Aujourd’hui, je souhaite vous présenter les races de chiens qui proviennent de la péninsule coréenne. Elles sont au nombre de sept, mais vous allez voir que pour la plupart d’entre elles, il y a beaucoup de ressemblances.
Attention cependant, bien que ces chiens soient « coréens », cela ne veut pas pour autant dire que ce sont les chiens les plus répandus dans le pays, bien au contraire. Avez-vous une idée du pourquoi ? Je vous laisse le découvrir !
Le Jindo coréen (진돗개)

Aussi appelé « spitz coréen de Jindo », ce chien est, comme son nom l’indique, originaire de l’île de Jindo. Cette race descendrait du Bankar qui est originaire de Mongolie et serait donc arrivée par les invasions mongoles. Le Jindo a été déclaré 53e Trésor national de Corée en 1962 et est la seule race coréenne officiellement reconnue par la KKF (Korean Kennel Federation), qui est la fédération canine de Corée, puis par la FCI (Fédération Cynophilique Internationale) en 2005.
Caractéristiques
De type spitz, c’est un chien de taille moyenne qu’on voit souvent représenté à travers sa robe blanche, mais il peut également être roux. Il pèse entre 18 kg et 25 kg environ et mesure aux alentours de 50-55 cm pour un mâle.
Caractère
Les Jindo coréens sont des chiens très loyaux envers leur maître, intelligents et courageux. Ils sont énergiques et ont un fort sens de l’orientation, ce qui fait d’eux d’excellents chiens de chasse. Pour avoir un Jindo à la maison, il faut être conscient que c’est un chien qui demande beaucoup de dépenses mentales et physiques qui le stimuleront et combleront donc ses besoins.
La légende de Baekgu

En Corée, une histoire à la « Hachikô » (ce chien japonais qui a attendu son maître décédé chaque jour pendant presque 10 ans à la gare où il prenait le train) est très connue concernant un Jindo, bien que différente : c’est l’histoire de Baekgu.
Dans les années 90, une personne âgée décide de se séparer de sa chienne Jindo âgée de 5 ans qu’elle considère comme problématique car elle enchaîne les portées. Elle la vend donc à un marchand et Baekgu se retrouve dans une nouvelle famille à Daejeon, à environ 300 km de là où elle habitait. Seulement, Baekgu a décidé qu’il n’en serait pas ainsi : sept mois plus tard, elle est retournée auprès de sa maîtresse, amaigrie et exténuée après le long périple qu’elle a entrepris. Sa propriétaire l’a alors récupérée et ne s’en est plus jamais séparée jusqu’à ce que la chienne décède, en gage de respect envers sa loyauté.
Baekgu a ensuite été enterrée à l’entrée du village et une statue de bronze a été érigée en son honneur.
C’est une histoire émouvante, n’est-ce pas ? On retrouve bien là deux forts traits de caractère du Jindo énoncés précédemment : la fidélité envers son maître et le sens de l’orientation.
Le Mastiff coréen (미견 도사)

Aussi appelé Dosa Dog ou Mee Kyun Dosa en coréen, c’est une race rare et récente qui serait née à la fin des années 1800, début des années 1900. Elle descendrait d’un croisement entre plusieurs chiens tels que le Tosa Inu et le Dogue de Bordeaux, ou encore d’autres races importées d’Europe telles que le Mâtin de Naples, le Mastiff (anglais), le Saint-Bernard et même le chien de Saint-Hubert (Bloodhound).
Caractéristiques
Le Mastiff coréen pèse entre 70 kg et 80 kg environ et mesure généralement entre 72 cm et 76 cm, pour un mâle. Sa robe, très ridée, se compose d’une couleur marron qui peut aller du rougeâtre à un chocolat foncé. Ce sont des chiens musclés et robustes.
Caractère
Le Dosa dog est un excellent chien de compagnie : il est extrêmement gentil, affectueux, doux et patient, si bien qu’il n’est, en dehors de sa taille évidemment, pas à craindre de le laisser au contact des enfants. Il faut tout de même veiller à ce qu’il ne se place pas en tant que « chef de meute ». Son éducation demande donc une certaine rigueur mais il n’est pas à solliciter trop longtemps pour ne pas le lasser, il reste un gros pépère assez paresseux. Barks.in conseille ainsi des séances fréquentes mais courtes.
/!\ À ne pas confondre avec le Tosa Inu, du Japon, qui lui est réputé pour être plutôt hostile (avec les inconnus et les autres chiens notamment).
Le Sapsal (삽살개)

