Cette fois-ci, j’ai voulu m’attarder sur une plante faisant partie des ingrédients du samgyetang et dans les vitamines que l’on peut trouver en pharmacie : le ginseng. Originaire de Corée, cette racine est connue pour apporter de nombreux bienfaits sur la santé. Qu’en est-il vraiment ?
Le ginseng, la « racine humaine »
Description
Le nom « ginseng » provient à l’origine du mandarin, qui signifie « racine humaine ». En coréen, il est mieux connu sous le nom « insam » (인삼), signifiant la même chose. Cette appellation vient de la forme caractéristique du ginseng, rappelant le corps humain.
Il faut distinguer le ginseng car il existe deux variétés n’ayant pas forcément les mêmes propriétés. Celui que l’on cultive en Asie est le Panax ginseng. Au Canada, dans la région des Grands Lacs principalement, c’est le Panax quinquifolium.
Cette racine est blanc-jaune et dégage une odeur aromatique. Le ginseng « blanc » est issu d’une racine jeune. Plus elle vieillit, plus la racine devient jaune. Le ginseng rouge est quant à lui une racine plus grosse qui a été recouverte de sirop au moment de son séchage. Ce processus demande de nombreux efforts pour arriver à un bon résultat. La qualité du ginseng est contrôlée par un organisme d’État en Corée du Sud.
Pour atteindre sa maturité et commencer à être consommable pour ses vertus médicinales, la plante doit avoir au moins 6 ans. À sa maturité, sa taille varie entre 40 et 50 centimètres de longueur.
Les racines sauvages valaient plus chères que l’or (pour le même poids) et étaient donc réservées aux empereurs et grands dignitaires.
La culture du ginseng
En Corée du Sud, le ginseng pousse à l’état sauvage, sur les versants des montagnes humides et au milieu des forêts denses. En fonction de son poids, de son âge et de sa forme, le prix du ginseng sauvage peut facilement s’élever, sachant qu’il devient de plus en plus rare d’en trouver. Des montagnards, les shimmani, se consacraient entièrement à sa cueillette. Ils le récupéraient à mains nues pour éviter de l’abîmer, ce qui aurait fait nettement baissé son prix. De plus, un ginseng abîmé est qualifié de « terrifiant » : toute personne qui en mange finirait perpétuellement terrifiée, selon la croyance. Mais cette profession n’existe quasiment plus et ceux l’exerçant encore ne le font qu’à temps partiel.
Le ginseng est donc majoritairement cultivé, mais son prix reste élevé : sa croissance est lente, il faut des conditions particulières et être aux petits soins. Pour s’assurer une bonne récolte, il faut de l’ombre permanente (avec des arbres, buissons ou ombrières). Une exposition directe au soleil pendant une heure fera blanchir la plante et provoquera son dessèchement. Appréciant les conditions des sous-bois (milieu frais et aéré), le ginseng aime aussi une terre légèrement acide, bien drainée et sans cailloux. L’arrosage doit se faire sans excès : régulièrement, à petites doses.
Vous pouvez trouver du ginseng en épicerie asiatique, dans des magasins de médecine traditionnelle, en pharmacies et en herboristeries. Soyez néanmoins vigilant sur la provenance, et encore plus aux arnaques si vous choisissez d’acheter par le biais de sites en ligne.
Champ de ginseng
Et du côté de la santé ?
Ses propriétés médicinales
Outre son prix élevé dû aux conditions de sa culture, le ginseng est considéré comme une plante médicinale hautement importante car elle contribue à la longévité et redonne de l’énergie.
Le ginseng asiatique est inscrit pour la première fois dans la pharmacopée française en 1818, sans faire la distinction entre celui venu d’Asie et celui du Canada. Ce n’est qu’en 1974 qu’il est inscrit correctement et depuis utilisé dans un but thérapeutique en France.
La racine augmente la résistance de l’organisme face aux agressions de l’environnement. Il est plus difficile de l’inscrire dans un traitement pour une maladie. Mais des études sont faites afin de savoir plus précisément son action dans certains cas. Car elle a la réputation d’agir sur le système cérébral, contre les troubles de tensions artérielles, la fatigue, la diabète et sur certains troubles sexuels.
- Riches en sels minéraux, enzymes et vitamines B1 et B2, le ginseng peut agir comme régulateur de tension artérielle et lutte contre la fatigue.
- Difficile de passer à côté de sa réputation d’aphrodisiaque : il stimule le fonctionnement du système génital en agissant comme tonique, anti-stress et rééquilibrant l’état général.
- Son action sur l’hyperglycémie et le diabète est constatée sans être reconnue officiellement à cause de manquements dans les études scientifiques. Cette information est donc à prendre avec des pincettes.
Pour les autres, les études scientifiques n’ont pas démontré une réelle efficacité. Peut-être que d’autres études viendront étoffer la liste officielle des bienfaits du ginseng.
Officiellement, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et la Commission E (conseil consultatif scientifique qui fournit une expertise concernant les produits issus de la médecine traditionnelle) reconnaissent l’usage du ginseng asiatique pour aider à retrouver une capacité de travail physique et une concentration intellectuelle, ainsi qu’à aider une personne malade à reprendre des forces.
Si vous souhaitez faire un cure pour booster votre organisme, il est conseillé de ne pas prendre plus de deux grammes de ginseng par jour (en poudre ou en infusion) pendant deux à quatre semaines. À cause de son effet stimulant, il est préférable de le prendre le matin.
Attention toutefois !
Le surdosage ou une utilisation prolongée provoquent des insomnies, de la nervosité et de l’hypertonie (l’augmentation anormale du tonus musculaire). Il faut donc éviter d’en ingérer tous les jours et à grande dose, surtout si vous buvez beaucoup de café par exemple.
Pendant mes recherches, j’ai pu voir que le ginseng pouvait agir dans la prévention et le traitement de cancers. Il n’y a pas de conclusions sur cet aspect. Néanmoins, il est contre-indiqué dans le cas de cancers hormonodépendants (ou hormonosensibles, quand les hormones jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses). C’est aussi le cas si vous souffrez d’hypertension artérielle, d’obésité, êtes hypertendus ou anxieux. Évitez d’en donner aux enfants et adolescents, ainsi qu’aux femmes enceintes ou allaitantes. À ce jour, il n’y a pas d’études démontrant que la prise de ginseng est sans danger.
Sources : Revue Culture coréenne n°3, n°15 et n°45 | Passeport Santé