Pour la première fois, le rappeur coréen Keith Ape débarquait en France pour une série de concerts inédits. Trois dates : Paris, Bordeaux et Lyon. K.Owls a eu la chance de pouvoir poser ses pattes et secouer ses plumes dans la salle bordelaise du BT59 le 21 avril dernier.
Lors de la création des événements, il y a quelques mois, seul « Keith Ape + Guest » avait été annoncé. Alors que beaucoup de fans misaient avec excitation sur la venue, entre autres, de rappeurs comme Okasian ou JayAllDay, ce n’est que deux semaines avant les concerts que les invités ont été officiellement dévoilés. Plusieurs français et un américain dont nous reparlerons plus tard, une première déception pour les amateurs de hip hop coréen.
À l’arrivée de K.Owls, vers 18 heures, beaucoup de personnes attendaient déjà impatiemment devant la salle. Le concert avait été annoncé à 19h sur Facebook et à 20h sur le ticket. Finalement, les portes ne se sont ouvertes que peu après 20h et très rapidement, les premiers rappeurs sont montés sur scène avant même que la salle n’ait fini de se remplir. Un démarrage un peu rapide, qui a notamment porté à confusion les personnes en fin de file rentrés que bien plus tard.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir.
De nombreux invités enthousiastes :
Cøke Me$$iah, Lord Esperanza et Majeur-Mineur, des noms de la scène underground française. Et Wifisfuneral, un rappeur américain, ami de Keith Ape. Tous étaient accompagnés d’un DJ.
Les prestations de ces rappeurs (des français et un américain) se sont enchaînées avec une énergie folle. Ils étaient tous motivés, heureux d’être là et en parfaite cohésion avec un public déjà brûlant.
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Keith Ape, trop peu présent :
Cela faisait quasiment 1h30 que les invités défilaient ; des passages trop longs pour un concert qui, à la base, proposait en artiste principal Keith Ape. Alors que le public commençait sérieusement à s’impatienter, le rappeur coréen est arrivé précipitamment, sans que personne ne s’y attende. Sa présence a sonné comme le point de départ de nombreux cris de joie de la gente féminine. Sur scène, il marchait, courait et sautait de gauche à droite. Le tout, soit en touchant les mains d’un maximum de personnes, soit en envoyant de l’eau à profusion (et parfois même accompagné directement des bouteilles). Seulement, au milieu de ces moments d’intense énergie, il s’arrêtait et se plaçait à côté des platines. Parfois debout, assis ou même allongé, Keith Ape se mettait en « pause » et laissait rapper les autres garçons qui ont, d’ailleurs, tous fini par revenir sur scène. Il se plaçait tout simplement comme spectateur face aux événements, lançant, tout de même, quelques « yeah », « yes », « mother fucker » et autres charmantes fioritures.
À la moindre seconde de silence, le public réclamait son titre phare It G Ma (aux 40 millions de vues). Une fois arrivé, l’ensemble de la salle chantait, sautait, criait, c’était l’extase. Pourtant, la chanson s’est arrêtée net au bout d’à peine deux minutes. Étonnant. Un effet de DJ plus tard, la chanson a recommencé du début. L’air de rien, Keith Ape a repris, le public aussi. Et puis, It G Ma s’est arrêtée une nouvelle fois. Finalement, il a quitté la scène sous les yeux d’un public stupéfait. C’est un autre rappeur qui a clôturé le concert en solo. Cet effet de fin semblait être prévu. Mais vu l’incompréhension générale, il est tombé à l’eau.
Un public déchaîné :
L’audience était composée de personnes jeunes, voire très jeunes, pas toutes présentes que pour Keith Ape. C’était donc intéressant de les voir savourer et chanter les premières parties. Grâce à cela, peu importe qui était sur scène, la bonne humeur, la joie et les sauts des uns se transmettaient et contaminaient les autres. Des pogos, beaucoup de transpiration et de chaleur, le public était enflammé. Keith Ape et ses guests n’ont pu qu’apprécier. Que l’on adhère ou pas au hip hop, on ne pourra pas renier l’ambiance de cette soirée.
