Bonjour à toutes et à tous ! Deux hiboux se réunissent aujourd’hui pour vous présenter un parapluie. SeulHyo et Wonshi ne vous présentent pas n’importe quel parapluie, mais bien Monsieur Parapluie, alias Julien, un vidéaste sur l’univers de la pop asiatique. Si vous souhaitez le découvrir lui mais aussi sa chaîne, alors continuez pour découvrir une interview ensoleillée !
Tout d’abord, peux-tu te présenter brièvement pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
Annyeong ! Je m’appelle Julien et je suis un fan de K-pop dans sa bonne vingtaine (rire). Dans la vie, je suis directeur artistique et je possède une chaîne YouTube dans laquelle je réagis à des clips de K-pop.
En quoi consiste le métier de directeur artistique ?
La direction artistique existe dans beaucoup de domaines et, à chaque fois, c’est un peu différent. De mon côté, il va s’agir de donner un style visuel et artistique à un projet et faire en sorte que toutes les personnes qui participent à celui-ci suivent les règles que j’ai proposées. Je fais le lien entre ceux qui créent et ceux qui exécutent en accord avec d’autres personnes car il est possible qu’on soit plusieurs « directeurs » dans des domaines précis quand on parle d’un projet beaucoup plus large.
Comment as-tu eu l’idée de créer cette chaîne et depuis quand est-elle ouverte ? Pourquoi « Monsieur Parapluie » ? Qu’est-ce qui te motive ?
Je cherchais du travail et soit les postes proposés demandaient trop de compétences différentes, soit les agences ne me plaisaient pas. Je me suis posé et je me suis demandé ce que j’aimais le plus dans la vie et dans ce que je faisais pour savoir où j’allais me diriger. J’ai noté tous les centres d’intérêts que j’avais et je me suis demandé quelles étaient mes forces. La direction artistique est venue toute seule, étant ce que je faisais déjà, donc je me suis attelé à la création d’une petite marque en me disant que j’allais faire du freelancing en même temps pour gagner de l’argent à côté. Jusqu’au moment où j’ai eu l’idée de mélanger cette compétence avec quelque chose que j’aime beaucoup : la pop coréenne. Le meilleur moyen pour donner ma vision sur ce média est la vidéo ! La chaîne était née.
En octobre 2018, j’ai bossé sur ce que je voulais faire de cette chaîne et je me suis fixé des buts et une ligne directrice. Fin octobre, la chaîne était prête et j’ai sorti ma première vidéo réaction. Je me suis dit que la pop coréenne pouvait être analysée de manière sérieuse car ce sont des gens sérieux qui investissent beaucoup d’argent derrière. Généralement, quand on pense à la K-pop, on pense à des fans jeunes et j’avais envie de montrer une autre image qui existe, une plus mature de ce milieu tout en gardant l’idée que la pop coréenne, c’est quand même beaucoup de fun.
Il fallait trouver un nom et ce n’est jamais simple. Je n’avais pas envie de mettre « Corée » ou « K-pop ». J’avais plutôt envie de personnaliser et y mettre un peu de moi dedans. Mon prénom, c’est Julien, et mon nom de famille commence par un D. Si on prend le J (de Julien) et qu’on tourne le D, ça forme un parapluie qui est mon monogramme aujourd’hui. Étant donné que la chaîne est francophone, je me suis dit qu’un nom français était le mieux, contrairement à un nom anglais ou coréen. Je garde les mots étrangers comme usan (« parapluie » en coréen) pour d’autres catégories de vidéos.
Peux-tu présenter ta chaîne ? Qu’est-ce qu’une personne, qui souhaite s’abonner à celle-ci, doit s’attendre à y trouver (ou quel en est le contenu) ?
Ma chaîne parle de pop coréenne, mais aussi parfois de musique pop en chinois ou japonais. Je propose plusieurs formats tels que des vidéos réactions qui consistent à analyser les clips avec mes yeux de directeur artistique et aussi mon avis subjectif, mes goûts personnels.
Il y a aussi le « K-CHARTS ». C’est un classement qui évolue chaque semaine dans lequel les abonnés et non-abonnés peuvent influer en votant pour des titres. Les titres pour lesquels ils peuvent voter sont ceux auxquels j’ai réagi précédemment. C’est une sorte de synergie entre mes réactions et le chart.
