Aujourd’hui, Esmerald et Littleangele vous font partir à la découverte d’un groupe de danseurs, la B. Family Dance Crew. C’est parti !
Le weekend dernier se tenait la 4e édition des Korea Days 2019 (Live Report ici). Deux jours durant, nous avons fait de nombreuses rencontres et découvertes. Aujourd’hui, nous vous proposons de revenir sur un crew de danse au talent certain. Ils créent leurs propres chorégraphies, ils sont arrivés 2e lors des compétitions World Of Dance France et Hip Hop International France en 2018 : nous vous présentons la B. Family Dance Crew de Paris ! Neuf membres étaient présents lors de la convention lyonnaise : Manu, Thibault, Tai, Doly, Tina, Leslie, Keylian, Dylan et Brian (de gauche à droite sur la photo ci-dessus). Nous les avons interviewés pour vous. (Re)découvrez-les !
Pourriez-vous vous présenter rapidement s’il vous plaît ?
Dylan : nous sommes le groupe B. Family Dance Crew, qui comporte 23 membres de 17 à 34 ans à ce jour. On est un groupe multiethnique et multiculturel. On fait essentiellement du hip hop, mais on aime bien travailler sur tous les styles. Aujourd’hui, ça fait un an et demi qu’on existe.
D’où vient le nom B.Family Danse Crew ?
Dylan : prononcé à l’anglaise, le « B » devient « Be » qui veut dire « être » en anglais. Donc pour « être une famille ».
Vous dites être portés sur le hip hop. Or, nous sommes actuellement aux Korea Days. Quelle est donc votre relation avec la Corée ?
Leslie : il faut savoir qu’avant, on était un groupe de cover K-pop. Il y a eu plusieurs groupes : New G, K-pop All Stars, Yoh Jah (le dernier groupe de cover kpop), Tambros (qui est toujours actif), Lunatic, etc. La Corée, on connaît donc très très bien. En fait, on s’est intéressé à la K-pop avec les groupes de « deuxième génération » tels que Big Bang, SNSD, etc. Puis on est revenu aux bases : le hip hop. Cela dit, on écoute toujours de la K-pop, on regarde des dramas, etc.
La K-pop était donc votre tremplin en quelque sorte ?
Dylan : pour nous faire connaître et au niveau des connexions, oui ! En fait, on s’est connus grâce à la K-pop, qui est donc à la base de tout. Au départ, nous sommes un groupe d’amis et la danse a été une suite logique.
Pourquoi avoir en quelque sorte fusionné ces groupes pour créer la B. Family Dance Crew ?
Dylan : c’était simplement une envie de notre part, à Leslie et moi. Il faut savoir que Leslie est directrice artistique du groupe et j’en suis le manager. Ça a été une longue recherche, on a énormément réfléchi, on s’est demandé si on était prêts ou pas pour tout ça. Ça partait vraiment d’une envie commune à nous deux d’avoir un grand groupe. Puis à force de regarder les groupes américains, les groupes sur YouTube, etc., de les admirer, de penser « Ça claque ! » (rire), on s’est dit « Il faut qu’on se crée notre groupe aussi ! Allez on y va, on se lance ! ». C’est vraiment venu d’une envie qu’on a concrétisée parce qu’on a vu qu’il y avait des gens en face de nous qui tenaient la route et qui étaient prêts à nous suivre là-dedans.
Le crew est devenu une association en juin 2018. Vous avez donc un projet à long terme ? Quel est-il ?
Dylan : on a commencé en association car créer une compagnie, c’est compliqué ; il y a beaucoup de licences, etc. À long terme, nous souhaitons devenir une compagnie, tourner un peu partout et en vivre. Enfin, pas forcément pour tout le monde car certains ont déjà des carrières prédéfinies. Néanmoins, pour plusieurs personnes, l’idée est d’en vivre. Pour d’autres, ça reste une passion mais ils sont toujours à fond. On essaie vraiment de trouver quelque chose qui puisse permettre à ceux qui ne veulent pas en faire leur métier d’être toujours avec nous, et à ceux qui veulent en faire leur métier de les pousser au maximum pour qu’un jour, ils puissent partir du groupe et en faire vraiment leur vie. Aujourd’hui, on cumule la danse et le travail et/ou les études.
Dernièrement, vous avez participé à plusieurs compétitions de danse. Que vous ont-elles apportées ?
Dylan : ça nous a apporté des prêts de salles (rire), des demandes de stage, une énergie, de la cohésion. La confiance de certaines villes aussi et encore plein d’autres choses. On n’attend que ça, en fait : qu’on nous appelle, encore et encore.
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Avez-vous une prochaine destination ? Quelles sont vos prochaines compétitions ?
Dylan : on les fait dans l’ordre ?
Dans l’assemblée : non, on ne dit pas ! (rire)
Dylan : il y en a de prévues. On va tout donner pour passer les épreuves, au maximum. Puis on verra après si ça nous permet d’aller loin. De nous envoler quelque part !
Plus personnellement, comment êtes-vous arrivés dans la danse ? Comment avez-vous commencé ?
