Lundi 12 décembre aux alentours de 23h, le corps sans vie d’un lycéen ayant survécu au drame d’Itaewon, en octobre dernier, a été retrouvé dans une chambre d’hôtel. La piste du suicide est privilégiée par les autorités.
Le douloureux suicide d’un survivant
La mère du lycéen avait lancé un avis de recherche, lundi en fin de soirée. Près d’une demi-heure après le début des recherches, le corps du jeune homme a été retrouvé dans une chambre d’hôtel dans le district de Mapo, à l’ouest de Séoul.
Le jour de sa disparition, le jeune homme se serait rendu seul à l’hôtel vers 19h. Quelques heures après, il a décidé de s’ôter la vie dans la salle de bain de sa chambre. Sur les lieux, la police n’a trouvé aucune lettre d’adieu. Pourtant, un mémo a été découvert dans son téléphone, témoignant peut-être de l’état psychologique et du mal-être de l’adolescent. La note disait : « Je vais bientôt voir mes amis ».
Le 29 octobre, lors de la bousculade d’Itaewon qui a fait 158 morts, le lycéen avait été sévèrement blessé et il avait perdu connaissance. Il était accompagné de deux amis. Ce soir-là, il les a perdus tous les deux. Depuis, il était suivi par un psychiatre deux fois par semaine et il bénéficiait d’un accompagnement psychologique dans son établissement scolaire.
D’après son conseiller, son état semblait s’améliorer de jour en jour et il commençait doucement à se rétablir du choc. Mercredi, lors de son mémorial, sa famille a dit aux médias, se sentir coupable de ne pas avoir pu lui venir en aide.
Un soutien contrasté aux victimes d’Itaewon
Peu de temps après le tragique incident, le jeune lycéen est tombé sur plusieurs commentaires offensants envers les victimes sur internet. Suite à cela, les symptômes de SSPT (syndrome de stress post-traumatique) se sont multipliés chez l’adolescent notamment de l’anxièté. Beaucoup de survivants et des familles des victimes de l’événement en souffrent aussi. On dénombre près de 1,360 cas.
Après le décès du jeune, certains hommes politiques ont eu des remarques déplacés notamment le Premier ministre Han Duck Soo. Ce qui témoigne d’une absence d’empathie de la part d’une certaine partie de la population pour les victimes. Han Duck Soo a déclaré lors d’une conférence :
« C’est vraiment déchirant. Cela aurait été mieux s’il avait été un peu plus fort (pour endurer l’épreuve) et s’il avait eu un désir plus fort de recevoir un traitement.» (propos rapportés par Koreatimes. Traduction de la rédaction)
Sur la toile, ce commentaire n’a fait que donner raison à certains internautes malveillants. Face à l’ampleur du scandale, le bureau de Han s’est exprimé pour tenter de calmer le jeu. Il a affirmé que Han ne voulait ni faire porter la responsabilité de la tragédie d’Itaewon sur des individus ni décharger l’État de ses responsabilités.
En hommage aux victimes d’Itaewon, le gouvernement a été ouvert un autel commémoratif le 14 décembre, à Itaewon Plaza dans le district de Yongsan. Malheureusement, comme l’a souligné le groupe civique formé par les familles des victimes, le gouvernement n’a pas tenu compte du souhait de certaines familles endeuillées – à savoir que leurs proches ne soient pas inclus dans le mémorial conjoint. Le groupe souhaiterait qu’à présent la voix de chaque famille soit respectée.
Sources : KoreajoongAngDaily (1)(2) | KoreaTimes
Source image : Aleksandr Zykov