Après l‘interview du crew B.Family, nous avons eu le plaisir de rencontrer Pink Cloud, un collectif de danse parisien. Féru des chorégraphies féminines, le mot d’ordre du groupe, c’est le travail et la précision ! Découvrez-en davantage sur ce crew de danse plus que prometteur.
Introduction
En activité depuis 2016, Pink Cloud a enchaîné les cover des girl bands telles que RED VELVET, TWICE, G-FRIEND, BLACK PINK, MOMOLAND… La raison ? Danser, se perfectionner, faire attention aux détails.
La recette semble fonctionner puisque Pink Cloud a récemment remporté le Grand Korean Festival de Paris, ainsi que le Kpop World Festival à deux reprises ! Sans compter leurs chorégraphies pleines de peps : littéralement, Pink Cloud nous a épatées avec ses performances live aux Korea Days (Live Report ici).
Pink Cloud, c’est un crew faisant preuve d’une belle énergie contagieuse. Notre interview a été un moment divertissant, ponctuée de nombreux rires et boutades des membres, les regards malicieux. Nous en conservons un agréable souvenir. Découvrez sans plus attendre notre entrevue !
Interview de Pink Cloud
Clyde (manager du groupe) : Bonjour ! Alors, on est le groupe Pink Cloud. Nous sommes assez nombreux, une bonne vingtaine de personnes, 22 exactement. Tout le monde n’est pas là malheureusement et on est tous basés sur Paris ou la région parisienne. Concernant la tranche d’âge, on a entre 17 et 25 ans… (Rire devant le ton hésitant de Clyde) Non, en fait, entre 17 et 31 ans. Il y a de tout, les profils sont variés.
Clyde : En général, on a tous les dimanches de libre, donc on se voit tous durant 4 à 5 h pour s’entraîner quand on n’a rien d’urgent. Sachant que la majeure partie du travail est personnelle : on apprend les chorégraphies chez nous, via des vidéos. Parfois, vraiment parfois, j’en crée et on les regarde ensemble. Pour la préparation de performances comme celles des Korea Days, on finit par se voir tous les jours, dès qu’on est libres.
Clyde : Comment on choisit ce qu’on fait ? On se dispute ! (éclat de rire général) Non, c’est faux. En fait, en général, je regarde un peu ce qui pourrait convenir au public et à tous les membres. Ensuite, je leur propose des chansons, puis je leur impose 2 ou 3 chansons… voire 4 ou 5. Je leur impose aussi quelques thèmes et ils me mitraillent avec ce qu’ils veulent. On finit par en discuter, débattre, se battre, s’insulter… puis on s’impose une liste, vu que le temps passe. Au final, c’est un truc qui nous plaît à tous. (approbation de l’assemblée)
Clyde : En fait, c’est parce qu’à la base, les covers nous servaient surtout à progresser en danse. Il y a plusieurs aspects que nous voulions aborder, et certains d’entre eux, nécessaires pour progresser en danse, étaient plus accessibles de manière ludique par l’intermédiaire de cover de filles. Elles ont quelque chose que les garçons n’ont pas : la précision. Après, c’est très très gros de dire que les garçons ne sont pas précis, mais les filles sont précises autrement. Les garçons jouent énormément sur l’attitude, mais les filles doivent en faire beaucoup plus, vraiment vraiment beaucoup plus, pour avoir un « statut ». On voulait vraiment travailler sur ça, sur la propreté, sur le fait de contrôler chacun de nos mouvements. Le but, ensuite, est de s’élargir, de faire un peu de tout, des choses que tout le monde aimerait faire et que l’on n’a pas l’habitude de faire, de se donner des challenges.
Clyde : Exactement, ça commence déjà à se diversifier. La performance, c’est un aperçu, certaines choses que vous avez vues seront disponibles en vidéo très prochainement sur la chaîne. Eh oui, on a des fans de BTS dans le groupe. (rires, des regards entendus se tournent vers Zirid et Telmane)
Personnellement, j’aime beaucoup aussi BTS, mais… Non, concrètement il y a pas de mais, c’est juste que je n’ai pas forcément pensé à le faire vu que je me concentrais sur autre chose. Comme les autres membres m’ont fait comprendre, « calmement » et « posément », qu’ils… désiraient (rire) un nouveau type de contenu, j’ai commencé à considérer la chose, et petit à petit on progresse vers un consensus (rire). Donc BTS, c’est à prévoir, bientôt !
