Diplômée de design industriel à l’université Hong Ik, Ongda, ou Hong Da Som de son vrai nom, est une illustratrice coréenne basée sur Paris. Amoureuse de la culture française, Ongda nous confie ses pensées et ses inspirations dans une interview qui nous a été accordée dans le cadre des Korea Days.
Introduction
Aux Korea Days 2019 (notre Live Report), Ongda se tient aux côtés de sa sœur et de son beau-frère, futurs gérants du café lyonnais Kiwa, enseigne pour laquelle la jeune Coréenne a prêté sa plume en réalisant divers produits dérivés. Dans la continuité de cette collaboration, ce premier café coréen à Lyon accueillera l’exposition de Ongda à son ouverture, prévue fin 2019.
Dans un style coréen minimaliste, Ongda dépeint la France et ses paysages : quelques touches de couleurs, une ligne épurée, le trait élégant et assuré. Le travail de Ongda se construit comme un carnet de voyage, nous plongeant dans le quotidien de la jeune femme et des scènes qu’elle observe au fil de ses promenades, ces silhouettes blanchâtres et anonymes.
Interview de Ongda
Bonjour ! Je m’appelle Hong Da Som, ou Ongda, illustratrice coréenne. Je vis en France depuis 8 mois et j’habite à Paris depuis 4 mois [ndlr : nous étions en mai 2019]. Je suis venue aux Korea Days pour représenter le café coréen Kiwa qui ouvrira ses portes à Lyon très prochainement.
(À gauche, Ongda, en présence des gérants du café Kiwa et de deux visiteurs aux Korea Days.)
Je parle un peu, oui. (rire) Depuis mon enfance, j’aime la culture française. Ma petite sœur ici présente est mariée avec un Français, donc j’ai eu l’occasion de me familiariser davantage avec la culture française, que je connais un peu mieux maintenant. En fait, petite déjà, je voulais venir apprendre l’art classique en France. Le projet était un peu difficile avant, mais maintenant, je suis là, pour dessiner, en France.
Je suis désormais une illustratrice qui dessine plutôt dans un style moderne, mais j’aime tous les peintres classiques comme Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, etc. Je suis aussi venue en France car je voulais voir des expositions d’artistes français, en France.
En ce moment, je dessine surtout des paysages européens, français, avec mon propre style (au stylo ou à l’aquarelle). Dans mon travail actuel, il n’y a pas la Corée traditionnelle à proprement parler, mais j’essaye d’unir les cultures française et coréenne en mélangeant les thèmes et les techniques pour promouvoir la culture franco-coréenne.
C’est un peu difficile à expliquer. (rire) J’utilise énormément d’eau avec un tout petit peu de couleur – c’est le style asiatique dans le domaine du dessin – mais sur un paysage européen. Les couleurs sont très diluées.
Pouvez-vous nous décrire une journée type de travail ?
Maintenant que j’habite à Paris, je vais marcher tous les jours, beaucoup, pour voir les différences avec la Corée et pouvoir transmettre ce paysage aux Coréens. Je me promène très souvent le soir et le matin pour « apprendre » le paysage, m’en imprégner.
Je travaille de mémoire, mais aussi d’après des photos. Quand je voyage, je prends des photos et ensuite je dessine, mais au jardin par exemple, je m’assois et je dessine ce que je vois.
Dans un premier temps, j’esquisse au stylo, puis j’utilise parfois la tablette graphique pour faire quelques modifications, c’est plus facile. Je peux expérimenter différentes choses, lorsque je travaille à la main ou au numérique. Le stylo numérique me permet des rendus différents du stylo.
Je n’ai pas vraiment d’artiste favori. En fait, ce n’est pas que j’aime un artiste en particulier mais c’est plutôt le style coréen, de manière générale, que j’apprécie.
J’aime le style populaire coréen. Par exemple, les paysages de l’école coréenne traditionnelle. Voici un exemple, de l’artiste Kim Hong Do [ndlr : Ongda et sa sœur nous montre l’exemple Sur le chemin du mariage sur leur portable, voir ci-dessous]. Ce « style coréen » n’a pas vraiment de nom, il me semble, on dit juste le « style coréen ».
En France, il y a l’illustrateur Sempé ! Vous connaissez Jean-Jacques Sempé ? C’est celui qui a dessiné Le Petit Nicolas.
Que pensez-vous de la Kpop, de sa propagation en France, ce genre d’événement comme les Korea Days ?
Je n’aime pas tant que ça la K-Pop, mais si la Corée devient connue grâce à la K-Pop, je pense que c’est une bonne chose. Toutefois, la K-pop, c’est juste une partie de la culture coréenne, une facette parmi tant d’autres !
Pas vraiment, non, je ne crois pas. (rire)
Je présenterai une exposition en novembre, à Lyon, puis en Corée, en décembre. Parallèlement, je continue d’apprendre le français. Aujourd’hui, je suis venue pour le café coréen Kiwa, pour lequel j’ai dessiné le logo ainsi que divers produits artistiques.
Oui, j’aimerais peindre également des paysages coréens pour les faire découvrir aux Français et ainsi partager la culture coréenne. Je souhaiterais pouvoir rester longtemps en France, mais on verra comment les choses évoluent ! (rire)
Le mot de la fin
N’hésitez pas à découvrir plus en détail le monde de Ongda sur son portfolio Ondga World et l’encourager en vous abonnant à son compte Instagram ! Quant à la suite, nous vous donnons rendez-vous au café coréen Kiwa qui ouvrira ses portes à Lyon d’ici la fin de l’année 2019 afin de découvrir l’exposition de Ongda, que les Parisiens ont déjà eu l’occasion de découvrir en juillet (images de l’exposition à Paris ci-dessus).
Situé en plein centre-ville lyonnais, au détour d’une promenade entre amis, prenez donc le temps de savourer quelques douceurs coréennes, siroter un thé au pamplemousse ou un café latte, en contemplant les esquisses parsemant les carnets de Ongda… La pensée n’est-elle pas agréable ? L’idée nous semble plus que séduisante et nous ne manquerons pas de la mettre en pratique !
Interview réalisée par Littleangele et Esmerald – Laura-Esméralda Salgon