Une famille nord-coréenne a demandé l’asile en Corée du Sud après une traversée du 38e parallèle par voie maritime. L’armée sud-coréenne est sous le feu des critiques pour la lenteur de sa réaction. Sa capacité à gérer le nombre grandissant de défections s’en retrouve remise en cause.
Une rare défection maritime
Le 24 octobre à l’aube, un bateau en provenance de la Corée du Nord est détecté par l’armée de terre sud-coréenne dans les eaux au Nord-Est du territoire, aux alentours de la ville de Sokcho. Un navire de la garde-côte est alors intervenu pour les intercepter. À bord du chalutier en bois, un homme et trois femmes, apparemment membres de la même famille, habillés en civil et non-armés, ont déclaré souhaiter demander l’asile en Corée du Sud.
Selon le Ministère sud-coréen de la Réunification, il s’agit de la première défection par la mer de l’Est / mer du Japon depuis 2019. Au 3e trimestre 2023, 139 ressortissants nord-coréens se seraient réfugiés au Sud, un nombre trois fois supérieur à la même période en 2022.
Le Ministère de la Réunification s’est pour l’instant abstenu de tout commentaire supplémentaire au sujet de la demande d’asile de ces quatre nord-coréens. Les forces armées, de police, de renseignement ainsi que les autorités ministérielles dirigent à ce jour des interrogatoires conjoints afin d’identifier ces personnes et leurs motivations à faire défection au Sud.
L’armée sud-coréenne critiquée
Détecté une première fois par les radars de l’armée de terre à 5 h 30, le bateau n’a été intercepté qu’aux alentours de 7 h 10 par un navire des garde-côtes et ce suite au signalement d’un pêcheur local entré en contact avec les passagers du chalutier.
Les autorités militaires font l’objet de nombreuses critiques au sujet de cette intervention. Lors d’un audit parlementaire, les députés de l’opposition ont notamment critiqué la lenteur de la réaction. La Marine s’est défendue en précisant qu’un si petit objet restait difficile à repérer si loin dans la mer de l’Est / mer du Japon.
De manière plus large, cet évènement remet en question la capacité des forces armées sud-coréennes à gérer le flux de défecteurs nord-coréens, notamment ceux arrivant par la mer. La défection par voie terrestre, impliquant souvent une étape par la Chine, est devenue plus complexe et beaucoup échouent. Il est donc prévisible que les défections par voie maritime se multiplient et que des cas similaires se produisent à nouveau.
Sources : KBS World French (1) (2) | Yonhap | The Korea Herald
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