Un membre dans l’assemblée, sur un ton volontaire snob : Mais ce n’est pas une priorité car tout le monde le fait et nous, on ne fait pas comme tout le monde… (rire)
Clyde : Non, en fait, ce n’est pas qu’on ne fait pas comme tout le monde, mais qu’on fait les choses parce qu’on veut les faire. Si on fait quelque chose que tout le monde fait, c’est uniquement parce qu’on veut le faire, que c’est quelque chose qui nous plaît et non pas par effet de masse, juste parce que c’est quelque chose qui marche bien. On ne va pas s’empêcher de faire quelque chose juste parce que tout le monde le fait. Donc tu as raison, mais tu n’as pas raison. (grand éclat de rire dans la salle)
Clyde : Oui ! C’est prévu, très prévu. Nous avons commencé à en faire.
Clyde : C’est plus du hip hop, avec compétition à la clé, oui, mais dans un futur…
L’assemblée : … lointain ? (rire)
Clyde : Dans un futur ! Mais c’est juste qu’on ne va pas se cacher que l’on a encore énormément de travail à faire, sur tous les petits détails en fait. Parce qu’on a l’envie, on a la passion, on n’est pas toujours disponibles, mais on n’a pas encore cette attention du détail. On l’a, mais pas encore au niveau que l’on voudrait pour se lancer dans des compétitions. On est encore un groupe qui se construit. Les cover K-pop, ce sont les premières étapes et petit à petit, on avance.
Clyde : Concrètement, on ne cherche pas à se faire une place. On fait ce qu’on fait. Quand on veut faire des concours, on les fait, quand on veut faire des performances, on les fait et c’est tout. Notre but, c’est de progresser et d’être vrai envers nous-même. Ce n’est pas de regarder à droite et à gauche, regarder qui a fait mieux, etc. On a vraiment très à cœur de ne pas se comparer à tel ou tel groupe, car c’est vraiment quelque chose qui va nous tirer vers le bas plutôt que de nous faire progresser.
Clyde : On la sent, très fort, très très fort… (rire) mais on l’ignore. C’est-à-dire qu’on ne se place pas au-dessus ou au-dessous de tel ou tel groupe. Après, on fait des compétitions, mais voilà. On sent la compétition, mais on ne la prend pas du tout en compte. Notre but à chaque fois, c’est de faire notre maximum. Ce n’est pas de faire mieux que tel ou tel groupe, ce n’est pas un bon motif, cela ne nous amène nulle part à terme.
Rod : Moi, c’était la télévision, Samsung. Ils diffusaient des clips de K-pop dans les Darty. Je ne savais pas que c’étaient des clips de K-pop, je me disais « Ah mais c’est joli les trucs qu’ils font exprès pour les télévisions » et en fait non, c’étaient des groupes. Puis des sons restent en tête, on cherche… « nobody, nobody » etc. J’avais probablement déjà entendu de la K-pop avant, dans des films comme Karaté Kids mais je ne savais pas que c’était de la K-pop, je pensais que c’était un truc japonais alors que c’était l’un des plus gros groupes de K-Pop, Seo Taiji and Boys.
Clyde : Pour ma part, c’est surtout le moment où on remarque que dans la culture coréenne, pour chaque musique, il y a une chorégraphie. Du coup, on est curieux et on regarde, on regarde, on regarde… Il y en a qu’on aime beaucoup et ça finit pas nous faire aimer la chanson, car on « pense » la chorégraphie, et ensuite, on est attaché à tout l’univers, et… pfiou. C’est terminé. Il y a ce fait-là, mais aussi le fait que ça s’actualise tous les jours, mais vraiment tous les jours. On n’est pas bombardé, mais presque. On a beaucoup, beaucoup de contenu contrairement aux autres artistes. La K-pop, ça se rafraîchit très vite, il y a beaucoup de propositions, donc on peut regarder beaucoup de choses ; il y en a pour tous les goûts, vraiment, et très rapidement.
Clyde : L’évolution au niveau du suivi, elle est constante, mais pas fulgurante. Elle évolue, petit à petit. Le regard du public, je pense qu’il a toujours été le même. En général, ceux qui nous voient sont surpris de notre diversité et de notre envie de faire les choses à fond, de pousser vraiment dans le sens du détail et de transmettre l’énergie de la chorégraphie, de rendre honneur au chorégraphe qui a réalisé la chorégraphie et aux pas en eux-mêmes.