Bilan :
Après le départ de Keith Ape et la chanson It G Ma, le public est resté interdit, persuadé qu’il reviendrait. C’est ainsi que la majorité des personnes se sont retournées les unes vers les autres, interloquées. Le rappeur est parti aussi soudainement qu’il est apparu. 20 minutes de présence sur scène, pour quelques minutes de chansons et quelques paroles. Frustrant. Finalement, les amateurs de hip hop coréen n’ont pu que rester sur leur faim.
Ce genre de concert est parfait pour créer une ambiance mi-boîte de nuit (lumières, DJ), mi-concert de rock (pogo, transpiration) mais les longs passages des guests et l’étrange passage éclair de la vedette ont, à mon sens, gâché la soirée, malgré la bonne volonté et l’énergie du public. J’étais venue principalement pour Keith Ape, d’où l’ampleur de ma déception, mais faut-il rappeler qu’il était la tête d’affiche ? C’est toujours intéressant de découvrir d’autres artistes, mais malgré leur énergie considérable, je n’ai pas accroché à leur musique. Ainsi, j’attendais beaucoup du passage de Keith Ape que je voulais vraiment voir rapper. Mais entre son étrange énergie et ses petits mots lancés par-ci par-là, je n’ai pas été scotchée ou impressionnée par ses capacités de rappeur. Dommage.
Avis de Laulilau, présente au concert de Paris :
La file d’attente détonnait clairement des autres concerts d’artistes coréens que j’ai pu faire : moins connaisseuse de l’univers, la plupart ne connaissait que la chanson It G Ma. L’entrée dans la salle et l’attente se sont très bien passées. La foule était impatiente et l’ambiance montait doucement. Le concert a commencé avec Usky, un rappeur très talentueux qui a su chauffer le public, échanger avec les spectateurs de la fosse (allant même jusqu’à prendre un bain de foule) et qui a été une très bonne découverte. Lord Esperanza a, quant à lui, été décevant. Son énergie, un peu trop débordante, a rendu ses paroles incompréhensibles. Plus soucieux de sauter aux quatre coins de la scène pour amuser le public, il en a oublié sa diction. Wifisfuneral, l’artiste américain, ami de Keith Ape, est ensuite monté sur scène et a commencé à arroser la foule de la fosse, qui, il faut bien le reconnaître, était survoltée. Le public est d’ailleurs un point très positif de ce concert car il a su s’adapter et répondre présent. Après quelques titres de Wifisfuneral, celui que tout le monde attendait, Keith Ape, est enfin entré en piste. Et là, la déception a commencé. Il parvenait difficilement à chanter ses propres chansons tant il était essoufflé, et ce, bien qu’il n’ait pas encore réellement fait de prestations. Toute son énergie restante a été utilisée pour sauter sur la scène avec son compère, avant de tout simplement disparaître dans les coulisses sans explications. Le DJ en est lui-même resté sans voix. Il a donc meublé avec quelques chansons, tout en essayant de s’enquérir de ce qui se passait en coulisses. Keith Ape est finalement revenu sur scène pour une chanson, avant d’entonner celle que tout le monde attendait : It G Ma. Il a entonné le refrain plusieurs fois avec un public ravi de pouvoir participer. Puis Keith Ape a remercié le public, signalant la fin du concert, les plus pressés ont donc commencé à quitter la salle sans attendre un quelconque rappel. J’ai suivi le mouvement de ceux qui partaient, admirant ceux qui gardaient espoir et patientaient. À la sortie, les spectateurs n’avaient qu’un mot à la bouche : déception. Au total, Keith Ape a réalisé cinq de ses chansons, en ne chantant réellement que le refrain avant de laisser place à la bande son pour les couplets. J’avais entendu dire que ce n’était pas vraiment un artiste à voir en live, et malheureusement, je ne peux que confirmer.
Merci à Alternative Live d’avoir permis à K.Owls de couvrir le concert de Bordeaux.
Et un grand merci à Benjamin Pavone pour ces belles photos ! Pour découvrir le reste de son travail cliquez ici.
