Vous pouvez retrouver la review du drama Age of Youth sur K.Owls, écrite par le hibou Lilou. Cette œuvre aborde plusieurs problématiques, plus nombreuses qu’on ne l’imagine ! J’en dénombre huit : certaines semblent ordinaires, d’autres le sont beaucoup moins. Dans ce premier article, je vais aborder trois des huit sujets. Un second article est prévu avec les cinq autres thèmes, plus controversés.
Attention, cet article contient des spoilers.
Sommaire
Informations
Synopsis & casting
La vie en colocation
« Mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e) »
Les petits mensonges
Conclusion
Informations
- Titre original : 청춘시대
- Titre anglais : Age of Youth
- Autres titres : Hello, My Twenties!
- Réalisation : Lee Tae Gon
- Scénario : Park Yeon Sun
- Genres : comédie, mystère, mélodrame, romance
- Format de diffusion : 12 épisodes de 62 minutes
- Diffusion : du 22 juillet 2016 au 27 août 2017 sur JTBC
- Disponibilité : Netflix
Synopsis & casting
« Belle Époque » est une maison dans laquelle vont cohabiter cinq jeunes filles aux personnalités différentes. Yoon Jin Myung est la plus âgée et jongle entre les études et le travail. Jung Ye Eun est une jeune fille coquette qui vit le parfait amour avec son petit ami. Song Ji Won est le boute-en-train déluré de la maison, ayant un petit penchant pour l’alcool et désespérément célibataire. Kang Yi Na est populaire auprès des garçons grâce à son physique avantageux dont elle sait se servir. Enfin, Yoo Eun Jae est la dernière arrivée, étudiante en sociologie et extrêmement timide. Peu à peu, la colocation se dévoile, les garçons s’en mêlent et les secrets de chacune font surface.
La vie en colocation
Il n’est pas possible d’aborder Age of Youth sans parler de la colocation, élément au cœur même de l’histoire. Malgré les mystères et les amours de chacune, c’est avant tout la rencontre de ces cinq filles qui est contée. Leur rencontre mais aussi l’amitié qui va finir par les lier. Cependant, tout n’est pas rose.
► La communication
Age of Youth fait bien comprendre une chose : pour vivre heureux en colocation, il est important de communiquer. On le voit lorsqu’Eun Jae s’installe dans la maison. Extrêmement timide, elle n’osera pas exprimer ses souhaits ni se défendre dans cette maison et il faudra qu’une des colocataires dépasse les bornes pour qu’elle se fâche et se fasse entendre. Une fois la voix haussée, on découvre alors qu’il suffisait juste qu’elle s’explique car les autres filles l’écoutent. Le tout était donc de communiquer.
Bien entendu, il s’agit de parler à voix haute, mais la manière de le faire est également importante. Car si là, Eun Jae a élevé la voix de colère trop accumulée, on découvre que Jin Myung faisait face à ses propres problèmes de communication. Elle qui passait pour froide avec ses Post-it remplis de réprimande, elle ne savait juste pas comment communiquer par écrit et ses bonnes intentions finissaient par prendre une tout autre tournure.
► La colocation, une minisociété
Enfin, tout n’est pas non plus résolu en un rien de temps puisque chacun se comporte différemment en société. Même s’il n’est peut-être pas complètement approprié de considérer la vie en colocation comme une vie en société, cela s’y apparente fortement. En effet, bien qu’elles soient chacune chez elle, elles doivent également partager des espaces de vie communs et vivre les unes avec les autres dans un lieu où elles devraient pouvoir juste se détendre égoïstement. Alors quand des colocataires finissent par s’embrouiller, et pas qu’un peu, c’est toute l’atmosphère qui devient lourde… Il faut savoir passer outre ou discuter (communication !) pour passer à autre chose. Sinon, cela annonce malheureusement le départ de l’une d’entre elles…
► Colocation rime (ou pas) avec amitié
Pour finir, heureusement qu’il y a des points positifs à la colocation ! Une fois devenues amies, il y a toujours une épaule sur laquelle pleurer, quelqu’un pour s’occuper de soi lorsqu’une fièvre se déclare, une amie pour s’inquiéter si on n’est pas encore rentrée, etc. Cette entraide mise en valeur maintes fois dans Age of Youth était vraiment belle à voir.
« Mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e) »
Qui donc ne connaît pas ce dicton ? Pour le coup, dans Age of Youth, c’est surtout Ye Eun qui nous prouvera qu’il vaut vraiment mieux suivre les adages d’antan.
► Le danger du mauvais partenaire
Folle amoureuse de son petit ami, Ye Eun nous montre d’abord le petit nuage sur lequel elle flotte, sûre d’elle et de son bonheur. Toutefois, on découvre lentement mais sûrement les failles de son couple. Son petit ami Doo Young se révèle ne pas l’aimer autant qu’elle l’aime et va jusqu’à lui offrir un échantillon gratuit quelconque en guise de cadeau pour l’anniversaire de couple qu’il a oublié. Quand bien même Ye Eun souhaite maintenir l’image de la petite amie heureuse, elle se rend compte que cette situation n’est pas normale. Elle persiste toutefois à fermer les yeux sur la réalité.
Qui plus est, Doo Young finit par révéler un fort complexe d’infériorité, ce qui amène malencontreusement à de l’abus mental et physique. Pour couronner le tout, cet homme tente de séduire l’une de ses colocataires. Cela amènera Ye Eun à douter de son amie Yi Na, jusqu’à presque la perdre avant qu’elle n’ouvre enfin les yeux sur la situation. Cela fait, c’est la rupture assurée, il aura fallu bien du temps pour qu’elle comprenne la toxicité de l’homme qu’elle aimait. Doo Young aura fait bien des dommages sur la santé mentale de Ye Eun, surtout lorsqu’il s’avère être un psychopathe. Un conseil, donc : fuyez de telles personnes avant que la situation n’empire.
► Un adage revisité
Le dicton est revisité dans Age of Youth par Kang Yi Na. Pour elle, être mal accompagnée, c’est sortir avec un homme qui n’a pas les moyens financiers de l’entretenir. Être bien accompagnée prend alors un sens bien différent. Cependant, elle n’est pas exempte de mauvais déboires pour autant, car elle s’habitue trop vite à dépenser. Par ailleurs, en ne ciblant que les fortunés, Yi Na s’assure également le maintien de son mode de vie, mais surtout de la beauté qu’elle affiche.
Ainsi, ce n’est pas le garçon riche qui lui pose problème, mais la mère de celui-ci qui se rend compte des dépenses exorbitantes de son fils. Le malheureux éconduit pour moyens insuffisants la suit alors de façon suspecte. N’ayant pour lui que son amour, ses doux sentiments finissent aussi par se ternir et virer au mépris, traitant ensuite Yi Na de prostituée. Le « bien accompagnée » de Yi Na finit donc par lui porter préjudice.
Rétrospectivement, j’en viens à me demander si le « mal accompagné » du dicton ne s’appliquerait pas à Yi Na. Car les garçons fortunés qu’elle attire finissent par dépenser bien de l’argent pour une demoiselle n’exhibant aucun sentiment si ce n’est de l’avidité. Considérant les amants qu’on nous montre, on se rend compte que de leur côté, c’est comme s’ils avaient acheté l’image de la petite amie belle et chic, ou encore les plaisirs de la chair qu’ils partagent. Une relation donnant-donnant, donc, et pas vraiment éloignée de l’idée de prostitution…
► Les morales
En fin de compte, chacune y voit ce qu’elle veut. Mais dans les deux cas, une « vérité » est mise en avant : la personne qui aime le plus est celle qui perd (enfin, si l’on peut parler de l’amour en termes de « bataille »). À aimer plus, on donne plus, on s’engage plus et lorsque ce n’est pas réciproque, cela fait beaucoup de mal.
Enfin, l’important est d’être heureux(se), d’un bonheur véridique et non pas grâce au miroir de nos désirs. Il s’agit donc de vivre dans la réalité, défaussé(e) des illusions tenaces qui peuvent parfois apparaître. Il s’agit aussi de vivre pleinement, sans être soumis(e) à autrui car le bonheur, ce n’est pas d’être battu(e) physiquement et/ou mentalement à cause de l’amour.
