Sorti dans les salles françaises le 25 janvier 2023, Retour à Séoul est un des films les plus marquants de ce début d’année. Découvrons ensemble pourquoi.
Il est des films qui vous transforment profondément dans votre être. Qui vous laissent silencieux à la sortie de la salle de cinéma, qui vous portent sur le sentier de la réflexion, loin dans votre être. Retour à Séoul est un de ceux-là.
Pour moi, Retour à Séoul est une proposition. Il n’entend pas décrire le ressenti de toute personne adoptée qui entreprend la démarche de retrouver ses parents biologiques. Il propose de montrer le cheminement du personnage, ses doutes, ses erreurs, son rythme. Retour à Séoul est sans prétention aucune, et c’est pourquoi il vous frappe en plein cœur. Ou, du moins, il a frappé le mien.

Affiche officielle de Retour à Séoul
Vu en avant-première au Festival du film coréen à Paris fin octobre 2022, Retour à Séoul, sur lequel j’avais écrit quelques lignes, fait partie de mes meilleures découvertes de 2022. C’est un film auquel je pense souvent, encore aujourd’hui, tant il m’a imprégnée. La manière dont les différentes thématiques sont abordées par le réalisateur Davy Chou et l’actrice Park Ji Min est venue épouser mes questionnements et mes connaissances sur ces sujets.
Présentation de Retour à Séoul
Synopsis
Frédérique Benoît dite « Freddie », 25 ans, fraîchement débarquée à Séoul d’un avion qu’elle a pris sur un coup de tête, entend découvrir le pays où elle est née et part à la recherche de ses parents biologiques. Freddie se projette en avant dans une quête d’elle-même, à n’importe quel prix.
Bande annonce sous-titres français
Un récit intime inspiré de faits réels
Pour construire son film, le réalisateur s’est inspiré librement de la quête des origines de son amie Laure Badufle. Témoin de ses démarches, à sa hauteur, il réfléchissait à faire ce film depuis longtemps. Puis après quatre ans à enrichir son scénario, Davy Chou a fait confiance à Park Ji Min. Il lui a donné un premier rôle au cinéma et, en retour, elle l’a aidé à construire le personnage de Freddie. Ses remarques et ses questionnements l’ont poussé dans ses retranchements. De là est né ce personnage, qui ne ressemble à aucun autre et qui, par moments, éclipse le reste du film.
Mon avis sur Retour à Séoul
Le film est un de ceux qui m’a le plus bouleversée ces dernières années. Le cœur gros, la gorge serrée, pendant près de deux heures j’ai suivi Freddie dans sa quête.

Park Ji Min dans Retour à Séoul
Freddie n’est pas un personnage pour qui on se prend d’affection au premier regard. Elle vit à cent à l’heure, profite, le fait savoir. Quelle épreuve de la suivre scène après scène ! On décrypte tant de maladresses dans son comportement qui peuvent s’apparenter parfois à de la méchanceté. Mais c’est là tout l’enjeu. Freddie est un élément instable, un électron libre, là à un moment, disparu le moment suivant. C’est – je pense – la figure la plus intéressante que j’ai vue depuis longtemps. J’ai de l’empathie pour elle, je la comprends, puis non. Je l’ai toujours dans la peau et dans la tête.


Freddie à la découverte de la Corée du Sud et de sa famille dans Retour à Séoul
Construit sur un intervalle de huit années, mais avec des ellipses, le film nous plonge toujours in medias res* auprès de Freddie qui tant bien que mal apprend à se connaître, à être elle-même, sans que ce ne soit jamais fixé. Son identité fluctue de la colère à la paix, parfois de manière cyclique. La culture, la langue, tout semble poser problème mais la quête continue.
Retour à Séoul est un film bouleversant qui ne laisse pas indifférent. ll est à l’image de la vie : imparfait, touchant, profondément poignant, parfois cruel…
Sources : Allociné (1).(2) | Les Films du Losange
*placer le spectateur au milieu de l’action