Le secteur des transports vit une petite révolution en Asie alors que le continent de Dubaï à Singapour, du Japon à Beijing, redessine ses routes commerciales et ses espaces urbains. En Corée du Sud, plusieurs gros chantiers mêlant innovations techniques, investissements publiques et partenariats internationaux sont en cours. Parmi eux, deux projets futuristes ont récemment fait la une des journaux.
Bientôt des taxis volants à Seoul ?
Le 11 novembre 2020, le ciel de la capitale sud-coréenne a vibré d’un son nouveau alors que le premier essai de taxi volant était effectué à Séoul. Le vol de démonstration, organisé par le Ministère des Terres, des Infrastructures et des Transports et la mairie de Séoul, a suivi un itinéraire précis. Le taxi-drone EH216 de la marque chinoise Ehang a survolé la rivière Han sur plus de 3,6 km et à 50 mètres d’altitude.
Ainsi, la Corée du Sud, en grande technophile, envisage la mobilité aérienne urbaine comme une solution face aux enjeux de circulation dans des espaces à la densité déjà très tendue. Le ministère des Transports a déclaré que ce vol d’essai et ceux à venir aideront le pays à préparer des normes de sécurité pour les taxis drones et à préparer les règles nécessaires à la commercialisation du service. Par ailleurs, des formations au pilotage de drones pour les secouristes et pompiers est aussi en réflexion.
Le concept de voiture volante n’est pourtant pas nouveau. Il se matérialise depuis une quinzaine d’années via des prototypes nombreux tels que l’AéroMobil (Slovaquie), le BlackFly (Canada), le Volocopter (Allemagne), Ehang (Chine), etc. Mais c’est la proposition d’un service associé avec un marché déjà bien intégré dans le tissu urbain séoulite qui fait la spécificité de l’offre. En effet, les taxis coréens sont déjà intégrés dans les services de transport officiels au même titre que le métro ou les trains. On peut d’ailleurs payer le taxi via la carte T-money, l’équivalent du pass Navigo parisien. Ainsi, plutôt que de penser le véhicule volant dans la culture de la voiture personnelle, l’industrie naissante envisage son développement dans une optique de service complet.
Un train supersonique à 1 000 km/h
Le Korea Railroad Research Institute (KRRI) travaille sur la création d’un train supersonique basé sur les mêmes technologies open-sources que l’Hyperloop TT, Virgin Hyperloop (USA), ou la TransPod (Canada). Entamé en 2017 en Corée du Sud, le projet s’intitule Hyper-tube et promet des voyages pouvant aller de 500km/h à 1 000 km/h.
Le premier modèle pour le U-Loop, qui est un hyperloop créé par l’institut national des sciences et de la technologie d’Ulsan (UNIST), octobre 2017
La Corée du Sud étant un pays relativement petit, le projet en cours vise surtout le marché international comme le montrent les objectifs visibles sur la page de présentation de la recherche. C’est en effet la construction de la ligne de fer eurasienne et des lignes sous-marines Corée-Japon et Corée-Chine qui sont principalement visées. Pour le marché intérieur, l’hyper-tube devrait réduire le temps de transport de trois quart avec par exemple, une demi-heure de trajet pour un Busan-Seoul contre trois heures aujourd’hui.
En parallèle de ce projet futuriste qui mettra quelques années avant d’être opérationnel sur le marché, la KRRI améliore aussi les trains à grande vitesse avec pour objectif d’augmenter leur rapidité à 370 km/h pour une vitesse de service.
Sources : SciencesPost | BusinessKorea | KoreaBizWire | KoreaTime | Arirang
Article rédigé par Casado Hélène.