Ça fait depuis 2011 que je suis la K-pop chaque jour. Je me suis forgé des opinions vis-à-vis de ce milieu et je voulais partager ça de manière sincère en parlant de faits de société, de scandales, de thèmes divers et variés liés à l’industrie musicale sud-coréenne. J’ai donc choisi le format du « USAN CORNER », un type de vidéo un peu plus long dans lequel je crée une discussion avec ceux et celles qui regardent. En regardant mes vidéos, mes amis m’ont dit qu’à la fois j’étais fidèle à moi-même, mais qu’il manquait mon côté fun. En analysant sérieusement les clips, je me laisse moins aller dans l’humour.
Pour pallier ça, et pour que les gens se rendent vraiment compte de qui je suis, j’ai lancé la « USAN TV ». C’est un peu comme des vlogs avec des bouts de ma vie privée, de ce que je fais en dehors du reste. J’ai quelques autres vidéos qui ne se retrouvent dans aucune de ces catégories et qui complètent ce que j’ai à proposer.
Comment est venue l’idée d’un « K-CHARTS » ? Depuis quand existe-t-il ? Sur quoi se base-t-il ?
Les classements j’adore ça, j’adore regarder des tops sur internet de tout et de rien. Je suis un grand fan de l’Eurovision, une émission qui repose aussi sur un système de classement. J’avais envie de diversifier la chaîne et c’est en regardant le chart de K-Ville, une chaîne YouTube anglophone qui fait des classements, que j’ai eu l’idée : je me suis dit que ce serait sympa d’apporter ça pour les fans francophones de K-pop.
J’en ai parlé à la personne qui gère la chaîne, en lui demandant si ça la dérangeait que je lance mon propre chart en m’inspirant du sien, mais en étant suffisamment différent pour ne pas être simplement une pâle copie. J’ai eu son feu vert et j’ai alors bossé sur ma version : le classement est fait par les votes des abonnés et non-abonnés, les titres pour lesquels ils peuvent voter étant ceux auxquels j’ai réagi. J’ai créé le design de A à Z, en enlevant les choses que j’aimais le moins dans le chart de K-Ville et en ajoutant des choses que j’aurais aimé y voir apparaître. Je l’ai lancé la dernière semaine de décembre, deux mois après les débuts de la chaîne. C’est maintenant un rendez-vous hebdomadaire et l’un des formats dont je suis le plus fier.
Combien de temps mets-tu pour poster une vidéo (tournage + montage) ?
C’est très variable. Disons qu’en étant rapide et en restant concentré, pour une petite vidéo réaction, ça va me prendre une heure pour préparer mon matériel (micro, lumières, etc.), tourner, monter, faire la miniature et les informations sur YouTube. Généralement, je sors deux vidéos, ça me prend donc deux heures. Parfois, je tourne plusieurs vidéos et je fais tout d’un coup : là j’ai une journée bien remplie. La « USAN TV », parfois, c’est plus long, parfois, plus court, ça dépend vraiment de ce que je montre et filme. Le « K-CHARTS » prend beaucoup de temps : je compte les voix, je crée le classement, j’écris chaque nom et chaque point à la main à chaque fois sur Photoshop. Ça me prend minimum trois, quatre heures. Le « USAN CORNER » est très long aussi. Le dernier en date, celui sur les managers, ça a représenté deux heures de recherches, une heure de correction et mise en forme, une bonne heure de tournage et une heure et demie de montage… Je dirais en tout six heures pour cette vidéo ? J’en avais marre à la fin (rire).
Puis, avoir une chaîne YouTube, c’est bien plus que de créer du contenu. C’est avant tout considérer les gens qui la suivent et y participent : je lis les commentaires, j’y réponds, je fais un tour sur Twitter et sur Instagram. La chaîne vit avec eux. J’essaye d’impliquer les abonnés du mieux que je peux. Je travaille sur ma passion. Il y a pire comme boulot évidemment, mais je l’envisage très sérieusement. Généralement, ma journée de travail dure entre cinq à huit heures, parfois plus, parfois moins.
Comment sélectionnes-tu les chansons auxquelles tu réagis ?
C’est simple : je colle à l’actualité ! Je privilégie les titres récents, puis les titres qui peuvent intéresser le plus de monde. Ensuite, je trie selon ce que je vais aimer ou pas. J’écoute quinze secondes du MV et si je vois qu’il y a des choses à dire, c’est validé ! J’essaye d’éviter les titres pour lesquels je n’ai rien à dire ou pour lesquels mon avis est très négatif car ça arrive, que l’artiste soit connu ou pas. L’intérêt, c’est d’avoir une analyse. S’il n’y en a pas, à quoi bon ? Mon but n’est pas de donner l’impression de descendre les artistes ou les équipes qui sont avec eux car il y a toujours du travail derrière. Si ce n’est pas bon, selon moi, je n’en parle pas et c’est tout.
