Aujourd’hui, retour dans le passé ! Rendez-vous le 18 mai 2009. Il y a 10 ans jour pour jour, le troisième sommet du C40 tenu à Séoul commençait. Redécouverte.
S’il est important de vivre l’instant présent, le passé n’en est pas moins important, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, c’est le passé qui a façonné le présent. D’autre part, il ne faut pas oublier le passé pour ne pas en réitérer les erreurs. Évidemment, bien d’autres motivations peuvent nous pousser à plonger dans le passé : par curiosité, par nostalgie, pour enrichir notre culture générale sur un pays qui nous fascine, etc. Ma collègue Mia vous a parlé de l’année 1999 en Corée du Sud. Pour ma part, je vous invite à remonter le temps jusqu’au 18 mai 2009.
Remise en contexte : le C40
Dans les années 2000, le réchauffement climatique est une problématique qui prend progressivement de l’ampleur et devient une question qu’il n’est plus possible d’ignorer. Le Cities Climate Leadership Group est alors créé en 2005. Il s’agit d’une organisation qui a pour but d’agir vers un futur plus durable. Le premier sommet mène à un accord de coopération entre les villes participantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre par le biais d’un certain nombre d’actions.
Naît alors un réseau qui grandit de jour en jour. En 2006, 40 villes sont liées par cette problématique, d’où le nom C40, pour Cities 40. Aujourd’hui, 94 grandes villes internationales constituent le réseau C40, présidé par Anne Hidalgo, maire de Paris, depuis 2016.
Et Séoul, dans tout ça ?
La ville de Séoul devient membre du C40 en 2006. En 2007, le gouvernement métropolitain de Séoul déclare que la ville réduira de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. La ville instaurera également des normes de constructions écologiques dans ses efforts pour atténuer le réchauffement climatique.
À partir du 18 mai 2009, les maires de 80 grandes villes de 41 pays différents se retrouvent à l’hôtel Shilla de Séoul pour discuter quatre jours durant des problèmes climatiques. Il s’agit alors du troisième sommet du C40, après Londres en 2005 et New York en 2007. C’est l’opportunité de discuter des progrès réalisés et des défis à venir pour lutter contre le réchauffement climatique.
Le programme du sommet
C’est l’exposition de Séoul sur les changements climatiques qui ouvre le sommet. Celle-ci se tient au COEX et comprend des activités de la part du gouvernement et des organisations présentes, une présentation des politiques des villes membres du C40 ainsi que des nouvelles technologies liées au thème concerné.
Au programme : des discours et des discussions. Ainsi, l’ancien président américain Bill Clinton annonce entre autres que Séoul est la ville membre ayant fait le plus de progrès en matière de réhabilitation de bâtiments, contribuant le plus à la réduction des émissions de carbone. Anna Tibaijuka, directrice exécutive de l’ONU-HABITAT (Programme des Nations unies pour les établissements humains), loue la contribution sud-coréenne au centre international d’entraînement urbain de Hongcheon, à Gangwon.
► Voir le discours de Bill Clinton (en anglais)
Sont également tenues des séances plénières telles que « Changement climatique et crise économique : les bénéfices financiers associés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre » et « Actions audacieuses pour des villes à faible émission de carbone » ; etc.
Les 19 et 20 mai, Oh Se Hoon, maire de la ville hôte, présente une étude de cas sur la réponse séoulite au changement climatique tandis que Kim Hyung Kook, président du Comité présidentiel de la croissance verte, expose la politique de croissance verte du gouvernement coréen.
Enfin, la Déclaration de Séoul est adoptée le 21 mai 2009, dernier jour du sommet. Les villes participantes déclarent leur coopération à relever les défis présentés par le réchauffement climatique. Elles réaffirment également leur engagement aux efforts collectifs. Par ailleurs, le gouvernement séoulite signe des mémorandums de compréhension avec plusieurs villes, dont Toronto, Sao Paula et Freiberg, sur les initiatives de lutte contre le changement climatique.
Et aujourd’hui ?
Séoul est toujours une ville membre du C40 et continue de lutter contre le réchauffement climatique. D’ailleurs, à l’échelle nationale, la Corée du Sud est un pays engagé dans cette grande lutte. Par exemple, le pays du Matin clair et frais est la première nation asiatique à voter un système d’échange de quotas d’émissions. Notons aussi le projet EU-Korea Climate Action lancé le 11 mars 2019. Celui-ci vise à promouvoir la coopération entre les acteurs non gouvernementaux européens et sud-coréens, entreprises comprises, pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de carbone. Par ailleurs, le pays s’est fixé un objectif de 37 % de réduction d’émissions d’ici 2030. Un chiffre ambitieux.
Sources : C40 (Historique) (Sommet de Séoul) | Korea.net| Korea Times | Elunet | Newsletter trimestrielle de l’IAUC, édition 37, décembre 2009 | EDF | EEAS | Site officiel de EU-Korea Climate Action | Image de une : Ministy of Trade, Industry and Energy