Bonjour chers hiboux.
Voici le retour du rendez-vous mensuel des Découvertes TV/Ciné de K.Owls. Il arrive des moments où nous ne savons plus quoi regarder et c’est là que le rendez-vous des Découvertes intervient, pour vous partager nos découvertes, récentes ou non qui, d’après nous, méritent le coup d’oeil.
Ce mois-ci les acteurs sont à l’honneur. Les hiboux vous présentent Kang Ha Neul, Do Kyung Soo et Kwon Hyeok Su, du beau monde donc. Vous avez sûrement déjà entendu parler du film Okja qui est arrivé sur Netflix ? JiHyo vous donne son avis sur ce film tandis que Sunnymuffins fait de même à propos du film Suspect X / Perfect Number. Alors que Lilou partage sa passion pour l’émission Law Of The Jungle, Littleangele, comme d’habitude, décrypte le travail d’une scénariste et Minido celui d’un réalisateur.
N’hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de nos découvertes et surtout à nous faire découvrir d’autres choses ☺
Page 1 : Okja, tout n’est pas bon dans le cochon
Page 2 : Kang Ha Neul, acteur aux talents multiples
Page 3 : Do Kyung Soo, du chanteur à l’acteur
Page 4 : Law Of The Jungle, entre télé-réalité et documentaire
Page 5 : Kim Eun Sook, scénariste la plus à la mode du moment
Page 6 : film Suspect X / Perfect Number
Page 7 : Kim Ki Duk, un réalisateur atypique
Page 8 : Kwon Hyeok Su, un talent à suivre de près…
Okja, tout n’est pas bon dans le cochon
« Une petite fille devient amie avec un cochon fabriqué génétiquement appelé Okja. Mais lorsque la taille du cochon prend des proportions gigantesques, la multinationale responsable de sa création décide de le prendre, forçant la petite fille maintenant adolescente à partir en mission afin de le retrouver. »
J’avoue que j’avais peur d’un film qui miserait sur la facilité de dire « les abattoirs, c’est le mal » et « manger de la viande c’est un meurtre » (qu’on s’épargne le débat, je ne vais parler que du film hein !). J’avais donc quelques appréhensions à regarder Okja, et je l’ai trouvé finalement très émouvant sans être trop culpabilisant. Sans tomber dans le manichéisme pur et dur, c’est quand même clairement un film qui pose le problème de la maltraitance animale et de l’élevage intensif. Mais la touche de Bong Joon Ho permet au film de le faire sans jamais tomber dans l’accusation ni le larmoyant, avec des personnages sans subtilité comme Tilda Swinton qui incarne les sœurs Mirando complètement hystériques ou Jake Gyllenhaal totalement loufoque en scientifique médiatique. Et tout l’art de Joon Ho est de fournir au film des scènes efficaces, sombres et drôles.
La relation entre Mija la petite fille et Okja le gros cochon est la touche de douceur dans cette fable qui dénonce les dérives alimentaires de la société. Complètement en dehors des enjeux financiers et éthiques de ces super-cochons, Mija veut juste retrouver son copain cochon et retourner jouer dans la forêt avec lui. Et nous spectateurs, on est un peu Mija, on développe une sorte d’empathie pour ce mastodonte au regard vivant et sympa.
Car Okja c’est tout d’abord un gros cochon. Sympathique et encombrant, c’est un cochon avec un regard parfois tristement humain. Un cochon pris au piège de la société de consommation jamais en rade de bonnes idées terrifiantes… Personnifiée par les diaboliques Lucy et Nancy Mirando, cette société de surconsommation est dangereuse et excessive, ridicule aussi parfois. La caricature est criante de vérité. Le camp opposé n’est pourtant pas épargné par le film, les écolos rigolos qui poussent leurs principes à l’extrême en deviennent presque ridicules à l’image de celui qui fait un malaise en mission parce qu’il ne mange même plus de tomates (à cause de l’empreinte carbone du légume), ce qui donne lieu à une réplique de Paul Dano que j’ai adorée :
« Tes principes t’honorent, mais ton teint m’inquiète. »
Mais au delà de l’humour, Bong Joon Ho traite également le problème de la surconsommation avec des scènes très émotionnelles et douloureuses, comme avec cette femelle cochon qui trouve la force de sauver un de ses petits alors qu’elle est piégée avec tant d’autres dans le camp de super-cochons destinés à l’abattoir, montrant à cette occasion que les plus humains ne sont pas forcément ceux que l’on croit…
En bref, Okja est une triste fable teinté d’humour noir, d’OGM et de tendresse, sensée ouvrir les yeux de son public sur des problèmes de société. Mais si le problème est levé, le film ne prétend pas y apporter la solution et la fin reste sur une note positive mais amère.
Pour plus d’informations, notamment la bande-annonce, rendez-vous ici.
JiHyo