Tu argumentes énormément tes réactions, comment as-tu autant de références ?
La curiosité et l’école ! J’ai fait des études supérieures en art, cinq années en tout (six années si on compte la première redoublée (rire)). Ça forme énormément, pas seulement parce que l’on t’apprend des choses, mais parce que tu côtoies des gens tellement différents qui te montrent et t’apprennent des trucs sur plein de sujets variés. Ensuite, je suis très curieux, c’est maladif. Je lis beaucoup d’articles sur tout et rien, je m’intéresse à trop de choses. Je n’ai pas assez de temps à mon goût (rire). Les influences viennent de partout. La musique pop, c’est vraiment une passion. J’en écoute chaque jour. Pour la K-pop, j’en écoute activement depuis 2011. C’est une éternité quand on voit le nombre de groupes qui apparaissent et disparaissent sur une année. À force, tu retiens des choses, tu repères des patterns et des similarités. Je continue d’apprendre en faisant les réactions : je vois tellement de clips et de références différentes que ça me nourrit pour la réaction d’après. Je trouve encore qu’aujourd’hui je rate plein de choses : à chaque fois je me dis : « Oh j’avais pas vu ça, j’aurais pu en parler aussi. Mince, il y avait ça aussi, comment j’ai pas pu voir ce truc ? »
As-tu de futurs projets pour la chaîne ?
Oui ! En fait, j’ai une petite ligne directrice qui évolue chaque semaine, que j’ajuste en fonction des échecs et des succès. J’ai vraiment envie de faire grandir cette chaîne en réfléchissant main dans la main avec les abonnés. À court terme, j’essaye d’améliorer petit à petit chacune de mes futures vidéos, de les diversifier un peu plus. Récemment, j’ai sorti une vidéo d’introduction, je pense qu’il était temps (rire) ! Et bien sûr, donner envie à plus de monde de s’abonner et de participer. À moyen et long termes, j’ai de plus gros projets, mais il est un peu tôt pour en parler. C’est en cours !
Parlons un peu de toi. Quels sont tes groupes et/ou artistes favoris ?
Le groupe qui m’a mis une claque comme j’en ai rarement eue dernièrement, ça a été LOONA. En fait, ce que l’agence (BlockBerry Creative) fait avec ce groupe, c’est exactement ce que j’aurais pu faire si j’avais été directeur artistique dans cette agence. Musicalement, c’est diversifié comme j’aime. Esthétiquement, c’est exactement les thèmes et les visuels qui me parlent. Allez voir Eclipse de Kim Lip. Le montage est épuré et efficace afin de présenter la nouvelle membre. Les symboliques sont subtiles et la chanson est une sorte de R’n’B sensuel composé par Charli Taft, une autrice-compositrice dont j’aime beaucoup le travail. Elle a aussi fait un titre « SM STATION » d’ailleurs, Love Like You. Côté marketing, je trouve l’idée géniale de dévoiler une membre par mois en leur donnant une chanson, un clip et des caractéristiques.
Il y a une notion de risque à laquelle je donne beaucoup de valeur et un immense respect. Le contenu offert aux fans est conséquent et la cerise sur le gâteau, c’est le storytelling. Le groupe possède une histoire qui se brode au fil des clips. Ils n’étaient pas obligés de faire ça, après ce qu’ils avaient déjà fait, mais ils le font quand même. Ça prouve que celles et ceux qui sont derrière ce projet font ça par passion et par envie de proposer un nouveau groupe innovant sur ce marché saturé avec une dimension artistique très forte. Ce n’est pas que pour faire de l’argent. C’est plus que ça et ils arrivent très bien à le communiquer sans en faire des tonnes.
En dehors de ça, je trouve que la pop coréenne ne s’est jamais aussi bien portée. La qualité des MVs et des chansons est de plus en plus élevée. Il faudra vivre avec la K-pop dans la vie de tous les jours dans un futur proche : le « genre » s’impose de plus en plus dans le paysage musical de chacun.
Quels sont les points que tu aimes dans la Corée du Sud et à l’inverse quels sont les points que tu n’aimes pas ? Comptes-tu y voyager un jour ?
