Informations
Titre original : 두개의 빛: 릴루미노
Titre anglais : Two Lights: Relumino
Autre titre : Two Ray of Lights
Réalisateur : Heo Jin Ho (허진호)
Genres : romance, mélodrame
Date de sortie : 21 décembre 2017
Durée : 30 minutes
Synopsis
Soo Young et In Soo sont une femme et un homme atteints de déficience visuelle. Two Lights: Relumino est l’histoire de leur douce romance qui commence lorsqu’ils se rencontrent dans un club de photographie.
Casting
Park Hyung Sik dans le rôle de Seo In Soo
Han Ji Min dans le rôle d’Ahn Soo Young
Bande-annonce
Two Lights: Relumino, le film complet
Le film complet est disponible sur la chaîne YouTube officielle de Samsung sous-titré en multiples langues, dont le français.
Remise en contexte
Two Lights: Relumino est un film produit par Samsung afin de mettre en avant leur nouvelle application dénommée Relúmĭno. Conçue par l’incubateur C-Lab de Samsung, c’est une application de réalité virtuelle qui permet d’améliorer la vision des personnes présentant une déficience visuelle modérée à sévère, soit d’environ 242 millions de personnes dans le monde. (Sources : Lucie Care | Samsung Relumino)
Conséquemment, c’est sans surprise que l’application apparaît durant le visionnage, et ce plusieurs fois. Cela dit, elle a été amenée très discrètement et ses lignes ont été savamment tissées au sein du film. Plus encore, elle est à l’origine de scènes vraiment très belles, émouvantes même.
Je vous recommande donc de ne pas vous laisser freiner par cet aspect publicitaire, car le film est bien plus qu’une publicité. D’une réalisation magnifique, il se fait porteur d’un message très touchant. Laissez-moi vous détailler tout cela.
Mon avis
► Deux protagonistes égaux
Le premier point qui m’a plu immédiatement dans ce film, c’est que les personnages principaux sont tous deux visuellement déficients. Pour le coup, ils sont complètement égaux puisqu’ils possèdent le même handicap.
Si l’on y réfléchit bien, les personnages physiquement ou mentalement déficients ne sont peut-être pas légion dans les œuvres coréennes, mais n’en sont pas absents pour autant. Par exemple, Angel Eyes présentait une jeune fille aveugle et Can You Hear My Voice met en scène un homme sourd, une mère sourde et un père mentalement déficient. Plus récemment, Kill Me Heal Me et Hyde Jekyll Me mettaient en lumière le trouble dissociatif de l’identité. Cependant, dans la plupart de ces œuvres, le personnage handicapé était équilibré avec une personnalité saine, d’esprit et de corps.
Ainsi, Two Lights: Relumino permet de suivre deux protagonistes complètement égaux dans leur handicap et c’est plutôt agréable comme trame. De plus, les difficultés vécues par les personnages ne sont ni exagérées ni sous-estimées ou encore occultées. Elles font simplement partie intégrante de leur quotidien. D’un côté, nous ne voyons jamais In Soo s’apitoyer sur son sort, et quand bien même il lui arrive d’être effrayée, elle tentera toujours de croquer la vie à pleines dents. Quant à Soo Young, il s’habitue progressivement à sa rétinite pigmentaire qui le prive petit à petit de sa vue. Le personnage de Soo Young est géré avec délicatesse : nous sommes témoins de ses maladresses et de sa volonté de rester indépendant, avant d’apprendre à revivre en communauté.
► Le message véhiculé
Au-delà des deux protagonistes, la majorité des personnages présentés dans Two Lights: Relumino est atteinte de déficience visuelle, à degrés différents bien entendu. La narration les traite tous avec respect et sensibilité, subtilement mais distinctement. Leur handicap est présent, omniprésent, mais pas de façon étouffante ni ridicule. Ces personnes ne sont pas définies par leur cécité seule. Voilà ce qu’illustre leur appartenance à un club de photographie.
D’ailleurs, il est assez intéressant de voir comment la photographie sert en partie de thérapie pour aider les personnages à avancer. Prendre des photos alors que l’on ne voit rien, presque ? Oui, c’est possible, avec un esprit ouvert et en sachant trouver la beauté réelle de la vie.
D’une certaine façon, le film sensibilise aussi son public au handicap qu’il utilise pour faire passer son message. En fin de compte, Two Lights: Relumino est aussi un moyen-métrage porteur d’espoir. Il présente une réalité dure, mais avec chaleur. Calme et inspirant, il nous rappelle combien la vue est un don merveilleux et de vivre avec positivisme. D’aucun pourrait penser le film mielleux et guimauve, mais j’ai trouvé que cette atmosphère correspondait très bien au message véhiculé.
► Un casting époustouflant
Outre un scénario qui tient la route, les artistes qui ont su lui donner vie comptent également pour beaucoup. Park Hyung Sik (Hwarang, Strong Woman Do Bong Soon) et Han Ji Min (Hyde Jekyll Me, Rooftop Prince) sont extrêmement convaincants dans ces rôles visuellement déficients. Han Ji Min en particulier m’a impressionnée en allant jusqu’à maîtriser le jeu d’yeux correspondant à son personnage.
Quoi qu’il en soit, tous deux n’avaient que trente minutes pour transmettre leurs émotions et leurs interactions, à la fois maladroites et absolument mignonnes. À mon avis, le pari est plus que réussi !
Les personnages secondaires ne sont pas moins importants et les petits détails auxquels chacun a fait attention rendent justice aux personnes qui vivent réellement avec ces déficiences. Pas un seul artiste n’était pas crédible dans son jeu, de la grand-mère à l’adolescent en passant par la mère.
► Une réalisation simple, mais magnifique
En trente minutes, nous n’avons pas le temps de voyager aux quatre coins du monde. Enfin, si, mais Two Lights: Relumino n’en a pas besoin. Le film nous rappelle les merveilles de la nature : la végétation, la plage, le ciel, le contact humain. Pas besoin de plus pour nous ravir les yeux avec des paysages et une palette de couleur très chaleureuse.
S’agissant de la musique, elle est majoritairement absente du film. Lorsqu’elle est présente, elle est soit simple et discrète, soit significative. D’ailleurs, à défaut de pouvoir utiliser ses yeux dans le film, l’acteur Park Hyung Sik a prêté sa voix à la bande-son.
► Les points négatifs
En fait, je n’en vois vraiment qu’un seul : le format. Trente minutes, c’est très court. Certes, il s’agissait à la base d’un film publicitaire. Cependant, je l’ai trouvé tellement réussi et si humain que je n’aurais pas dit non à un peu plus de développement. En effet, trente minutes impliquent que les personnages secondaires restent un peu sous-exploités, ainsi qu’une touche de brusquerie s’agissant de la romance, par exemple. Celle-ci progresse très rapidement, trop même, mais c’était le jeu. Et puis, au final, les trente minutes ont suffi pour mener l’histoire au bout : la fin est tout sauf bâclée. En fin de compte, ce format court donne encore plus d’impact au film, parce que c’est une petite dose de bonheur magique et parce qu’on en voudrait plus.
Conclusion
Pour terminer, je vous recommande chaudement Two Lights: Relumino si vous ne l’avez pas encore vu. Il ne vous prendra pas beaucoup de temps et le visionnage est cinématographiquement agréable. À la fois publicité, sensibilisation et espoir, l’objectif du film est multiple et, surtout, satisfait. Pensez à visionner la vidéo jusqu’à la fin, vous ne voudriez pas manquer l’épilogue !
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