient faites avec l’ensemble des acteurs européens pour rééquilibrer la situation et que chacune des parties y trouve son compte.
Sources : The Korea Herald | The Chosun Ilbo | The Korea Times