J’aime beaucoup le côté innovation et débrouillard de la Corée du Sud. C’est un pays qui a réussi à créer un soft power et qui a aujourd’hui un pouvoir immense sans avoir d’énormes ressources premières. C’est vraiment un tour de force. La Corée du Sud revient de loin : elle a dû faire des sacrifices, mais aujourd’hui elle tient tête à d’autres puissances économiques. Ça me fascine et ça se ressent énormément dans la K-pop : c’est hyper dynamique, tout va très vite et il y a un débit de sorties ahurissant. Tu t’absentes trois jours, tu as dix titres à rattraper. Tu as toujours le cerveau occupé !
Ce que j’aime le moins, ce sont les sacrifices qui ont dû être faits pour en arriver là. Ils n’ont pas avancé aussi rapidement sur des questions sociales par exemple. Ça arrivera, j’en suis certain, mais ça prendra du temps.
Oui ! j’espère pouvoir y aller ! Ce serait dommage d’avoir une chaîne qui tourne autour de la K-pop sans mettre le pied une seule fois en Corée.
Un dernier mot pour les personnes qui te suivent ?
Je remercie les gens qui me suivent bien évidemment. Je suis fier d’avoir les abonnés que j’ai. Je lis toujours des conversations et des remarques très pertinentes dans les commentaires ou en message privé. On crée vraiment une communauté de gens qui vivent la K-pop d’une manière bienveillante avec des avis intéressants. Une chaîne YouTube, c’est une personne dernière qui met en marche les choses, mais c’est surtout des centaines de personnes de l’autre côté qui font vivre ces choses. Merci à vous toutes et tous ! Je continuerai à faire des giveaway et des petits concours pour vous remercier du temps que vous investissez sur la chaîne !
Où peut-on te suivre pour se tenir au courant de tes activités ?
YouTube bien évidemment, mais je suis aussi disponible sur Twitter. C’est là où j’écris ce qui me passe par la tête et où j’interagis avec tout le monde. Sur Instagram, c’est la version visuelle. Je l’utilise quand j’ai envie de montrer quelque chose, poster un selfie et faire des lives aussi. Amino, c’est vraiment la page pour ceux et celles qui ont envie de s’investir un peu plus. J’espère vraiment pouvoir y créer un espace sympa dans le futur, une sorte de fancafé en quelque sorte avec des infos inédites, des salons de discussion avec les membres, etc. Enfin, il reste SMING. Je m’y suis peu rendu récemment. En fait, j’essaye de faire grossir un peu plus la chaîne pour donner envie aux abonnés de venir m’y rejoindre quand je ferai de futurs lives. Voilà, je pense que c’est tout et c’est déjà pas mal !
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Voilà ce qui conclut notre article en commun ! Nous espérons que celui-ci vous a plu. Merci à Monsieur Parapluie pour avoir répondu à nos questions. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de sa chaîne. Restez connectés sur K.Owls afin de découvrir d’autres chaînes et d’autres vidéastes !
5 Comments
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A la base je n’étais pas fan des mV réactions, que je regardais très très peu. Puis j’ai découvert la chaine de Monsieur Parapluie et j’ai bien aimé avoir un avis plus pro sur les MV. C’est pas juste un mec qui crie en voyant ses bras. Et ça, C’est cool. En plus il a l’air sympa et dévoué dans ce qu’il fait et à sa communauté. Article très intéressant de par la qualité et la diversité des questions et des réponses 🙂
Merci pour ton retour !
Monsieur Parapluie est effectivement quelqu’un qui prend soin de sa communauté et qui est très dévoué. J’avoue, je suis fan de lui aussi… x)
Bias* pas bras xD Merci le correcteur !
C’est exactement ça ! 🙂
Bonjour à toi ! Merci pour ton retour, ça fait toujours plaisir ! ^-^
Je dois avouer que j’étais comme toi. Je n’aimais pas les MV réactions car les avis n’étaient souvent pas construits, voire étaient très subjectifs. Quand j’ai découvert la chaîne de Monsieur Parapluie, j’étais assez réservé au départ car j’avais peur de retrouver le même schéma que les autres chaînes.
Je me suis pris une belle claque en regardant ses vidéos car ce n’était pas du tout le cas. Il donne son avis, mais en tentant de dire ce qui est bien ou non. Et ça, c’est ce que j’aime voir. Maintenant, je ne manque quasiment plus aucune de ses vidéos !