Après de nombreuses éditions à succès, l’association Les Amoureux de la Corée (AC-InKAS FR) a reconduit cette année encore son week-end franco-coréen annuel qui met à l’honneur le pays du matin clair et frais. Après avoir été charmé par l’édition 2018, le hibou Littleangele a de nouveau pris part à l’événement pour vous le raconter. C’est parti !
Au commencement…
L’édition 2019 a lieu au gymnase Infinity Danse à Lyon 9. Comparé à l’année dernière, ce local présente plus d’espace, avec une salle vaste pour accueillir tous les participants et un bar en bonne et due forme, entre autres. Seul malus : il est moins accessible en transports en commun et s’il y a habituellement de nombreuses places pour se garer à proximité (merci la piscine municipale et le terrain sportif non loin), celles-ci étaient restreintes ce week-end en raison d’autres événements ayant lieu en même temps. Outre ce contretemps de question pratique, tout se déroule comme sur des roulettes.
À l’entrée, les Amoureux de la Corée nous vêtissent d’un bracelet coloré pour la journée tandis que Mogovibes et Kkum proposent leurs goodies à la vente le temps du week-end.
L’éducation seodang
La première journée signée d’AC-inKAS FR commence avec la présentation de seodang, école et courant de pensées datant des dynasties Goryeo et Joseon. Ainsi, des invités venus tout droit de Corée nous dévoilent leurs enseignements et leurs valeurs.
À savoir : les seodang étaient des écoles privées de villages où étaient enseignés lecture et respect. Ceux qui le perpétuent aujourd’hui respectent les valeurs traditionnelles. Les élèves du seodang sont formés à développer leur bon caractère et y apprennent les règles de bienséance, car courtoisie et étiquette importent énormément.
Ainsi, un professeur nous donne un cours d’étiquette. Nous apprenons que des vertus comme l’amour, la justice, la sagesse et la confiance sont très importantes, de même que la piété filiale : il faut respecter les parents car ils nous ont donné la vie. Les élèves sont donc éduqués à remercier autrui, à l’image de l’esprit coréen selon lequel il vaut mieux remercier que se plaindre.
Diverses valeurs sont mises en avant : le respect d’autrui, mais aussi le respect de soi et de son propre corps, le positivisme, la modestie, la confiance en soi, la discipline, la vie en société, etc. En fin de compte, cela revient à s’aimer soi-même et autrui afin de mener une vie heureuse. L’éducation seodang n’est pas qu’un enseignement de connaissances, mais aussi d’attitude. Tout cela est traduit en actions, qui sont même incorporées dans une chanson que nous chantent les élèves de seodang. Pour l’anecdote, nous apprenons aussi que les hommes ne se coupent pas les cheveux, par respect des attributs qu’ils tiennent de leurs parents et qu’ils préservent donc tout au long de leur vie.
Nous sont ensuite montrées les différentes façons de saluer, selon l’époque et selon l’interlocuteur (des fonctionnaires ne se saluent pas de la même façon que des parents, par exemple). Les invités réalisent d’abord l’ancienne salutation d’antan, avec des gestes qui rappellent à la dramavore que je suis quelques scènes de dramas historiques. Ils démontrent ensuite la nouvelle façon de saluer, formelle mais plus simple. Néanmoins, une courbure de 30° à 40° suffit pour saluer de nos jours. Puis à notre tour d’enfiler des tenues habituellement réservées aux hommes et d’apprendre à saluer !
Ateliers coréens
Après une pause repas avec un déjeuner cuisiné par La Corée de Lyon (j’avoue avoir nettement préféré les repas du traiteur de l’an dernier, notamment le kimchi pimenté…), nous passons rapidement aux ateliers coréens. Sont ainsi présentés : calligraphie, décoration d’éventails et estampe coréenne.
L’un des enseignants seodang nous présente le seoye : la calligraphie coréenne. Il nous parle du pinceau, souvent en poils d’animaux, mais aussi de l’encre de Chine et des types de papiers existants. Cela dit, le plus important, c’est d’exprimer son cœur à travers le papier : le seoye ne peut se résumer à de simples mouvements du poignet. Sur ces mots, le maître nous fait quelques démonstrations que je vous laisse admirer sur les photos ci-dessous. Puis c’est à notre tour de mettre la main à la pâte, pour ainsi dire, sur des modèles déjà tracés puis sur du papier de calligraphie, avec l’aide des invités de seodang.

