Le 10 avril 2024 se tiendront en Corée du Sud les 22es élections générales, véritable « évaluation de mi-parcours » pour le Président Yoon Suk Yeol et son gouvernement.
Des élections de mi-mandat qui peuvent tout changer
Un mois avant le deuxième anniversaire de la prise de pouvoir du Président Yoon Suk Yeol auront lieu les « élections générales », les élections législatives sud-coréennes. Dans ce système semblable à celui des États-Unis, ce moment peut représenter un tournant pour les administrations en place et suscite tous les ans de nombreux débats sur l’avenir politique du pays.
En effet, si le parti au pouvoir remporte ces élections, « cela pourrait changer fondamentalement la façon dont le pays sera géré à l’avenir », a déclaré un haut officiel du bureau présidentiel. L’Assemblée nationale sud-coréenne est actuellement en majorité occupée par les députés de l’opposition, permettant ainsi le blocage de la plupart des projets politiques gouvernementaux. En conséquence, les promesses de campagne de Yoon, investi en mai 2022, telles que l’abolition du ministère de l’Égalité hommes-femmes et de la Famille, n’ont pas été tenues par absence de soutien parlementaire.
À l’inverse, cette situation de cohabitation a donné lieu à l’exercice d’une certaine pression parlementaire non seulement sur le Gouvernement mais également sur le président et sa famille. Le parti d’opposition a, par exemple, adopté un projet de loi désignant un procureur spécial chargé d’enquêter sur la manipulation présumée du cours de l’action de Deutsch Motors par l’épouse de Yoon, Kim Keon Hee. C’est dans ce contexte que Yoon est devenu le deuxième président après Rhee Syngman à utiliser le plus son véto présidentiel.
Un président peu populaire
Lors de ses deux premières années de mandat, le Président Yoon a maintenu une cote de popularité relativement faible (autour des 40 %). Arrivé au pouvoir au cœur de la pandémie, Yoon n’a vu son soutien que stagner en raison des diverses crises traversées par le pays pendant ces deux années.
Au lendemain de la pandémie, la situation économique nationale est difficile et entraîne, entre autres, une baisse de la natalité, qui inquiète beaucoup la population sud-coréenne. Le contexte de la guerre en Ukraine et, plus récemment, dans la bande de Gaza, ainsi que la multiplication des tirs de missiles et des développements militaires nord-coréens sont autant d’épreuves que l’administration Yoon a dû affronter. Pour les Sud-Coréens, si le parti au pouvoir souhaite remporter ces élections, il se doit tout d’abord de surpasser ces difficultés et d’apporter un véritable avancement économique et social.
Alors qu’une victoire aux élections générales permettrait au Président Yoon et à son parti de faire passer leurs réformes, une défaite, à l’inverse, pourrait entraîner un climat politique encore plus délétère pour le gouvernement en place et un ralentissement, voire une mise à l’arrêt, de tous les projets de loi.
Sources : Yonhap (1) (2) | KBS World French (1)
Source image : Le Parisien