Warning : Do not play, prenez garde au film que vous irez voir la prochaine fois que vous mettrez les pieds dans une salle de cinéma. (Attention, la critique de ce film aborde des thèmes qui peuvent heurter les plus sensibles).


Informations
- Titre : Warning : Do not play (Blackout)
- Titre original : 암전
- Réalisateur : Kim Jin Won
- Scénariste : Kim Jin Won
- Date de sortie (Corée du Sud) : 15/08/2019
- France : 07/05/2020 au festival international du film fantastique de Gérardmer 2020
- Genres : horreur, thriller
- Durée : 1 h 26
- Pays d’origine : Corée du Sud
- Disponible (achat et/ou location) : Canal VOD, YouTube TV, Rakuten TV, Apple TV, Univers Ciné, Google Play
Acteurs principaux
Synopsis de Warning : Do not play
Toute histoire horrifique commence par une rumeur. Mi Jeong (Seo Ye Ji), jeune réalisatrice en devenir, cherche désespérément l’inspiration pour son prochain film. Ses recherches l’orienteront sur les traces d’un film réalisé par un étudiant, dont personne ne semble vouloir entendre parler… Et pour cause, la projection de ce métrage a viré au cauchemar poussant l’audience à fuir, tandis que l’un des spectateurs serait mort d’une crise cardiaque. D’après l’étudiant, il n’a pas réalisé le film seul, il aurait reçu l’aide… d’un fantôme. Alors, vérité ou légende urbaine ? Intriguée, c’est ce que Mi Jeong tente de découvrir, mettant tout en œuvre pour retrouver cette vidéo maudite.
Une inspiration cinématographique riche
Warning : Do not play, est le second long-métrage de Kim Jin Won. En 2007, il réalisait The Butcher, un film atypique abordant le thème des snuff movies. Pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec ce terme, un snuff movie est un film clandestin dans lequel des actes de violence réels sont mis en scène (meurtre, viol, suicide, torture). Toutefois, la véritable existence de ce type de film n’a jamais été avérée et ces rumeurs alimentent de nombreuses légendes urbaines depuis des décennies. Cette croyance a inspiré beaucoup de réalisateurs et d’écrivains d’horreur. Kim Jin Won semble d’ailleurs en être particulièrement friand, car nous retrouvons ce thème avec Warning : Do not play. Il semble se servir de ses œuvres pour mettre en garde les spectateurs vis-à-vis de ces métrages appelés snuff movies.
Les inspirations de Kim Jin Won ne s’arrêtent d’ailleurs pas aux légendes urbaines, de nombreuses références parsèment son long-métrage. Dans un premier temps, le résumé me faisait vaguement penser à The Ring (Takahashi Hiroshi) à cause de la vidéo maudite. Cependant, le réalisateur prend aussi son inspiration dans des classiques du genre horrifique occidental tels que Le projet Blair Witch (1999) ou encore L’Exorciste (1973). Ce qu’il assume complètement, car certains dialogues de Warning : Do not play font directement référence à ces films.
Les points forts de Warning : Do not play
L’une des forces de ce long-métrage est sans aucun doute sa photographie. L’ambiance sombre, dans les tons rouges, des scènes donnent une sensation de malaise et de danger imminent. D’ailleurs ces nuances de couleur ne sont pas sans rappeler certaines scènes gore du long-métrage. J’en profite pour dire que ce film n’est pas pour tout le monde, dans le sens où certains plans sont assez graphiques. Rien d’insupportable, moi-même qui suis sensible à ce niveau j’ai terminé le film, mais je préfère prévenir pour les plus sensibles d’entre vous ou ceux qui ne seront tout simplement pas habitués au genre horrifique.
Ce qui est également intéressant dans Warning : Do not play, c’est le mélange entre le found footage* et une caméra classique, qui filme la scène de l’extérieur sans que les personnages n’interagissent avec elle. Le found footage n’est pas un gage de qualité, surtout ces dernières décennies où il a été popularisé, c’est un procédé technique qui peut donner le meilleur comme le pire résultat selon la façon dont il est mis en scène. Dans Warning : Do not play, le tout fonctionne bien je trouve. D’autant plus que l’entièreté du film n’est pas en found footage comme je le disais précédemment, cela donne un autre rythme au film et c’est aussi intéressant. Ce qui m’a rappelé un de mes films d’horreur favoris : Sinister de Scott Derrickson. Il y a d’ailleurs une scène où les protagonistes se préparent à aller visiter le cinéma où a été supposément tourné le film maudit dont il est question et cette ambiance, bien que les scénarii n’aient rien à voir, m’a fait penser à Gonjiam, sans doute car c’est une de mes seules références en matière de found footage coréen. Dans Warning : Do not play, les scènes en found footage sont assez violentes et avec une certaine nuance de gore. Le final suit d’ailleurs la même direction.
Les plans en found footage participent à plonger le spectateur dans une ambiance gore où la réalité et le paranormal se confondent. Toutefois, si ce n’est la présence de scènes parfois sanglantes qui me mettaient mal à l’aise, le film ne m’a pas fait peur. Les ficelles sont prévisibles presqu’à chaque fois et même les jump-scares, peu nombreux cela dit, n’ont malheureusement pas l’effet escompté.
*Procédé technique qui consiste à faire croire aux spectateurs que le film qu’ils visionnent a été directement enregistré par un protagoniste de l’histoire comme dans Le projet Blair Wirch (Eduardo Sánchez et Daniel Myrick), REC (Jaume Balagueró et Paco Plaza), Cloverfield (Matt Reeves), The visit (M Night Shyamalan), etc. Ou encore Gonjiam (Jung Bum Sik) pour revenir au cinéma sud-coréen.
Un film (trop) ambitieux
Warning : Do not play est un film ambitieux, le réalisateur fourmille d’idées et a voulu mélanger ses inspirations pour créer son propre long-métrage, toutefois, si la photographie et la mise en scène sont intéressantes, le scénario reste plat. De vous à moi, le synopsis ne se démarque déjà pas par son originalité. Ce qui ne veut bien entendu rien dire, certains films au script commun peuvent donner de très bonnes surprises, mais je n’ai pas accroché à Warning : Do not play.
Pour ainsi dire, vers la moitié du film je n’étais plus dans l’intrigue et j’avais du mal à avancer avec les personnages. Une œuvre d’horreur est toujours plus efficace quand le spectateur est en empathie avec les personnages et/ou se projette dans les situations qu’ils vivent, c’est ce qui nous fait frissonner, mais cela n’a pas fonctionné pour moi. À mes yeux, c’est un film qui s’oublie facilement et qui n’a pas assez d’étincelles pour être marquant. Toutefois, si vous êtes amateurs d’horreur et que vous êtes curieux, je vous dirais de tout de même le visionner, pour deux raisons. Premièrement, parce que mon avis est subjectif et qu’il est toujours plus intéressant de se faire un avis par soi-même, d’autant plus que le film n’est pas complètement mauvais. Deuxièmement, car il reste intéressant dans sa photographie et sa mise en scène, si c’est l’horreur qui vous intéresse, essayez, il vous plaira peut-être.
En conclusion, Warning : Do not play est un film sympathique, surtout ambitieux et s’inspire de classiques du genre, mais qui malheureusement repose sur un scénario qui n’est pas à la hauteur.
Sources : HanCinema | IMDB | Festival Gérardmer | MovieNaver | YouTube (1).(2)
Article rédigé par Alina.