4 Comments
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C’est pas le premier résumé des concerts de Paris et Bordeaux que je lis, et franchement, je suis assez étonné de voir la différence entre chaque prestation. Pour ce qui est du côté guest, j’avais vécu la même chose pour DOK2 et The Q, les guests ont (étonnamment ou non) presque autant de temps que l’artiste vedette. Pour Lyon, il y avait moins de guests, mais du coup, on a eu le droit à tout un moment (environ 40 minutes?) avec juste le DJ. Pour la déception… étrangement, j’arrive pas à me sentir aussi déçu que semble l’être la majorité. Keith était assez présent, et il faisait beaucoup l’imbécile, mais il rappait quand même. Même pendant le passage des autres artistes, de là où j’étais, je pouvais voir la porte qui donnait sur les coulisses et il passait souvent sa tête pour regarder le public, tout sourire. Ce qui m’a presque gâché le concert pour le coup, ce sont les débordements de la foule qui a clairement déconné.
Mais il reste évident que Keith doit travailler sur son endurance (en même temps, le pauvre gars a l’air assez maigrichon) et sur la longueur de ses prestations. En espérant qu’il sache se servir de ces concerts comme de leçon. Mais globalement, je reste assez content de ce concert. 🙂
C’est pas le premier résumé des concerts de Paris et Bordeaux que je lis, et franchement, je suis assez étonné de voir la différence entre chaque prestation. Pour ce qui est du côté guest, j’avais vécu la même chose pour DOK2 et The Q, les guests ont (étonnamment ou non) presque autant de temps que l’artiste vedette. Pour Lyon, il y avait moins de guests, mais du coup, on a eu le droit à tout un moment (environ 40 minutes?) avec juste le DJ. Pour la déception… étrangement, j’arrive pas à me sentir aussi déçu que semble l’être la majorité. Keith était assez présent, et il faisait beaucoup l’imbécile, mais il rappait quand même. Même pendant le passage des autres artistes, de là où j’étais, je pouvais voir la porte qui donnait sur les coulisses et il passait souvent sa tête pour regarder le public, tout sourire. Ce qui m’a presque gâché le concert pour le coup, ce sont les débordements de la foule qui a clairement déconné.
Mais il reste évident que Keith doit travailler sur son endurance (en même temps, le pauvre gars a l’air assez maigrichon) et sur la longueur de ses prestations. En espérant qu’il sache se servir de ces concerts comme de leçon. Mais globalement, je reste assez content de ce concert. 🙂
Bonjour YU.J !
Merci de donner ton avis là-dessus ! C’est intéressant de voir comment s’est passé celui de Lyon. Comme tout concert, il y a toujours des avis divergents. J’ai croisé quelques personnes qui ont apprécié le concert de Bordeaux, d’autres pas du tout. C’est très subjectif tout ça, et ça semble beaucoup changer en fonction des villes. Sur cet article, j’ai essayé de parlé en terme de « prestation ». Il en manquait réellement, et c’est dommage.
Je reste contente de savoir que des gens n’ont pas été déçu, c’était quand même un gros événement que de le voir sur trois dates françaises. J’espère que lui a aimé venir nous voir malgré tout, et qu’il travaillera davantage son endurance, parce que, quand même, ça l’aiderait un peu. 🙂
Bonjour YU.J !
Merci de donner ton avis là-dessus ! C’est intéressant de voir comment s’est passé celui de Lyon. Comme tout concert, il y a toujours des avis divergents. J’ai croisé quelques personnes qui ont apprécié le concert de Bordeaux, d’autres pas du tout. C’est très subjectif tout ça, et ça semble beaucoup changer en fonction des villes. Sur cet article, j’ai essayé de parlé en terme de « prestation ». Il en manquait réellement, et c’est dommage.
Je reste contente de savoir que des gens n’ont pas été déçu, c’était quand même un gros événement que de le voir sur trois dates françaises. J’espère que lui a aimé venir nous voir malgré tout, et qu’il travaillera davantage son endurance, parce que, quand même, ça l’aiderait un peu. 🙂