Juliette : J’aime bien Rie Hata, une chorégraphe japonaise qui a un style un peu particulier. C’est l’une des chorégraphes féminines qui a vraiment commencé à faire des chorégraphies un peu « bonhomme ». Ça m’intéressait énormément. Il y a aussi Koharu Sugawara qui chorégraphie pas mal de chansons en Asie, dont les deux derniers comeback de Taemin. Aux États-Unis, c’est plutôt Jojo Gomez, Kyle Hanagami, Kiel et d’autres encore. En Corée, je me réfère surtout à Lia Kim et d’autres qui ne me reviennent plus en tête, mais qui sont vraiment très forts en chorégraphie. Lorsque les idols reprennent leurs chorégraphies, ce n’est pas la même énergie car ils ne perçoivent probablement pas les choses de la même manière. Donc même quand on essaye de se référer à la dance practice que tout le monde regarde et recopie, nous, on essaye vraiment de s’adapter à ce que le chorégraphe a pensé : on va voir ce que le chorégraphe a fait, à l’origine ; un retour aux sources. On essaye vraiment de voir les petits détails comme disait Clyde tout à l’heure.
Julia : En terme de chorégraphe, je suis très portée sur les créateurs de chorégraphie dans les films de danse. Notamment Dave Scott et Robert Hoffman qui ont fait les chorégraphies des films Sexy Dance et Street Dancers. Je trouve que c’est d’une qualité inouïe. C’est incroyable de créer une chorégraphie pour vraiment mettre en valeur les danseurs, autant au niveau de la danse que de la caméra. Je suis aussi dans le monde du cinéma, j’étudie dans ce domaine et de voir qu’ils prennent tout en compte, c’est-à-dire la caméra, le décor, etc. je trouve ça super important. C’est beaucoup plus difficile que ce que l’on croit. Sur une performance live, on a le public qui est devant, alors que dans le cadre d’une performance filmée, la caméra est vraiment présente tout autour.
Julia : Non, moi je suis plutôt court-métrage, moins dans le clip, la danse, la K-pop, etc. C’est Clyde qui s’en occupe.
Clyde : J’ai fait un master en littérature et science sociale, culture anglo-saxonne et japonaise.
Juliette : Dans les langues aussi, mais actuellement je suis en pause.
Marguerite : Je suis en science politique, pour ma part.
Sarah : J’étais en informatique, mais j’ai arrêté car ça ne me plaisait pas du tout. Je reprends en arts du coup, l’année prochaine.
Leila : Je suis en économie.
Rod : Moi j’ai BAC – 6 et je travaille chez Microsoft.
Zirid : Je suis en première année commune aux études de santé (PACES).
Telmane : Moi, j’étais dans la banque, mais je suis parti pour faire du graphisme.
Kaina : Je suis en deuxième année de biologie.
Mélanie : Je fais des langues, mais comme Juliette, je suis en pause.
Marguerite : Moi mon fun fact, c’est que je ne suis pas française. Je viens du Québec et j’ai rencontré Pink Cloud par Instagram. Je me suis dit : « je vais en France pendant 6 mois, il faut que je danse » ! Et j’ai trouvé les meilleures danseurs ! (rires dans l’assemblée, « trop chou » lance quelqu’un.)
(Tous les regards se tournent vers Mélanie, suivi d’un grand éclat de rire général.)
L’assemblée : C’est Mélanie !
Clyde : À la fin de nos vidéos, on met des bêtisiers. Du coup, je pense que ce sont les parties où elle se fait le plus connaître. (rire) C’est vraiment, genre, 65 % du bêtisier, mais vraiment !
Mélanie : Très bien.
Clyde : T’as quelqu’un à désigner ? (rire)
Dans l’assemblée : Non, tu ne peux pas mentir, en fait. (rire)
Mélanie : Non… Ça arrive hein, ce sont les risques du métier. (rire)
L’assemblée : La maman, c’est Telmane. (fou rire de l’assemblée)
Clyde : Le pire, c’est que c’est vrai.
Telmane : Non, la petite histoire, c’est que j’ai un côté très… un peu…
Clyde : Maternel ?
Telmane : Oui, maternel, dans le sens où je me soucie bien de tous les détails relatifs à l’entraînement. Par exemple, je peux faire des crises à Clyde parce qu’on est partis s’entraîner dehors et qu’il n’a pas prévenu. Du coup, les autres n’ont pas pris de pulls et autres.
Clyde : C’est vraiment arrivé. Il y a une semaine. On s’est disputés comme jamais, en mode « Ah mais t’aurais pu prévenir ! » et « Oh, c’est bon…» (rire)
Telmane : Dans la K-pop même, mes groupes préférés sont SNSD et BTS et j’embête tout le monde avec ces artistes.