Brian : j’ai commencé avec des cours.
Keylian : j’ai commencé avec Dylan, quand j’avais 8 ans. Mes premiers cours de danse étaient avec Doly et Dylan. En fait, j’ai commencé le hip hop tout petit, en association.
Dylan : pareil, j’ai commencé en association, à 14 ans. Depuis, j’y suis toujours.
Leslie : j’ai commencé en autodidacte, sans cours, avec des vidéos YouTube, etc. Actuellement, je ne danse plus. Pour moi, la danse, c’est plus un kiff qu’autre chose, je n’ai jamais voulu devenir danseuse.
Doly : j’ai commencé en regardant mes frères et soeurs, je n’avais pas trop le choix (rire). Je ne pouvais pas faire autre chose, mes parents ne voulaient pas, donc j’ai pris des cours, puis j’ai continué en autodidacte, puis avec ma soeur. J’ai fini par donner des cours, j’ai connu Keylian et Dylan, et après… connexion.
Tina : j’ai commencé à l’âge de 11 ans, j’allais à la MJC de mon quartier et je prenais des cours. Ça s’appelait le « Funky Jazz » à l’époque et c’était vraiment, vraiment funky (rires). Je suis passée par plusieurs étapes : le hip hop, le bollywood, les covers K-pop… Aujourd’hui, je reviens aux sources : le hip hop.
Thibault : j’ai commencé la danse à l’âge de 18 ans, avec mon gros Manu (éclat de rire général). En autodidacte.
Manu : du coup, moi, j’ai commencé un peu avant. C’était en primaire sur du High School Musical (éclat de rire général). À l’époque, je faisais donc déjà un peu de cover.
Tai : j’ai débuté avec des vidéos YouTube. Les seuls cours que j’ai pu prendre, c’était à la fac. Sinon, c’était surtout avec des vidéos, en s’inspirant des danseurs, des chorégraphes, etc.
Vous faites des chorégraphies originales. Quelles sont vos inspirations ?
Un murmure : oh la la, de plein de choses (rire).
Leslie, directrice artistique du groupe : moi, il y a un son qui me parle et je vais faire une chorégraphie dessus. Je m’inspire beaucoup des États-Unis, du Japon. En fait, tout part d’un son. À partir de là, je regarde quels danseurs pourraient bien aller sur ce son-là. Après, il y a les vidéos et je crée tout un visuel, avec les tenues, les lieux, etc.
Dylan : sinon, il n’y a pas de chorégraphe à proprement parler dans le groupe.
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Y a-t-il des chorégraphes que vous admirez en particulier ?
Tina : je suis une grande fan de Bob Martin et de Shaun Evaristo. Je pense que ce dernier est très connu dans la K-pop, car c’est l’un des premiers chorégraphes avec Lyle Beniga à avoir créé les chorégraphies de Tae Yang (Wedding Dress par exemple).
Doly : moi, c’est pareil. Il y a aussi Lando Wilkins (ndlr : du groupe américain Mos Wanted Crew) et Rino Nakasone (ndlr : chorégraphe japonaise) (tout le monde approuve). C’est un peu la chorégraphe chez SM qui me touche beaucoup. Il y a aussi Koharu Sugawara (nldr : qui a participé à Hit The Stage en duo avec Tae Min) et je m’arrête là.
Leslie : pour moi, c’est Rie Hata. C’est une inspiration, que ce soit au niveau vestimentaire, en danse, en tout, en fait. Je m’inspire d’elle pour faire avancer le groupe.
Dylan : pour ma part, je n’ai jamais vraiment eu de chorégraphes qui m’ont vraiment inspiré, sauf un : l’Américain Karon Lynn. J’ai eu du mal à m’inspirer de chorégraphe car je n’en trouvais pas qui dansait comme moi, qui avait ma structure de corps, donc c’était compliqué. Karon Lynn est le seul qui me rappelait ma taille, c’est le seul qui m’a vraiment inspiré. Sinon, je m’inspire de tous les chorégraphes, mais c’est surtout de la vibe qu’ils m’envoient.
Keylian : comme Dylan, je n’ai pas forcément de chorégraphes que j’admire en particulier. Je m’inspire surtout des gens avec qui je danse (réaction attendrie de la troupe). Après, j’aime beaucoup ce que fait le chorégraphe américain Ian Eastwood (ndlr : chorégraphe des solos de Tae Min). J’aime beaucoup la façon dont il a évolué depuis que j’ai commencé à le suivre. Il s’oriente vers un hip hop que j’aime beaucoup, qui sort un peu du style L.A. Ce style tourne beaucoup en ce moment et on l’adore tous, mais j’apprécie beaucoup ce que Ian Eastwood fait maintenant.
