Le président Yoon Suk Yeol s’est rendu fin juin au sommet de l’OTAN à Madrid. Cette participation inédite d’un président sud-coréen à une réunion de l’OTAN a été l’occasion de renforcer la coopération entre l’organisation internationale et la Corée du Sud.
Une coopération croissante entre l’OTAN et la Corée du Sud
L’OTAN et la Corée du Sud entretiennent un dialogue politique et de coopération dans plusieurs domaines tels que la non-prolifération, la cyberdéfense ou la lutte contre le terrorisme, et ce depuis 2006. Avec la montée en puissance de la Chine, l’OTAN intensifie les dialogues avec ses « partenaires dans le monde », notamment dans la région Asie-Pacifique.
La semaine dernière, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s’est rendu au sommet de l’OTAN à Madrid, une première pour un dirigeant sud-coréen. Il s’y est entretenu avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, pour que la Corée du Sud obtienne un nouveau statut de partenaire de l’alliance et puisse établir une mission diplomatique au siège de l’OTAN, à Bruxelles.

Implications de ce rapprochement avec l’OTAN
Ce rapprochement pourrait avoir des répercussions sur les relations entre la Corée du Sud et la Chine. La deuxième puissance mondiale n’a en effet pas hésité à exprimer son mécontentement lorsque Yoon Suk Yeol a annoncé sa venue au sommet de l’OTAN. Si le président sud-coréen a refusé de mentionner explicitement la Chine, il a reconnu que la Corée du Sud et les pays de l’OTAN partageaient des normes et que ces valeurs universelles devaient être respectées et protégées. La stratégie indopacifique de la Corée du Sud coïncide également avec la nouvelle stratégie de l’OTAN, qui cherche à protéger cette région de l’influence croissante de la Chine.
Cette détérioration des relations entre la Corée du Sud et la Chine, bien que renforcée par la politique de Yoon Suk Yeol, ne date pas d’hier. Mais cette coopération inédite avec l’OTAN montre que la Corée du Sud cherche à se détourner de son principal partenaire commercial, en faveur des États-Unis et des pays occidentaux. Ce rapprochement est en effet l’opportunité pour la Corée du Sud d’accroître ses échanges économiques avec les membres de l’OTAN : ces derniers sont intéressés par l’investissement dans les centrales nucléaires, un domaine où la Corée du Sud excelle, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Enfin, ce sommet a été l’occasion d’aborder les provocations nucléaires nord-coréennes que l’OTAN dénonce fermement. Pour la première fois depuis cinq ans, les dirigeants sud-coréen, américain et japonais ont pu se réunir pour se concerter sur le sujet et ont envisagé la reprise de la coopération militaire dans la région, suspendue depuis plusieurs années.
Sources : NHK World – Japan | OTAN | Yoonhap News Agency | The Korea Herald