Clyde : Tu veux t’exprimer, Zirid ? (rire) (ndlr : Clyde fait ironiquement référence au fait que Telmane, qui vient de s’exprimer, et Zirid sont tous deux de grands fans de BTS.)
Zirid : Moi, d’abord, c’est Ariana Grande. Je l’aime beaucoup, elle chante tellement bien, elle a tellement de talent aussi… (ndlr : « C’est trop mignon !» lance quelqu’un dans la salle) Ensuite, dans la K-pop mon groupe favori, c’est…
Dans l’assemblée : c’est SHINee ? (rire)
Zirid : Non, c’est BTS ! (grand éclat de rire)
Juliette : Pour moi, c’est vraiment TLC et Taemin. TLC, c’est vraiment un groupe [américain] qui me correspond, car elles sont femmes et elles n’ont vraiment pas peur d’aller dans les tabous. À l’époque, dans les années 90, c’était vraiment tabou de parler de sujets comme le sexe féminin, etc., des choses dont on ne parlait pas avant les années 2000. Et Taemin, parce que c’est vraiment une idol qui a progressé, que ce soit dans le chant et surtout en danse et il sait. Il sait, il sait, il sait (rire). Shout out to Taemin !
Julia : Alors moi, j’aimerais bien dire Beyoncé, c’est quelqu’un d’extraordinaire (Clyde : Tu m’as coupé la parole…), Michael Jackson aussi, parce que c’est quelqu’un de très important, Janet Jackson. EXO aussi, bien sûr (rire). NCT, ils sont en train de monter et ils sont très talentueux, mais sous-côtés. Tyler the Creator, parce que je suis plutôt rap en fait. Et j’aime aussi la K-Hip Hop : Sik-K, Highlight, Jay Park, etc.
Clyde : Moi, c’est Beyoncé. (rire) C’est pour son travail, justement. Ça se voit que dans tout ce qu’elle fait, elle se tue au travail et que tant qu’elle ne dort pas, personne ne dort. Elle peut passer ses nuits à préparer ses prestations. C’est vraiment une artiste qui travaille, travaille et travaille, qui m’inspire dans tout ce que je fais et dans tout ce qu’on fait tous ensemble. C’est vraiment l’image que j’ai en tête. Je veux vraiment qu’on travaille, qu’on se tue… comme elle le fait ! Je plaisante. (rire) Taemin aussi, pour les mêmes raisons. Ça se voit qu’il se tue au travail, de même pour BOA. Tout ce qu’elle fait, c’est vraiment pfiou… Même à son âge, je trouve qu’elle dépasse une grande partie des nouveaux artistes rien que par son travail. Namia Muro, une artiste japonaise qui a la même carrière depuis 25 ans et qui remplit des stades. Red Velvet, surtout pour la qualité de leurs musiques, leurs harmonies, leur travail… et la beauté d’Irene, aussi, parce qu’elle est belle… (rire) Et f(X), les grandes sœurs de Red Velvet, pour leur concept. Elles sont polyvalentes, elles peuvent faire tout et n’importe quoi, elles brisent tous les tabous. Elles chantent et dansent super bien, elles font des harmonies… et personne ne les respecte.
Mélanie : Je rajoute Britney Spears ! Mais en vrai, je ne pourrais même pas dire pourquoi.
Julia : STAN EXO ! (rire)
(Zirid lève la main, des regards espiègles se tournent vers le jeune membre, connu pour son affection pour BTS.)
Zirid : Non, je n’allais pas dire ce que vous pensez que j’allais dire ! (rire) Juste, suivez-nous et continuez de nous suivre, car de nouvelles choses et de nouveaux concepts vont arriver !
Clyde : Oui, en fait, on commence à s’ouvrir petit à petit, et comme on n’a pas mal travaillé ces trois dernières années, je pense qu’on peut commencer à s’y mettre vraiment. C’est maintenant que ça commence ! Merci à tous, c’était notre première grande scène !
Conclusion
Un grand merci à Pink Cloud et à l’équipe de Korea Day pour cette interview. Pour ne rater aucune cover, être au courant des toutes dernières actualités et workshop, suivez-les sur YouTube, Instagram et Facebook. Après un premier workshop en août et une phase de recrutement terminée, le crew se développe toujours plus. De belles nouveautés arrivent assurément !
Quant à ces fameuses surprises… l’une d’entre elle est déjà disponible sur la chaîne YouTube de Pink Cloud ! Quelle cover ouvre le bal à votre avis ? C’est par ici !
Interview réalisée par Littleangele et Esmerald – Laura-Esméralda Salgon.