« Corée du Nord », une suite de mots qui peut faire peur à plus d’un. Il ne faut pourtant pas oublier qu’il fut un temps où la Corée n’était qu’une !

Aujourd’hui, la Corée du Sud est connue et « mise en vedette » sur la scène internationale grâce à son rayonnement culturel : l’exportation de la musique coréenne (notamment la Kpop), les dramas, la cuisine ou encore, pour certains de ses phénomènes de société controversés, tel que le recours à la chirurgie esthétique en masse. A l’inverse, sa voisine la Corée du Nord, elle, est plutôt connue pour son adoration et sa dévotion pour un seul homme, qui répond au doux prénom de Kim Jong Un, son penchant pour les armes nucléaires ou encore sa tendance à museler toute sorte de presse.
L’article n’a pas pour objectif de vous faire un historique du passé de la Corée, mais plutôt de vous faire découvrir une culture, un tourisme souvent peu connu ou incompris. Car, certes, la Corée du Nord est une dictature et s’impose comme étant le pays le plus fermé du monde mais elle se révèle aussi être une destination touristique hors du commun. Elle fait partie de ce type de voyage qu’on ne peut oublier !
- Comment y aller
Tout le monde peut aller en Corée du Nord, à la seule condition d’avoir un visa, du moins quand vous êtes étranger. Pour aller de l’autre côté de la frontière, les sud-coréens doivent quant à eux obtenir une autorisation émanant des deux gouvernements sous peine de prison. Toutefois, pour entrer dans le pays, il faut faire quelques concessions : portables et ordinateurs sont gardés à l’arrivée mais sont rendus aux touristes à la fin de leur séjour. Il est aussi possible que vos livres, revues et autres supports vous soient confisqués car jugés pornographiques ou encore à caractère politique.
Tout le monde peut voyager en Corée du Nord, oui, mais il faut pour cela passer par une agence de voyage spécialisée dans les circuits touristiques, autrement pas de séjour nord-coréen. Les touristes sont ainsi réunis en petits groupes, puis placés sous le contrôle d’au moins deux guides (généralement un interprète et un chauffeur) qui encadrent strictement les déplacements et les visites, pour lesquelles tout est organisé à la seconde près, des repas aux hôtels. Il est donc difficile de se déplacer librement et d’avoir de réels contacts avec la population.
- Pourquoi y aller ?
Alors oui, je peux concevoir que la Corée du Nord ne fasse pas fantasmer, et ce n’est pas non plus une destination de rêve. Il est certain que dans la rue, vous ne trouverez pas dans les rues des publicités avec en tête d’affiche Seol Hyun (AOA) ou encore Kim Woo Bin. Non, non, pas de ça, car là-bas le fils de la nation c’est Kim Jong Un et impossible d’échapper à sa tête placardée sur tous les murs.
MAIS, aller faire un petit tour du côté de la Corée du Nord, qui est le pays le plus fermé au monde, c’est avoir la possibilité de se faire une idée concrète de ce qui s’y passe et de mieux appréhender son histoire et sa culture. Elle permet un aperçu de la vie au quotidien des nord-coréens, car oui, même sous le joug d’une dictature, ils n’en restent pas moins des humains et non des robots.
- Que voir ?
La richesse touristique du pays se concentre essentiellement sur ses paysages naturels tels que Kumgangsan ou encore le Mont Paektu.


Au XIVème siècle, dans les royaumes de Koguro et Koryo, de nombreux centres névralgiques du pays se trouvaient au nord de la péninsule. On peut ainsi visiter le tombeau du roi Kongmin, roi de la dynastie Koryo de 1352 à 1374. De nombreuses tombes royales ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO et peuvent être visitées également.

Bien sûr, visiter la Corée du Nord et ne pas parler de son régime politique serait incongru et limite décevant. C’est pourquoi, il est possible de découvrir, à Pyongyang, moult monuments/ouvrages communistes, et de visiter la zone démilitarisée, qui vous immergera dans l’ambiance Guerre Froide.
La manifestation à ne pas manquer, entre la mi-août et la mi-octobre est le « spectacle de masse » du festival Arirang. Ce spectacle de masse ne vous est sûrement pas inconnu, il s’agit peut-être même de l’un des événements les plus souvent relayés par la presse internationale. Le spectacle de masse est un spectacle vivant qui peut regrouper un très grand nombre de personnes, d’un millier jusqu’à plusieurs centaines de milliers de participants. Ensemble, ils effectuent une chorégraphie sur un fond musical. Ce spectacle, en plus d’être incroyablement coordonné, chacun ayant une place bien précise à respecter, est surtout un bon moyen de diffusion pour un message patriotique ou politique, s’inscrivant ainsi dans une démarche de propagande.
On observe depuis quelque temps, que le pays tend à s’ouvrir davantage au tourisme puisque de nouvelles villes ont été autorisées aux touristes comme Sariwon, Sinchon, Haeju,…
A défaut de ne pas pouvoir y aller, plongez-vous dans les Nouilles froides à Pyongyang de Jean-Luc Coatalem
« Nul n’entre ni ne sort de Corée du Nord, le pays le plus secret de la planète. Et pourtant, flanqué de son ami Clorinde, qui affectionne davantage Valery Larbaud que les voyages modernes, et déguisé en vrai-faux représentant d’une agence de tourisme, notre écrivain nous emmène sur un ton décalé au pays des Kim. Au programme, défilés et cérémonies, propagande tous azimuts, bains de boue et fermes modèles, mais aussi errances campagnardes et crises de mélancolie sur les fleuves et sur les lacs, bref l’endroit autant que l’envers de ce pays clos mais fissuré. Un journal de voyage, attentif mais distant, amusé parfois, jamais dupe, dans ce royaume énigmatique dont un diplomate américain affirmait que l’on en savait moins sur lui que sur… nos galaxies lointaines. »
Avec Nouilles froides à Pyongyang, paru en 2013, l’auteur nous embarque avec lui dans son voyage où il est spectateur, le temps d’un séjour, de la vie quotidienne nord-coréenne, dans ce pays où la pensée unique est reine. Ce petit ouvrage ne manque pas de dérision, ni d’humour afin de présenter la Corée du Nord tel que l’a ressenti Jean-Luc Coatalem.
La Corée du Nord n’est certe pas la destination paradisiaque pour les personnes adeptes du « farniente ». Mais elle convient aux voyageurs téméraires qui souhaitent voir au-delà du régime de dictature afin de découvrir les nombreux trésors du peuple nord-coréens, que peu de touristes ont eu la chance de voir, de par la position politique particulière du pays qui applique une réglementation très stricte en matière de tourisme.
Sources : Votretourdumonde.com, Diplomatie.gouv.fr, Babelio.com, Tripadvisor.fr, Statistiques-mondiales…