Les nouveaux tirs de missiles nord-coréens ne cessent d’accroître les tensions dans la région depuis la visite de la vice-présidente des États-Unis en Corée du Sud. Mais cette fois, le Japon est aussi concerné.
Les États-Unis à la source des tensions actuelles ?
Le 29 septembre 2022, Kamala Harris visite la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, ainsi que Panmujon, le lieu où s’étaient entretenus en 2019 Donald Trump et Kim Jong Un. La vice-présidente des États-Unis y réaffirme l’engagement des États-Unis dans la défense de la Corée du Sud face au programme d’armement nord-coréen, qui menacerait la stabilité régionale.
Le 30 septembre, le porte-avions américain USS Ronald Reagan arrive au large de la péninsule coréenne afin de participer à des exercices trilatéraux anti-sous-marins avec la Corée du Sud et le Japon, une première depuis 2017.

Le Japon touché par les tirs nord-coréens
La Corée du Nord a adopté début septembre une nouvelle doctrine proclamant l’attachement du régime à l’arme atomique. Le régime se sert de la visite de Kamala Harris, critiquée d’être une « destructrice de la paix et de la stabilité internationale », comme prétexte à des tirs de missiles.
Ce n’est pas la première fois que la péninsule coréenne subit de telles tensions. Le régime nord-coréen a l’habitude d’attendre le moment opportun pour maximiser l’impact géopolitique de ses tirs et marquer la communauté internationale.
Mais cette fois, les tirs de missiles balistiques ont été détectés dans la mer du Japon, près de la zone économique exclusive japonaise, ce qui a fait réagir le vice-ministre de la défense japonais. Au nord de l’archipel, la population a été mise à l’abri et les lignes de train ont été provisoirement suspendues le 4 octobre, après qu’un des missiles a été identifié en train de survoler le Japon en direction de l’Est.
Quand l’escalade des tensions prendra-t-elle fin ?
En réponse aux tirs détectés au-dessus du Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont promis une réponse forte et ont tiré quatre missiles le 5 octobre, avant que la Corée du Nord ne surenchérisse par de nouveaux tirs les 6 et 9 octobre.
Mais selon le spécialiste de la région Antoine Bondaz, interrogé par Le Monde, l’importance de ces tirs est à relativiser. À travers leur banalisation, la Corée du Nord cherche « simplement » à garder l’attention des États-Unis, aujourd’hui tournée vers la guerre en Ukraine, et à montrer la désunion de la communauté internationale : pour la première fois, les tirs nord-coréens n’ont pas été condamnés par l’ONU, grâce à un double véto de la Chine et de la Russie.
Sources : Le Monde (1)(2)(3)(4) | Yonhap News Agency