Le Nord a annoncé dans un communiqué adressé à la Russie, ce dimanche 12 juin, son total soutien à Moscou quant à l’invasion de l’Ukraine.
Un soutien nord-coréen stratégique
Alors que la Russie s’enlise dans le conflit armé avec l’Ukraine depuis plusieurs mois, Kim Jong Un a adressé un message de soutien à son homologue et fidèle allié russe, le 12 juin.
« Le peuple russe a remporté de grands succès dans l’accomplissement de la juste cause de la défense de la dignité […] de son pays. […] Le peuple nord-coréen leur apporte tout son soutien et ses encouragements. »
(propos rapportés par l’Agence centrale de presse KCNA et retranscrit par l’agence Yonhap)
Depuis plusieurs mois, Kim Jong Un n’a cessé de défendre et de soutenir publiquement Moscou sur la scène internationale alors que les retraits, les sanctions et les condamnations en raison de des invasions forcées de l’Ukraine se multiplient. En avril dernier, alors que la Russie venait de déclarer la guerre à l’Ukraine, la Corée du Nord s’était ouvertement ralliée à Moscou. Et pour cause ; la Russie est l’une des principales grandes puissances associées à la Corée du Nord. Avec son voisin russe, la Corée du Nord est parvenue à tisser d’étroits liens bilatéraux depuis 1948. En avril 2019, un sommet inédit avec Kim Jong Un et Poutine avait eu lieu. Les deux dirigeants s’étaient rencontrés dans l’espoir de renforcer leur relation notamment sur les plans économiques et commerciaux.
Aujourd’hui, l’enjeu pour le Nord semble être de consolider cette relation en dépit de tout afin de pouvoir maintenir sa puissance. Sans la Russie, il serait, par exemple, très difficile pour le Nord de tenir tête aux États-Unis et par extension à la Corée du Sud.
Cette coalition médiatique et revendiquée, alors que la guerre en Ukraine se poursuit, s’inscrit dans la tendance actuelle de provocations insufflées par la République populaire et démocratique de Corée.
Dans ce conflit, Pyongyang et Séoul se font face
En effet, cela fait maintenant plusieurs semaines que Pyongyang intensifie ses provocations, notamment par le biais de tirs d’essais nucléaires, mais aussi par ses prises de paroles. Kim Jong Un aurait dernièrement ouvertement injurié Joe Biden, avant d’accuser les États-Unis d’être la source du conflit russo-ukrainien.
Avec cet affrontement, le clivage idéologique et politique entre Séoul et Pyongyang se creuse. L’attitude du Sud face aux événements liés à la guerre en Ukraine pourrait probablement avoir une incidence sur les tentatives d’intimidation du Nord. Depuis l’élection de Yoon Suk Yeol, les relations entre les deux Corée se sont tendues. Séoul s’est montré, dans un premier temps, prudent et n’a pris aucune position de manière ferme sur la guerre. On peut se demander si ce n’était pas par peur de représailles militaires et d’un déclenchement d’une nouvelle session d’essai de tirs nucléaires de la part du Nord.
Depuis, Séoul assume sa proximité avec ces autres voisins. Elle a ouvertement sanctionné Moscou et a suivi les décisions diplomatiques prises par ses alliés : Tokyo et Washington, dans leurs pays respectifs.
Pyongyang se trouve donc de l’autre côté du fleuve avec la Chine et la Russie. Ces récentes marques de soutien concernant l’invasion de l’Ukraine à l’égard de Moscou de la part de Kim Jong Un semblent ambiguës.
Sources : Yonhap (1) (2) | Iris France | Arabnews | BFMTV
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