Cette semaine, en Corée du Sud, la Loi a fait un pas en avant vers le droit des femmes en autorisant l’avortement.
L’avortement : un sujet controversé
En 1953, la Corée du Sud décide d’interdire l’avortement. Les femmes sud-coréennes n’ont donc pas le choix : elles doivent accepter leur grossesse non désirée quelle que soit la situation (accident, viol etc).
Ce n’est que 20 ans plus tard, en 1973, que le pays revoit le texte pour y accorder des exceptions telles que le viol, l’inceste ou lorsque la santé de la mère est en danger.
En 2012, la Cour Constitutionnelle (composée de 8 juges) avait déjà effectué un premier vote et le résultat prouve la division des Coréens sur cette question : 4 pour et 4 contre. La loi est donc restée telle quelle.
Depuis maintenant 6 décennies, selon l’article 269 du droit pénal, une Coréenne souhaitant avorter illégalement encoure jusqu’à un an de prison ou une amende de 2 millions de wons.
Un médecin effectuant ce type d’avortement peut quant à lui être condamné à 2 ans de prison maximum selon l’article 270.
Aujourd’hui, l’avortement en Corée est une pratique très répandue. Si le ministère recense près de 169 000 cas d’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) en 2010, l’association coréenne des obstétriciens et gynécologues avance un chiffre beaucoup plus important : 800 000 IVG seraient pratiquées chaque année.
Verdict final de la Cour Constitutionnelle
Ce jeudi 11 avril, un nouveau vote a été fait, 7 ans après le premier. Le verdict est tombé, avec 7 voix pour et 2 contre, l’interdiction de l’avortement est jugée contraire à la Constitution. Ce vote est intervenu suite à la plainte déposé par un obstétricien en 2017 alors qu’il était jugé pour avoir pratiqué des avortements illégaux.
L’obstétricien a avancé l’article 270 (sanctions infligées aux médecins) et estime que cette loi porte atteinte au droit des femmes d’avoir le libre choix.
La Cour a donc statué en faveur de cet argument et a ainsi expliqué que « la loi actuelle limite le droit des femmes enceintes au libre choix, ce qui est contraire au principe selon lequel une atteinte au droit d’une personne doit être limitée au minimum ». Elle a également ajouté qu’il « était injuste de donner plus d’importance à la valeur de protection d’un fœtus lorsque cela viole le droit d’une femme ».
Pour les associations pro-avortement et féministes, ce résultat est une victoire historique pour les femmes qui peuvent désormais interrompre leur grossesse dans les premiers stades si elles le désirent.
Avec cette décision, la Cour prouve que la société coréenne est en train d’évoluer et que d’autres changements vont être opérés dans les prochains mois, années à venir. Il y a peu, la Cour avait d’ailleurs statué en faveur de la cause animale (voir cet article pour plus d’informations).
Sources : Yonhap| NewsPress| LaCroix
Article de Sammin.