Le Sapsal serait le plus vieux chien originaire de Corée, et même l’une des plus vieilles races au monde puisque les experts estimeraient qu’elle est apparue au Ier siècle après J.C.
En Corée, le Sapsal est considéré comme un chien porteur de chance et qui éloigne les mauvais esprits ; sab (삽) signifiant « exorciser » et sal (살) « mauvais esprit » ou « malheur ». De plus, c’était un chien très populaire parmi la noblesse du royaume de Silla.
Le Sapsal est déclaré comme trésor national du pays par le gouvernement en 1992. Il n’est cependant pas reconnu officiellement par les grandes fédérations comme l’AKC ou la FCI (Fédération Cynologique Internationale).
(Photo issue de la Korean Sapsaree Foundation)
Caractéristiques
Le Sapsal est un chien de taille moyenne, il pèse entre 18 kg et 25 kg et mesure de 50 cm à 58 cm environ, pour un mâle. C’est un chien à poils longs, sa robe est assez changeante, avec des mélanges : il peut avoir du noir comme du brun, du blond/ blanc, ou du gris. Le Sapsal est souvent comparé à un petit lion au vu de l’apparence de sa tête avec ses longs poils et parce que c’est un chien robuste. Ses yeux sont souvent cachés derrières ses poils.
Caractère
Ce sont des chiens de compagnie essentiellement, très affectueux et dociles. Ils sont aussi énergiques, joyeux, joueurs et ce sont des chiens robustes. Ils sont dotés d’un très bon flair ce qui fait d’eux de bons chiens de chasse et sont également de bons gardiens.
Fait notable
Le Sapsal est une race qui a failli disparaître à la suite de la colonisation japonaise de 1910 à 1945. En effet, pour fabriquer des tenues aux soldats, les Japonais les abattaient afin de récupérer leur pelage. De plus, il ne faut pas oublier que la Corée consomme la viande de chien, et que c’était bien plus répandu à cette époque, cela n’a donc pas aidé. Après cette période de guerre, le Sapsal est devenu une race protégée et des experts ont fait en sorte de la reproduire afin de la conserver.
Le Nureongi (누렁이)

Aussi appelé spitz jaune coréen, le Nureongi est donc un chien de la famille des Spitz. Il ressemble beaucoup au Jindo, bien qu’il soit un peu plus petit.
Encore une fois, personne ne connaît l’origine de cette race. Une théorie postule qu’il serait né d’un croisement entre plusieurs races, et une autre spécifie qu’il serait un ancêtre du Jindo coréen. Malheureusement, c’est un chien très utilisé pour la consommation de viande. De plus en plus de Coréens n’adhèrent plus à cette pratique, mais il existe encore des élevages illégaux. Autrefois, les Nureongi étaient utilisés comme chiens de chasse.
Caractéristiques
Le Nureongi pèse entre 18 kg et 25kg et mesure entre 50 cm et 55 cm, pour un mâle. Il peut être blanc ou roux.
Caractère
Ce sont des chiens très agiles et calmes. Ils sont également loyaux, aimants et affectueux. Apparemment, c’est un chien qui a tendance à beaucoup aboyer d’après les retours de leurs maîtres.
Le Pungsan (풍산개)

Également de la famille du spitz, c’est une race de chien assez rare, originaire de Corée du Nord et que l’on retrouve aussi dans les régions du Nord-Est de la Chine. Il est l’équivalent du Jindo au Sud. Vivant beaucoup dans les montagnes, c’est un chien qui résiste très bien au froid.
Caractéristiques
Le Pungsan pèse entre 18 kg et 25 kg et mesure entre 50 cm et 55 cm.
Caractère
Tout comme le Jindo, c’est un très bon chien de chasse et il est extrêmement fidèle et loyal à son maître. Cependant, il peut être agressif envers les personnes qu’il ne connaît pas et les autres chiens, la socialisation est donc un facteur très important à travailler dès son plus jeune âge. Très énergiques, ils ont également besoin de dépenses physiques quotidiennes.
Faits notables
Une légende raconte qu’un Pungsan aurait vaincu un tigre de Sibérie.
Aux sommets intercoréens de 2000 et 2018, Kim Jong Il et Kim Jong Un (les leaders nord-coréens) ont offert respectivement deux chiens Pungsan à Kim Dae Jung et Moon Jae In (les présidents sud-coréens) comme cadeaux en symbole de paix.
Le Donggyeongi (동경개)

