Titre original : Goodbye Mr. Black
Hangul : 굿바이 미스터 블랙
Pays : Corée du Sud
Année : 2016
Épisodes : 20
Genre : Vengeance – Action – Suspense – Romance
Avec: Lee Jin Wook, Moon Chae Won, Kim Kang Woo, Song Jae Rim, Yu In Young
Chaîne de diffusion : MBC
Disponibilité : Viki
Officier des forces spéciales de la marine, héritier d’une grande entreprise et sur le point d’épouser la femme qu’il aime, Cha Ji-Won a tout ce dont un homme peut rêver. Quand la trahison de son frère adoptif lui arrache tout ce qui lui est cher et le laisse entre la vie et la mort, le jeune homme, sous le pseudonyme de « Black », s’allie à une orpheline du nom de Kaya pour venger son père et laver son honneur.
Inspiré du célèbre roman d’Alexandre Dumas.
Pourquoi vous nous faites ça ? Qu’est-ce qu’on vous a fait ?
Qu’est-ce qu’on a bien pu vous faire ?
Bien que Dumas fasse pour moi partie de ces auteurs que l’on ne peut que très difficilement adapter avec succès, Goodbye Mr. Black partait avec de bonnes cartes en main, grâce notamment à l’acteur Lee Jin-Wook (Time I’ve Loved You, Three Musketeers) rayonnant dans le rôle de Cha Ji-Won ainsi qu’à sa partenaire Moon Chae-Won (The Princess’ Man, Nice Guy, Good Doctor), plus belle et talentueuse que jamais.
Une fois n’est pas coutume, le début de Goodbye Mr. Black s’attache à dépeindre en Min Sun-Jae un « méchant » complexe et torturé, si bien que, quand vient l’heure de la trahison, on a pitié du pauvre garçon et peine à le haïr. Cha Ji-Won, en revanche, déborde d’une joie de vivre contagieuse, les yeux brillants et le sourire facile, entouré d’une famille aimante, fiancé à une femme dont il est fou amoureux et frère de cœur d’un homme en qui il a une confiance inébranlable.
Malheureusement, si le drama commence bien, il s’essouffle assez vite, du fait d’un scénario plus que médiocre. Premier bémol : la ligne du temps qui est assez floue. L’ellipse se présente sous la forme d’un sommaire « Séoul, 2016 » mais point d’indices quant au nombre d’années qui se sont écoulées. Dans le roman, si je me souviens bien, c’était quatorze ans, mais je doute fort que ce soit le cas ici.
Goodbye Mr. Black souffre ensuite d’un problème de rythme. L’exposition, avec quatre épisodes, est trop longue pour une série qui n’en comptait à l’origine que seize, et l’histoire de Black et Swan paraît abrupte. Certes, on peut comprendre les sentiments de Swan du fait de sa naïveté et de son inexpérience, mais le revirement de Black, qui a attendu sa fiancée pendant cinq ans, paraît bien trop abrupte pour une relation solide et crédible, et ses sentiments ne semblent pas réels.
De même, bien que j’adore la stratégie de Black, similaire à celle d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo, l’intrigue traîne en longueur après son retour, sans rien du charme et de l’action qui font toute la réussite des premiers épisodes, et tombe dans des clichés impossibles qui donnent envie de se taper la tête contre les murs. Ils ne nous en ont épargné aucun ; que ce soit le triangle amoureux, les amis devenus adversaires, les familles ennemies style Roméo et Juliette, j’en passe et des meilleures. À noter également que les retournements de situation finissent par devenir incompréhensibles… Et franchement lassants.
Aussi, étant donné que Cha Ji-Won et Min Sun-Jae sont tous les deux officiers des forces spéciales (j’ai l’impression de me répéter, après Descendants of the Sun), pourquoi l’intrigue se cantonne-t-elle à la salle de conférence du groupe SunWoo ? En tant qu’ex-capitaine d’une unité d’élite, j’aurais cru que Ji-Won aurait mis ses cinq ans d’absence à profit pour concocter un plan vraiment diabolique. Apparemment pas, à en juger par sa passivité et l’aisance avec laquelle les méchants reprennent constamment le dessus (ce qui aurait pu être fort intéressant dans d’autres circonstances).
Par ailleurs, les personnages changent d’avis à une telle vitesse que cela donne le tournis, et on ne peut que s’interroger par rapport au personnage de Ma-Ri, à qui la vérité est servie sur un plateau d’argent en de multiples occasions mais qui semble, au final, s’acharner à pratiquer la politique de l’autruche. Swan, d’une liberté sauvage au début de la série, perd tout son attrait en posant le pied en Corée ; comme si son retour au pays avait aspiré tout son charisme et sa joie de vivre. Elle passe les trois-quarts de la série à tirer une tête pas possible : un gâchis innommable pour une actrice du calibre de Moon Chae-Won.
Un bon point néanmoins pour l’OST, globalement agréable à entendre (mention spéciale au morceau de guitare dans la seconde partie de Deep Breath), avec en prime le retour de la poignante Baek Ji-Young dans le titre Goodbye.
Tout comme Descendants of the Sun, Goodbye Mr. Black commence bien pour ensuite s’enliser dans d’épuisantes lenteurs scénaristiques. Décevant sans être abominable.