À côté, l’heure est aux éventails à décorer de vraies fleurs séchées où délicatesse est assurément de mise ! Dans une autre salle se tient l’atelier d’estampes, sur le thème du taegeukgi, le drapeau coréen. Celui-ci nous est d’ailleurs présenté : le fond blanc renvoie à la pureté ; le taegeuk au centre rappelle le yin et le yang, et donc la création et l’harmonie de l’univers ; les quatre trigrammes représentent les principaux fondamentaux de la nation. À tour de rôle, nous venons donc réaliser notre estampe.
Hélas, les invités sud-coréens doivent reprendre l’avion dans l’après-midi. Par conséquent, les ateliers sont plus courts que prévu, mais chacun a le temps de terminer ses œuvres. Avant son départ, l’école seodang nous ravit des œuvres qu’elle offre à Mme Jung, présidente d’inKAS, Lydia, présidente actuelle d’AC-inKAS FR, Keun Chul Lee, membre pilier de l’association et Pierre, fondateur d’AC-inKAS FR.
Discussions et bavardages
Au total, nous comptabilisons une heure d’avance sur le programme. Alors que les adoptés coréens s’isolent pour discuter durant le coin des adoptés, les enfants s’amusent lors de l’atelier qui leur est réservé et les autres participants en profitent pour échanger les uns avec les autres : les bavardages (surtout au bar) vont bon train. Ceux-ci durent plus longtemps que prévu puisque l’essayage de hanbok n’est guère possible : n’étaient hélas disponibles qu’un hanbok pour jeune fille, des hanbok pour enfants et des hanbok grandes tailles pour hommes. L’association AC-inKAS FR trouve cependant une parade et démarre un atelier de confection de portes-clés coréens. Décidément, cela aura été une journée sous le signe des arts créatifs (ce qui n’est pas pour me déplaire personnellement).
C’est ensuite au tour de Mme Jung de donner une conférence durant laquelle elle présente son parcours et la genèse d’inKAS, une association coréenne qui fait la passerelle entre les adoptés coréens et la Corée. Brièvement, les grands-parents de Mme Jung ont créé le 1er orphelinat de Corée en 1928, dans lequel elle a donc grandi. En grandissant, elle s’est retrouvée à travailler pour Holt International et progressivement, avec l’expérience et de la réflexion, elle a décidé de créer inKAS pour apporter son aide aux adoptés. Une association qui fonctionne beaucoup au bouche-à-oreille et qui la submergea de demandes d’aide au tout début.
InKAS, c’était un peu ma destinée.
Mme Jung Ae Ree, président d’inKAS
S’ensuit une session de questions anonymes / réponses durant laquelle sont abordés les thèmes suivants : réapparaître dans le livret de famille, les guesthouse à Séoul, retrouver sa famille biologique en Corée, les bourses d’études pour apprendre le coréen, prendre la nationalité coréenne (double nationalité reconnue uniquement pour les adoptés), le service militaire pour les adoptés qui reprennent la nationalité coréenne, etc.
Pour finir, Mme Jung nous apprend que de nos jours, il y a 300 à 500 nouveaux orphelins par an. Un chiffre en baisse, pas parce que les enfants sont moins abandonnés, mais en raison de la baisse du taux de natalité en Corée. Par ailleurs, cette problématique de renouvellement de la population pousse le pays à garder ses enfants, mêmes orphelins. Ainsi, il n’est aujourd’hui pas impossible d’adopter, mais le nombre d’enfants disponibles à l’adoption est très restreint.
Spectacle et soirée
Pour fêter les dix ans d’inKAS, l’association AC-inKAS FR a organisé un spectacle pour ce week-end. Celui-ci commence avec les arts martiaux, notamment avec des démonstrations de taekwondo du club San Jang (de Miribel). Nous avons l’honneur de voir Thomas Meunier, multiple champion de France, à l’œuvre.

Puis c’est au tour des élèves du club Hanmu Dojang (Caluire) de prendre place sur scène pour une démonstration de Hapkido Jin Jung Kwan, sous la direction de Mickaël Pipier, qui revient de Séoul avec le titre de champion du monde en technique de saisie 2019.
Enfin, William, professeur à la Sunday Academy, clôt le bal du week-end d’AC-inKAS FR. Lui et ses élèves nous démontrent leurs talents en danse !

Puis vient l’heure du dîner pour reprendre des forces, et place à la loterie ! En effet, une tombola était organisée avec des tickets au tarif unitaire de 2 € pour remporter un saladier de goodies coréens. Une main innocente est demandée : la jeune Misa s’en va joyeusement piocher un ticket… et finit par se piocher elle-même ! Sous les rires des participants et leurs huées bon enfant, les Amoureux de la Corée décident d’offrir un t-shirt, donc le tirage au sort reprend. Il faut croire que la bonne ambiance et les quelques bouteilles entamées ont mis de bonne humeur les organisateurs, car ce n’est plus un, ni deux, ni trois nouveaux goodies qui sont proposés, mais bien 14 autres nouveaux tirages qui ont lieu, avec à la clé des t-shirts, des chaussettes, du soju, des colliers et une entrée gratuite à un workshop de la Sunday Academy. C’est donc sur cette note bien festive que se termine la première journée de ce week-end franco-coréen 2019… du moins pour la majorité, car la soirée se poursuit encore un peu avec dégustation d’alcool pour d’autres.
