Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de retrouver ses proches. Par conséquent, on ressort les jeux pour s’occuper et surtout s’amuser. Et si nous allions découvrir quelques jeux traditionnels encore pratiqués pour les sud-coréens ? Vous les avez peut-être déjà vu lors d’émissions télévisées. Ils sont surtout pratiqués au moment du Seollal, le Nouvel an coréen ou d’autres fêtes comme le Chuseok.
Tuho (투호)
Le tuho est un lancer de flèches où il vous faudra faire preuve de concentration pour viser correctement. Les flèches sont émoussées ou, aujourd’hui, en pointes de caoutchouc pour éviter les blessures. Le but est de mettre les flèches dans une jarre en bois, placée à une certaine distance (en général cinq mètres) des joueurs. Cette jarre peut posséder des supports qui permettent d’avoir plusieurs endroits à viser. Le gagnant est la personne qui a mis le plus de flèches sur les douze données. Ce jeu peut être réalisé par équipe de deux.
Originaire de Chine, le tuho permettait d’apprendre l’étiquette et les manières de la philosophie confucéenne. Le roi Seongjong (1457-1494) à encourager la pratique pendant son règne. Au cours de l’Histoire, des compétitions ont été tenues lors de banquets royaux. Les femmes de la classe dirigeante et la reine ont aussi joué au tuho.
Jegichagi (제기차기)
Parmi les jeux traditionnels très simples, le jegichagi se joue avec un volant qui se constitue de pièces avec du papier ou du tissu. De nos jours, les volants sont très colorés. Les joueurs jonglent en utilisant seulement le pied avec ce volant, le jegi, jusqu’à ce qu’il touche le sol. Le gagnant est celui qui jongle le plus longtemps. Ce jeu peut être pratiqué par équipe : les joueurs peuvent faire le maximum de passe ou faire un certain nombre de jonglages avant de lancer le volant à son équipier.
Joué d’abord par les enfants, le jegichagi touche également les adultes. Il développe la concentration et votre corps car il est plus physique qu’il n’en a l’air : il faut être précis tout en restant en équilibre sur une jambe.
Ttakjichigi (딱지치기)
Dans les jeux traditionnels coréens simples à réaliser, le ttakjichigi requiert de construire par pliage d’épaisses cartes : le ttakji. Différents matériaux peuvent être utilisés : du simple papier au papier à journal, d’anciennes couvertures de livres etc. Avec des matériaux plus lourds, le ttakji devient géant : c’est un wangttakji. Pour gagner, il faudra retourner le ttakji adverse en frappant avec le sien. S’il ne bouge pas ou que le ttakji fait un tour complet, le tour passe au joueur suivant qui tente de réaliser la même chose. Des variantes existent selon les régions coréennes comme le byeokchigi par exemple : on lance le ttakji sur un mur. Le ttakji qui rebondit le plus loin gagne.
Le ttakji sous forme carrée peut facilement être fabriqué. Il existe pourtant une forme ronde vendue dans les papeteries. Les enfants avaient plus à cœur de jouer avec grâce à sa valeur monétaire. C’est également le cas avec des ttakji faits à partir de métal ou de plastiques, prenant la place du papier qui n’a plus de valeur.
Yutnori (윷놀이)
Le jeu de Yut se joue deux contre deux ou par équipe de deux. Il se constitue de quatre bâtons de bois, les fameux « yut », d’un plateau avec 29 cases et des jetons. Le plateau peut être fabriqué à la main, avec une grande feuille et de quoi dessiner l’ensemble des cases. Les joueurs doivent ramener l’ensemble des jetons à la case départ. Les bâtons sont en demi-lunes et gravés. En les lançant, vous obtiendrez un chiffre qui servira à faire avancer votre jeton. Selon les chiffres, le ou les joueurs peuvent prendre des raccourcis par le centre afin de finir plus rapidement. Lors du lancer, le jeton déjà sur le plateau peut être avancé ou le joueur peut décider d’en engager un autre. Si le jeton arrive au même endroit qu’un jeton adverse, ce dernier retourne au point de départ.
Les points marqués sont do (1), gae (2), geol (3), yut (4), mo (5). Ils représentent la vitesse du porc, du chien, de l’agneau, de la vache et du cheval ; des animaux connus pour apporter des présages favorables. Le plateau était auparavant rond et représentait l’univers avec le ciel et les saisons. Le yutnori fait partie des jeux traditionnels qui sont régulièrement joués lors de Seollal.
Gonggi (공기)
Pour terminer cette présentation de jeux traditionnels, je vous présente le gonggi, très populaire chez les enfants. Il se joue avec cinq petits cailloux appelés gonggitdol (공깃돌), et une surface plane. Vous pouvez trouver également les pierres en vente : elles sont faites avec du plastique et sont très colorées. Vous pouvez tester ce jeu seul ou à plusieurs, à n’importe quel endroit. Pour déterminer l’ordre des joueurs, tenez les pierres dans votre paume puis lancez-les en l’air. Tournez votre main et essayez d’en récupérer le plus possible sur le dos de votre main. Celui qui en a le plus commence. Vous pouvez aussi choisir une autre méthode : dés, pierre-papier-ciseaux, âge des joueurs.
Le jeu se déroule en plusieurs étapes. Il faut arriver au bout pour comptabiliser les points sans rater les niveaux. Sinon le joueur suivant tente sa chance.
1ère étape : après avoir lancé les cinq pierres au sol, ramassez une pierre et lancez-la en l’air. En vol, ramassez une pierre au sol et attrapez la pierre qui tombe. Répétez ces étapes jusqu’à obtenir les cinq pierres dans la main.
2ème étape : même chose mais cette fois-ci, il faut récupérer deux pierres à chaque lancer.
3ème étape : au lancer de la pierre, récupérez trois pierres d’un coup puis une à une.
4ème étape : avec les cinq pierres dans la main, lancez une pierre en l’air, jetez les autres au sol et attrapez la pierre qui tombe avant qu’elle ne touche la surface.
Dernière étape : jetez toutes les pierres en l’air. Les pierres doivent retomber sur le dos de votre main. Relancez et récupérez-les dans votre poing. Le nombre de pierre dans votre paume détermine votre score.
Il existe des astuces, variantes selon les scores et des pénalités. Il est aussi possible de jouer avec plus de pierres.
Par sa facilité à se procurer les éléments qui le constitue, le gonggi est cité dans le Ojuyeonmunjangjeonsango, livre écrit sous le règne du roi Heonjong (1834-1849), et est considéré comme un jeu très ancien, comme les osselets en Occident.
Ces jeux sont aussi pratiqués dans d’autres pays, notamment en Asie. Il n’est donc pas impossible que vous en ayez entendu parler ailleurs, sous d’autres noms ou avec d’autres matériaux.
En plus des fêtes, ces jeux peuvent être proposés comme activités lors de visites touristiques en Corée du Sud ou lors d’événements dans les musées.
Source : Encyclopédie de la culture folklorique coréenne (1)(2)(3)(4) | KBS World Radio