Brian : pareil, je n’ai pas de chorégraphes que j’admire beaucoup. Je m’inspire de mes débuts en danse, de tout ce que j’ai appris, des styles que j’ai dansé, mais aussi des personnes avec qui je danse. Dans le groupe, je pense que la personne qui m’inspire le plus, c’est Olivia (ndlr : Olivia Pierre, absente lors des Korea Days) (approbation totale – « Olivia, la lumière », chuchote-t-on)
Thibault : la plupart des chorégraphes que j’admire viennent de Los Angeles. Ils ont créé un style qui s’appelle le L.A. Style, c’est le style que Manu et moi adorons. C’est avec celui-là qu’on a commencé à danser (ndlr : Manu et Thibault forment le groupe Tambros, avec Dan, un autre membre de la B.Family). Il y en a plusieurs qui viennent d’un groupe qui s’appelle Kinjaz, d’autres sont plus indépendants et un peu moins connus mais qui font le style qu’on aime. Après, mes toutes premières inspirations viennent des Jabbawockeez de l’émission ABDC (American’s Best Dance Crew) que je regardais tout petit, ou encore Quest Crew, Poreotics (approbation totale).
Manu : du coup, pour ma part… Thibault a tout dit, en fait (rire). Si je devais choisir un chorégraphe, je dirais Keone Madrid. Parce qu’il donne vraiment une signification à ses pas et à ses chorégraphies. Ce n’est pas juste une exécution, la danse a vraiment un but et une signification derrière. D’ailleurs, c’est le chorégraphe de la plupart des chorégraphies de BTS.
Tai : dans la même lignée que Thibault et Manu, j’ai des inspirations vraiment issues de Los Angeles et des chorégraphes de Kinjaz. Après, je pense que si je dois choisir un chorégraphe, j’aurais bien dit Keone Madrid aussi, mais je pense que c’est Brian Puspos car j’aime beaucoup dans la manière dont il interprète sa musique. Ses danses sont très liées aux paroles et du coup, aux émotions et c’est ce qui m’a poussé moi, avec les histoires que j’ai pu vivre, à interpréter ça au niveau de la danse. Après, au final, il y a plein d’inspirations, il n’y a pas qu’un chorégraphe. Ce sont vraiment les gens qui m’entourent, les choses que je vis qui m’inspirent pour progresser dans la danse.
On approche de la fin… Petit fun fact : qui fait le plus de mauvaises prises quand vous filmez ?
(Tout le monde se bat, en quelque sorte, pour dire « Je pense que c’est moi »)
Dylan : un peu tout le monde, en fait. C’est selon la vidéo, etc. Il n’y a pas une personne plus qu’une autre qui finit dans le bêtisier. Parfois, on peut être tous super bien et des fois, bleh (rire). Donc pour répondre à cette question : je ne sais pas.
Qui sont le papa et la maman du groupe ?
(Le groupe pointe immédiatement Dylan et Leslie du doigt)
Dans l’assemblée :
« – Doly aussi est une maman.
– Non, c’est Super Nanny ! »
Qui est l’enfant, du coup ?
Doly : oh, il y en a plusieurs ! Tai et Keylian, déjà. Il y en a un troisième, Zen (absent aux Korea Days). C’est déjà pas mal. On dirait qu’il y a beaucoup d’enfants chez les garçons (rire approbateur). Parce que ceux-là, aussi, quand ils sont ensemble, c’est pas mal (dit-elle en pointant les garçons à tour de rôle).
Dylan : voilà, comme une vraie famille.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Doly : pour ceux qui nous connaissent déjà, merci de nous suivre. Pour ceux qui ne nous connaissent pas, venez nous découvrir. On est hyper visibles sur Instagram et sur Facebook. On est hyper contents de pouvoir à chaque fois partager des choses avec vous. C’est ce qui nous permet de garder les pieds sur Terre. Grâce à vous, humilité, partage, danse, kiff, famille. Merci !
Merci au groupe B.Family Dance Crew pour le temps qu’il nous a accordé. Tous les membres se sont agréablement prêtés au jeu, nous offrant un beau moment de partage que nous avons apprécié. Nous souhaitons remercier chaleureusement l’équipe des Korea Days qui a créé cette opportunité de rencontre. Un grand merci aussi à Yeoreum de K.Owls et Océane pour leur aide.
Sur une touche plus personnelle, nous avons été bluffées par leur prestation sur scène, leur énergie et le plaisir qu’ils prennent à danser. La B.Family Dance Crew, c’est un groupe fabuleux, généreux, au rire facile et communicatif et qui dégage une sincérité dont on se souviendra. Ce fut une rencontre belle et riche avec des personnes à l’univers marqué. Créatifs, bosseurs, les membres nous ont partagé de nombreuses références que nous ne manquerons pas de découvrir !
Si vous souhaitez profiter de leurs talents, Tai et Manu enseigneront trois classes à Lyon le dimanche 19 mai, lors du workshop avec la Sunday Academy que vous pouvez contacter pour plus d’informations. Le groupe dansera aussi le 28 mai au Jacket Show Danse 2, à l’Apollo Théâtre de Paris, au profit de l’association Geneticancer.
Enfin, retrouvez vite la B.Family Dance Crew sur Instagram, Facebook et YouTube !
Article rédigé par Esmerald et Littleangele