Dimanche est un autre jour
La seconde journée prend un peu de temps à démarrer, le réveil semblant avoir été plus difficile pour plus de monde. Néanmoins, nous attaquons vivement avec un quiz spécialement préparé par Jane Carda, qui offre la dernière édition à double couverture du Kpop Life Magazine aux cinq premiers du classement.
Les questions du quiz portent à ⅓ sur les dramas coréens, à ⅓ sur la Kpop et à ⅓ sur la culture coréenne. Par exemple, il a fallu savoir : à qui appartenait un nouveau lightstick (Moon Jae In) ; l’année de sortie du drama Coffee Prince ; qui a comptabilisé le plus de vues en 2019 entre BLACKPINK et BTS ; si la rivière Cheonggyecheon est une rivière artificielle ou non ; etc. Heureusement que le quiz était sous la forme d’un QCM !
Après la réflexion vient l’heure de se mettre en mouvement ! Dans le gymnase et face au miroir, Anna enseigne la chorégraphie de Feel Special de Twice à ceux qui veulent bien se prendre au jeu tandis que Hanguk France récupère tous les gourmands pour un cours de cuisine. Le thème du jour : le kimbap et ce de A à Z. Entre épluchages, découpages, cuisson et enroulages, les mains n’ont eu guère de repos. Une bonne initiative à noter : la réalisation de kimbap végétariens pour les régimes spécifiques.
Après l’effort, le réconfort : il est l’heure de passer à table, et cette fois-ci, c’est le délicieux jaeyuk qui est applaudi. Malgré quelques problèmes de cuisson (de nouvelles cuissons / chauffages de riz et de jaeyuk sont nécessaires pour contenter tout le monde), tout le monde se régale.
Dessin, arts martiaux et conférence
Après s’être rempli la panse, deux ateliers au choix nous sont proposés : le dessin à l’encre de Chine et l’initiation au hapkido. Ainsi, côté gymnase, Mickaël commence par enseigner les prises de base et monte en niveau progressivement, au plus grand dam de certains muscles. Si les plus jeunes s’amusent beaucoup, quelques adultes moins flexibles n’en ressortent pas indemnes.
Côté dessin, une professeure de l’école coréenne de Lyon nous initie à la peinture asiatique à l’encre de Chine : je vous laisse découvrir cela en images. Une technique assurément impressionnante qui demande une bonne visualisation… et qui fera naître éclats de rire et quelques cris de frustration lorsque ce sont les participants qui prennent le pinceau en main et papier de riz sur la table !

Le week-end touche bientôt à sa fin mais avant de nous laisser partir, Jae Hui nous fait un cours de culture coréenne. Elle nous présente notamment les différences et les similitudes entre les cultures. Sont abordées des questions de perception et de réalité, d’abord de simples objets, puis à travers l’architecture de l’art. Voici une anecdote pour vous : en vision de haut, il est peu facile de distinguer quelles fonctions possèdent un bâtiment coréen (école, maison, hôpital, etc.) car c’est le remplissage des lieux qui définit l’espace et non l’inverse. Une présentation certainement enrichissante !
Sonne alors la fin de ce week-end franco-coréen organisé par AC-inKAS FR, qui clôt l’événement avec la loterie du jour et des mots de remerciement.
Et le mot de la fin
Un très grand merci aux Amoureux de la Corée pour l’invitation et leur disponibilité tout au long de ce week-end qui fut assurément un bon moment culturel mais aussi très humain. J’ai beaucoup apprécié les ateliers : il est généralement difficile d’innover année après année, mais AC-inKAS FR réussit encore une fois à proposer de nouveaux temps forts intéressants et très diversifiés ; il y en a pour tous les goûts ! Cette année, le planning était aussi plus souple que l’année dernière, nous donnant le temps de mieux profiter des ateliers et d’échanger avec les autres passionnés de culture coréenne, ce qui n’est vraiment pas plus mal. En conclusion : un week-end enrichissant et en bonne compagnie. À l’année prochaine assurément pour l’édition 2020 !
D’ici là, je vous rappelle qu’il est toujours possible d’adhérer à l’association pour profiter de tarifs réduits lors des prochains événements d’AC-inKAS FR et vous pouvez suivre ses activités sur Facebook et Instagram.