Un an après l’horrible bousculade d’Itaewon où 159 personnes sont décédées, les festivités d’Halloween à Séoul risquent de ne pas être très nombreuses.
Une soirée tragique d’Halloween à Itaewon
C’est encore frais dans la plupart des esprits… Le deuil national poursuit son cours. Le 29 octobre dernier, le quartier d’Itaewon à Séoul se remplissait de passants. En cette soirée d’Halloween, l’ambiance était joyeuse et les festivités nombreuses. Depuis sa popularisation récente dans la société coréenne, cette fête est synonyme de vacances pour les jeunes. Mais malheureusement, cette nuit-là, une rue étroite se peuple anormalement vite et, par effet domino, les mouvements de foule se multiplient à cet endroit. Malgré les diverses alertes, les secours et la police tardent à intervenir.
Plus d’une centaine de personnes décèdent ou sont blessées. Pour de nombreux coréens, le manque de considération, de moyens et d’organisation des autorités ont coûté la vie à toutes ces personnes. Aujourd’hui, malgré les enquêtes, aveux et excuses publiques, l’État n’a toujours pas désigné ceux qui sont en partie complices de cette tragédie.
« Ce que la plupart des Coréens ordinaires attendent de Yoon (président de la Corée du Sud), ce sont des démonstrations de sympathie sincère et des promesses de combler les failles administratives. Les gens le savent quand ils les voient. Jusqu’à présent, ils n’ont rien vu », écrivait Kang Yoon Seung, rédacteur de l’agence de presse coréenne Yonhap, le 28 juillet. Quelques jours auparavant, la Cour constitutionnelle avait rejeté la demande de destitution du ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Lee Sang Min. Il avait été pointé du doigt par la population pour son inaction durant la tragédie et ses propos nonchalants après. Suite à cette décision, il a aussitôt réintégré ses fonctions…
Certaines marques tentent un Halloween 2023 plus sobre
À quelques jours d’Halloween, les classiques publicités et actions marketing manquent à l’appel. Des groupes hôteliers aux supermarchés, en passant par les écoles primaires, la majorité a réduit, voire annulé ses événements. Lotte World ou encore Everland, parcs à thème plébiscités par les Coréens, ont décidé de revoir totalement leurs stratégies.
Plus question de parler d’Halloween, par peur de heurter le public, il faut innover. Everland, par exemple, propose un carnaval fantaisie sous le thème des quatre saisons et de Thanksgiving (fête américaine de fin d’année) au lieu de son habituel Halloween.
Pourtant, certains, comme les magasins d’accessoires, ont déjà commencé leurs communications malgré les critiques. Costumes, souvenirs, déguisements ornent leurs vitrines dans l’espoir d’attirer les clients. Et pour cause ! Cette période de l’année représente habituellement pour eux, une explosion de leur chiffre d’affaires. L’un des responsables de Daiso, l’une des entreprises dans le viseur des plus réfractaires pour comportement irrespectueux, n’a pas tardé à réagir.
« Nous ne faisons pas la promotion de nos produits d’Halloween sur les médias sociaux et nous vendons environ 40 % de produits en moins. »
Propos rapportés par Pulse, traduits par la rédaction K.Owls.
Il est encore trop tôt pour prévoir ce qu’il se passera réellement en cet Halloween 2023 à Séoul et en Corée du Sud plus largement.
Sources : Yonhap (1).(2) | KoreaTimes (1).(2) | Pulse
Source image : freestocks