Le 6 mars 2021, le premier médaillé d’or de la Corée du Sud aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 en patinage de vitesse sur piste courte, Lim Hyo Jun, a demandé à obtenir la citoyenneté chinoise. Actuellement accusé de harcèlement sexuel, le patineur aurait pris cette décision après que la Fédération chinoise de patinage sur glace lui a proposé une offre de naturalisation.
Une carrière sportive stoppée par une accusation de harcèlement sexuel
Fin 2019, Lim Hyo Jun est accusé d’avoir baissé le pantalon d’un coéquipier masculin et d’avoir exposé une partie de son corps en présence de patineuses lors d’un entraînement en juin. Lors du procès, le médaillé s’excuse en affirmant qu’il a fait preuve de maladresse et qu’il voulait simplement faire une farce à son coéquipier.
Lim Hyo Jun est d’abord condamné à payer une amende de 3 millions de won (environ 2 200€) en mai 2020, avant que la cour d’appel ne le déclare non coupable en novembre. De son côté, l’Union coréenne de patinage (KSU) interdit à Lim Hyo Jun d’exercer pendant un an, soit jusqu’en 2020.

Une demande de naturalisation chinoise inattendue ?
Il faut savoir que même si Kim Hyo Jun est pour l’instant considéré comme non coupable, le tribunal supérieur peut annuler la décision de la cour d’appel. Le cas échéant, la suspension du patineur exclura ses chances de participer aux Jeux olympiques d’hiver de l’année prochaine.
Or, comme l’a expliqué samedi dernier l’agence du patineur, Brion Company, le sportif de 24 ans souhaite continuer sa carrière et profiter de sa jeunesse pour obtenir le meilleur palmarès possible. La prolongation de la bataille juridique a empêché Kim Hyo Jun de s’entraîner et réduit ses chances de pouvoir représenter la Corée du Sud à Pékin.
Le patineur aurait donc décidé de représenter la Chine en 2022, ce qui lui permettrait non seulement de patiner à nouveau, mais également de participer une deuxième fois aux Jeux olympiques. De plus, son entraîneur lors des Jeux olympiques de PyeongChang s’occupe désormais de l’équipe nationale chinoise et est épaulé par un patineur né en Corée du Sud, désormais titulaire d’un passeport russe.

Une situation gagnant-gagnant
Même si Lim Hyo Jun est pour l’instant considéré comme non coupable de harcèlement sexuel, il ne faut pas oublier que le climat actuel de libération de la parole ne joue pas en sa faveur et qu’il a peu de chances de ne pas être puni pour son comportement. Sa demande de naturalisation chinoise lui permet alors de pouvoir refaire du patin et de continuer sa carrière tout en échappant aux sanctions à son encontre en Corée du Sud.
Pour finir, certains peuvent se demander pourquoi la Fédération chinoise de patinage sur glace lui a fait cette offre particulière : il s’avère que cette proposition s’inscrit dans le cadre d’une politique culturelle chinoise. Cela fait plusieurs années que le Pays du Milieu invite de nombreux sportifs étrangers à adopter la nationalité chinoise et à jouer dans les clubs du pays, afin de le représenter lors des compétitions sportives internationales, et donc de participer au rayonnement de la Chine. Dans le cas échéant, cette proposition est un accord gagnant-gagnant pour chacune des parties.