Les petits mensonges
Un troisième thème se fait sentir dans Age of Youth lorsque chacune y va de son petit secret et de son mensonge. Celui-ci peut être prononcé pour son propre bien, évidemment, mais cela devient intéressant lorsqu’il est formulé pour le bien d’autrui.
► Le mensonge égoïste
Song Ji Won est une femme dont les mensonges semblent être quotidiens et mineurs, jusqu’au moment où elle commence un mensonge dont elle perd très vite le contrôle, vu les conséquences provoquées. Je parle bien entendu du fantôme qu’elle affirme voir dans la maison. Petit mensonge au départ, elle le maintient longtemps et continue de le broder. Elle va jusqu’à lui prêter des sentiments, notamment la colère. Dès lors, ce n’est plus l’histoire bénigne que l’on s’imaginait au départ, surtout lorsque la musique prend des tournures dramatiques et que chaque colocataire semble avoir un squelette dans son placard.
Plus encore, on apprend que Ji Won voulait juste détendre l’atmosphère à l’aide d’une histoire de fantôme. Cependant, c’est plus fort qu’elle : elle ne peut s’empêcher de maintenir l’illusion, même en observant le malaise chez ses colocataires. Si au départ, elle justifie cela par un « Ce n’est pas de ma faute si elles ont toutes l’air d’avoir un fantôme dans leur vie ! », cela devient très vite insensé. Cependant, elle semble être habitée par la curiosité ainsi que la peur d’être dévoilée comme une menteuse. Cela devient donc un mensonge égoïste, lui permettant de faire son intéressante et satisfaire sa curiosité. Il y a également un je-ne-sais-quoi qui l’empêche d’être honnête : le mensonge est présenté comme une pathologie lorsqu’il s’agit de Ji Won. Malheureusement, les 12 épisodes n’en révèlent pas la raison, et je compte sur la saison 2 pour avoir des réponses.
► Le mensonge altruiste
Ji Won, pour qui le mensonge semble inné, est aussi amenée à mentir pour le bien de Eun Jae. Cette dernière avait mis Ji Won au courant des agissements de son défunt père, qu’elle dit avoir potentiellement empoisonné. Cependant, les résultats de l’autopsie indiquent l’absence de produits suspects dans le corps de celui-ci. Eun Jae est donc libérée du fardeau qu’elle portait : persuadée d’être coupable de la mort de son père qu’elle soupçonnait de vouloir tuer sa mère.
Lorsque Ji Won a appris la vérité sur Eun Jae, elle a utilisé son réseau (ou plutôt celui de son ami) pour obtenir le dossier correspondant. C’est alors qu’elle découvre qu’une autopsie si longtemps après la mort ne peut pas révéler toutes les substances qu’il aurait pu y avoir dans le corps du défunt. Partagée entre la vérité et le salut de son amie, elle choisit de ne pas révéler ce fait et laisse Eun Jae heureuse de son innocence et de celle de son paternel. Mais Ji Won et le public ne peuvent s’empêcher de douter de ces innocences puisqu’il est alors impossible de savoir s’il y avait du poison dans les breuvages utilisés dans la scène. Ji Won reste donc prise entre deux fers. Elle est contente du sourire retrouvé d’Eun Jae mais reste consciente du mensonge par omission qu’elle devra taire toute sa vie. Voilà donc comment Age of Youth met en avant le possible altruisme d’un mensonge. Mais attention à ne pas glisser sur la pente du « Je fais ça pour ton bien, je sais ce qui est le mieux pour toi ».
Conclusion
Age of Youth met en évidence les grandes lignes pour créer une belle colocation, notamment l’importance de la communication. L’amitié développée dans la résidence et les péripéties humaines qui s’y déroulent donnent parfois envie de vivre une telle aventure. Par ailleurs, on revient sur un dicton vieux comme le monde, à savoir le choix de son partenaire. Enfin, on aborde les différents mensonges qui existent : celui effectué par égoïsme, mais également l’altruisme qui peut pousser à omettre la vérité. Cinq autres thèmes plus exotiques ont été abordés, je vous en parlerai dans un second article !
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