Le Donggyeongi est un chien de la famille des spitz. Des experts ont retrouvé des figurines d’argile représentant cette race datant du VIe siècle, l’époque de Silla. Son origine y est donc antérieure mais inconnue.
Lors de la colonisation, les Japonais ont voulu massacrer cette race car elle ressemblerait beaucoup à leurs « Komainu », ces « lions gardiens » que l’on retrouve à l’entrée de leurs sanctuaires royaux.
Les Donggyeongi ont la particularité d’avoir une queue écourtée naturellement. Les Coréens ont commencé à penser que cette caractéristique était anormale et que ces chiens leur porterait donc malheur. Pendant des années, cette race de chien n’a alors pas été privilégiée par la population, personne n’en voulait.
À cause de ces différents faits, le Donggyeongi est aussi une race qui a presque péri. Aujourd’hui, c’est une race protégée et à nouveau élevée mais qui, de fait, est assez rare. Elle est reconnue comme trésor national en 2012.
Caractéristiques
Les Donggyeongi pèsent entre 18 kg et 25 kg et mesurent entre 50 cm et 55 cm environ. Comme mentionné plus haut, ils ont une queue courte et c’est une race qui ressemble beaucoup au Jindo également. Leur robe peut être noire, blanche, rousse ou légèrement bringée.
Caractère
Les Donggyeongi seraient des chiens intelligents et alertes qui ont donc besoin de stimulations physiques et mentales. Ils seraient cependant des chiens têtus et donc à ne pas mettre entre les mains de propriétaires novices en éducation canine.
Il est difficile de décrire le tempérament du Donggyeongi car la race est trop rare pour en faire une généralité. Selon The Smart Canine, des internautes en diraient que ce sont des chiens amicaux et fidèles.
Le chien de Jeju (제주개)

Originaire de l’Île de Jeju, ce chien indigène est extrêmement rare à la suite de la menace d’extinction qu’il a subie : il ne restait que trois individus sur l’île en 1986. Grâce à des mesures de reproduction strictes et intensives, la race a pu être sauvegardée. On pouvait ainsi compter environ 70 chiens pure race en 2010 et c’est à partir de cette année-là que le chien de Jeju a été désigné comme patrimoine national de Corée, permettant la protection de la race. Tout comme les races citées précédemment, la consommation de viande de chien et la colonisation japonaise sont des raisons qui expliquent majoritairement cette quasi-extinction.
Caractéristiques
Le chien de Jeju mesure de 48 cm à 54 cm et pèse entre 18 kg et 25 kg environ. Il a des caractéristiques physiques très similaires au Jindo mais ils ont une queue différente.
Caractère
Tout comme les autres races semblables au Jindo, les chiens de Jeju sont fidèles et très bons chiens de garde, mais aussi d’excellents chasseurs. Une socialisation renforcée est absolument nécessaire car ces chiens ne sont pas très propices à aimer leurs congénères ainsi que les humains qu’ils ne connaissent pas, ayant tendance à défendre et protéger rapidement leurs chers maîtres.
En résumé
Comme vous avez pu le voir, ce que l’on retient surtout de ces races coréennes, c’est que la plupart d’entre elles sont issues du spitz, d’où de fortes ressemblances. Aussi, le contexte historique et culturel de la Corée du Sud a amené la plupart de ces races au bord de l’extinction, ce qui fait qu’il n’en existe pas énormément de spécimens. Enfin, il est, pour le moment, impossible de retracer très clairement l’origine de ces races puisqu’il n’existe pas de textes écrits stipulant la date et la façon exacte dont elles sont nées.
Vous comprenez maintenant pourquoi ces « chiens coréens » ne sont pas ceux que vous croiserez le plus dans les rues en Corée ou ailleurs.
Espérons un développement paisible de ces races de chien coréennes dans le futur. Qui sait, peut-être que certaines d’entre elles deviendront aussi connues que l’Akita Inu ou le Shiba Inu du Japon ?
Sources : Barks.in | The Smart Canine | Atelier de français | Animoscope | New York Times
Sources image de une : Jindo | Mastiff coréen | Sapsal | Nureongi | Pungsan | Donggyeongi | Chien de Jeju